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[CRITIQUE] : Du Miel Plein la Tête


Réalisateur : Til Schweiger
Acteurs : Nick Nolte, Matt Dillon, Emily Mortimer, Sophie Lane Nolte,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget :-
Genre : Drame, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h12min

Synopsis :
Nick et Sarah élèvent leur fille de 10 ans, Tilda, dans les environs de Londres. Malgré leurs problèmes de couple, Amadeus père de Nick, s'installe chez eux à contrecœur. En effet, atteint de la maladie d'Alzheimer et veuf depuis peu de temps, il est désormais incapable de vivre seul.



Critique :

Il fut un temps ou une oeuvre portée par un duo aussi iconique que talentueux tel que l'est celui des excellents Nick Nolte et Matt Dillon, aurait été un rendez-vous des plus immanquables dans une salle obscure pour tout cinéphile un minimum averti.
Mais les temps ont changé, les déboires du premier (et le statut de papy has been qui va avec) et les choix pour le moins hors système - mais pas moins géniaux - du second, ont amené à ne plus faire d'une potentielle péloche les réunissant, un évènement, surtout que la Warner ne s'est pas forcément foulée pour promouvoir comme il se doit la chose, balancée vulgairement dans les salles obscures comme une sortie lambda.


Et finalement après vision, on comprend un peu pourquoi Du Miel dans la Tête a gentiment été placardé par la major auto-remake du film allemand Honig im Kopf de l'acteur cinéaste Til Schweiger, qui n'aurait décemment pas du dépasser le stade du calque outre-Atlantique.
Drame pétri de bons sentiments mais à l'exécution tellement gauche qu'elle dynamite de l'intérieur toutes ses émotions, le film suit l'histoire de Nick, qui décide de recueillir dans un foyer déjà plein de tensions, son père Amadeus, frappé par l'Alzheimer et dont les nombreuses gaffes feraient presque passer Mr Bean pour l'antonyme vivant de la maladresse.
Et il en fait des gaffes le bonhomme, beaucoup, entre pisser dans le réfrigérateur, tirer avec des armes lourdes à deux centimètres de sa petite fille, ou encore appeler avec une banane sa défunte femme et manquer de réduire en cendres la maison familiale.
Des situations qui poussent inéluctablement à des fous rires dérangeant tant cette douloureuse histoire familiale, potentiellement chaleureuse et délicate, est croqué avec la finesse d'une tronçonneuse et incarné sans grande conviction par un Nick Nolte ne rendant jamais vraiment attachant un grand-père égaré dans le brouillard de la maladie, même s'il n'est pas aidé non plus par une écriture sans nuances et une mise en scène un peu trop intime (au plus près des corps et des visages sensiblement hébétés).
Tout comme les autres comédiens face à l'écran d'ailleurs, d'un Matt Dillon dévoué mais distrait à une Emily Mortimer un brin hystérique, formant un couple au bord de l'AVC pendant les trois quarts du métrage.


D'une créativité mal orientée, invraisemblable (laisser une gamine de dix ans partir en Italie toute seule avec son grand-père n'est qu'un ersatz de ce qui est montré à l'écran), excessif, trop long et bordélique, Du Miel dans la Tête, même si on ne peut pas douter ni de sa sincérité ni de ses bonnes intentions, peine à toucher et incarne un ratage mignon dont les brillants talents impliqués ce seraient bien passés... tout comme les spectateurs.


Jonathan Chevrier


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