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[CRITIQUE] : Bohemian Rhapsody


Réalisateur : Bryan Singer
Acteurs : Rami Malek, Lucy Boynton, Aaron McCusker, Ben Hardy,...
Distributeur : 20th Century Fox France
Budget : -
Genre : Biopic, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h15min.

Synopsis :
Bohemian Rhapsody retrace le destin extraordinaire du groupe Queen et de leur chanteur emblématique Freddie Mercury, qui a défié les stéréotypes, brisé les conventions et révolutionné la musique. Du succès fulgurant de Freddie Mercury à ses excès, risquant la quasi-implosion du groupe, jusqu’à son retour triomphal sur scène lors du concert Live Aid, alors qu’il était frappé par la maladie, découvrez la vie exceptionnelle d’un homme qui continue d’inspirer les outsiders, les rêveurs et tous ceux qui aiment la musique.



Critique :


Passé une pré-production chaotique rythmée par les désirs (caprices) des membres du groupe producteur de la chose (Sacha Baron Cohen peut l'attester) et un tournage qui le fut tout autant ou presque (avec le départ, à quinze jours de la fin du tournage, de Bryan Singer, toujours crédité à la réalisation même si remplacé par Dexter Flecther, sans compter les tensions entre le réalisateur et Malek sur le plateau), sans compter une campagne promotionnelle maladroite et n'étant réellement alléchante que via ses affiches - et encore -, Bohemian Rhapsody arrive avec perte et fracas dans les salles obscures la veille d'halloween (une certaine idée de l'horreur vu le grimage forcé du pauvre Rami Malek), avec la solide étiquette d'attendu au tournant collé sur le coin de sa pellicule, même s'il était évident que l'image du leader phare du groupe, l'éternellement regretté Freddie Mercury, serait gentiment poliçée pour ne pas dévoiler une once de sa part sombre - pourtant incroyablement fascinante.



Et on ne tarde pas à vite avoir raison tant ce biopic ciblé (de la naissance du groupe au concert Live Aid de 1985 à Wembley, jour où Mercury apprendra qu'il est atteint du Sida, même si dans la réalité, il l'apprend après le concert), ne se démarque jamais de sa vision proprette et respectueuse de la vie du chanteur, passionnante au demeurant même quand Singer s'échine à rester dans les clous du politiquement correct pour ne pas brusquer (quoique) autant les fans que (surtout) déranger les membres mêmes du groupe, même s'il surprend son auditoire en voulant parfois traiter, dans le sens le plus douteux du terme, autant des questions de la bissexualité de son héros (furtive à l'écran et à peine citée), que de sa séroposivité (tout aussi timidement annoncée), en les personnifiant par un portrait à charge de Paul Prenter, l'agent et amant de Mercury.
Un traitement opéré avec la finesse d'un éléphant dans un magasin de porcelaine certes (certains passages sont limites gênants), mais qui à le - seul - mérite d'esquisser ce qu'aurait pu/dû être le film : le portrait formidablement kitsch et pessimiste d'un génie bouffé par la peur de la solitude, un marginal incroyable qui a lui-même constitué autant sa légende que sa propre destruction.



Un choix qui aurait décemment rendu un peu plus justice à la performance totalement habitée de Rami Malek, littéralement possédé par l'âme de Mercury - et qui mérite amplement sa présence dans la prochaine course aux statuettes dorées.
Férocement classique dans sa forme (la réalisation est plate au possible) et son ton tant il récite au pied de la lettre tous les codes du biopic conventionnel bardé de clichés faciles (les débuts enthousiastes, la route du succès avec les tubes qui s'enchainent, la petite déchéance avant la rédemption salvatrice,...), sans la moindre valeur ajoutée mais, au moins, avec une efficacité certaine, le film, hagiographie totalement calibrée pour les prochains oscars, se rattrape néanmoins quand il place ses héros soudés dans le feu de l'action, des séquences scéniques emballées avec fureur (l'apothéose est le final à Wembley, qui fout littéralement des frissons malgré le playback plombant) et sublimé par la photographie léchée de Newton Thomas Sigel.



Sans péter dans la soie de l'originalité et totalement porté par la présence électrisante de son acteur principal (le reste du casting, de la belle Lucy Boynton en passant par Ben Hardy et Gwilym Lee, est solide et fait très bien le job pour rendre les personnages un minimum attachant), Bohemian Rhapsody, loin du grand biopic qu'il aurait pu être en épousant le côté sombre et trouble de son sujet, n'en reste pas moins un divertissant moment de cinéma (on oublie pas le clin d'oeil à Wayne's World avec le trop rare Mike Myers), autant entrainant vu sa B.O. qu'il est malade, boursoufflé par ses défauts et son manque d'ambition totalement annihilé par son désir premier de " contenter " ses faiseurs.
Il nous restera toujours les images du groupe, ses concerts et sa discographie.
Et put*** quelle discographie...


Jonathan Chevrier


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