[CRITIQUE] : BuyBust

Réalisateur : Erik Matti
Acteurs : Anne Curtis, Brandon Vera, Victor Neri ,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Thriller, Action.
Nationalité : Phillipins.
Durée : 2h07min.

Synopsis :
La brigade des stupéfiants accueille dans ses rangs la jeune Nina Manigan. Pour sa première mission, elle devra se rendre dans un bidonville pour démanteler un réseau narcotique.




Critique :

Péloche ambitieuse louchant autant sur le polar hard boiled que le film d'art martiaux jubilatoire à la The Raid,#BuyBust est un B movie aussi bancal et prévisible qu'il est généreux, un gros bordel sans nom violent & ultra-référencé au final culotté, qui envoie sacrément du pâté pic.twitter.com/YIXriaOwYc

— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 14 septembre 2018

L'Etrange Festival a toujours eu ce petit avantage savoureux de nous faire découvrir des péloches venues d'ailleurs, qu'il serait définitivement impossible de découvrir autrement dans l'hexagone, même avec un bon buzz positif.
C'est un fait, jamais un film made in Phillippine tel que le burné BuyBust, n'aurait eu une chance de squatter une salle obscure bien française, sans la malice de ce rendez-vous majeur des amateurs de cinéma fantastique - mais pas que.
Et c'est bien dommage car aussi bancal et peu original qu'il puisse être, le nouveau long-métrage du touche-à-tout Erik Matti méritait décemment sa place dans l'hexagone (ce n'est pas gravé dans la roche pour autant hein), tant il est une petite boule d'énergie bien foutraque, qui cite directement la maestria jouissive de l'époque bénie des polars hard boiled autres péloches d'action/arts martiaux made in HK.

Reality Entertainment/Viva Films

Porté par un pitch louchant gentiment sur le récent - et fantastique - The Raid de Gareth Evans, avec son unité de police cherchant à pincer un gros baron de la drogue local, et se retrouvant très vite débordé par un océan de violence dans un bidonville labyrinthique (les truands et le peuple du bidonville vs la loi), BuyBust ne fait jamais dans la dentelle, prend sensiblement son temps pour démarrer et présenter ses personnages (que l'on découvre au fur et à mesure de la péloche, un plus non négligeable), et même pour pleinement plonger tête la première dans l'action (il faut presque attendre une heure... sur deux heures de péloche); mais une fois que le top départ est lancé, c'est un joli voyage pour la violence jubilatoire, gore et gratuite, aux scènes d'action explosives et époustouflantes, filmée avec nervosité - caméra à l'épaule -, même si certains couacs niveau montage et chorégraphie (certains impacts sont beaucoup trop pipés), entache parfois l'appréciation globale de cette empoignade musclée et généreuse (meurtre au cactus inclus), au contexte social puissant (le fatalisme à son paroxysme, avec une vision pessimiste d'une justice sociale impossible et/ou perdue d'avance).

Reality Entertainment/Viva Films

Dominé par une convaincante brochette d'acteurs (Anne Curtis en tête), une ambition démesurée et une envie de bien faire infiniment louable, tout autant qu'il est tronqué par ses nombreux défauts et sa maladresse évidente, BuyBust est un gros bordel sans nom violent et ultra-référencé au final culotté, qui envoie sacrément du pâté si on oublie volontairement tous ses travers.
Dit comme ça, ça ne fait absolument pas rêver mais pourtant, voilà bien un petit bout de péloche qui mérite salement son pesant de popcorn sous LSD.

Jonathan Chevrier