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[CRITIQUE] : Valerian et la Cité des Mille Planètes


Réalisateur :Luc Besson
Acteurs : Dane DeHaan, Cara Delavingne, Clive Owen, Rihanna, Ethan Hawke, Alain Chabat,...
Distributeur : Europa Corp
Budget : -
Genre :  Science-Ficion, Action, Aventure.
Nationalité : Français.
Durée : 2h18min.

Synopsis : 
Au 28ème siècle, Valérian et Laureline forment une équipe d'agents spatio-temporels chargés de maintenir l'ordre dans les territoires humains. Mandaté par le Ministre de la Défense, le duo part en mission sur l’extraordinaire cité intergalactique Alpha - une métropole en constante expansion où des espèces venues de l'univers tout entier ont convergé au fil des siècles pour partager leurs connaissances, leur savoir-faire et leur culture. Un mystère se cache au cœur d'Alpha, une force obscure qui menace l'existence paisible de la Cité des Mille Planètes. Valérian et Laureline vont devoir engager une course contre la montre pour identifier la terrible menace et sauvegarder non seulement Alpha, mais l'avenir de l'univers. 



Critique :


On le sait tous, ce bon vieux Luc Besson aurait décemment dû mettre un terme à sa carrière après le curieux Angel-A, et s'amuser à compter durant sa longue retraite, toute la masse de pépettes que les franchises rarement - bon, jamais - bien senties de sa boîte de production Europa Corp, lui auront fait gagnés, au nez et à la barbe de spectateurs consentents et loin d'être toujours futé.
Mais le bonhomme avait finalement décidé de continuer sa romance - pas toujours heureuse -, avec le septième art, et vu la piètre qualité de sa première (et dernière ?) collaboration avec Jamel Debbouze, on ne pouvait pas lui reprocher de ne pas vouloir finir sur une aussi mauvaise note.


Sauf que voilà, mis à part le très joli et intime The Lady (avec la lumineuse Michelle Yeoh), se revirement n'a pas réellement apporté de belles lignes à la filmo du frenchy - les férocement dispensables Lucy et Malavita, sans oublier la trilogie Arthur et les Minimoys.
Pire même, il aura salement entaché sa carrière et cruellement démontré par la même occasion, son incapacité flagrante à retrouver ses facultés de réalisateur racé et intelligent, prenant le meilleur parti de ses nombreuses références.N'ayant plus rien cornaqué de vraiment bon depuis Le Cinquième Élément (son dernier Vrai bon film, qui marquait les limites de sa filmographie), le voilà donc de retour cette année avec Valerian et la Cité des Mille Planètes, adaptation très (trop ?) ambitieuse de la BD française Valerian et Laureline - personnage étonnement zappé du titre - créé par le duo Christin et Mezière; qui marque autant le retour du bonhomme dans le genre space opera, que sa volonté de mettre en boîte le film le plus coûteux de l'histoire du septième art hexagonal.


Littéralement salopé par une critique US visiblement allergique aux blockbusters cette saison, et loin d'être aidé par un Besson-bashing de plus en plus imposant (à sa décharge, le cinéaste donne facilement le bâton pour se faire battre), Valerian était promis, comme John Carter en son temps (avec qui il partage le point commun d'être une oeuvre majeure sur papier, pillé au fil du temps par de nombreux cinéastes) à un flop sans précédent, et d'incarner un tâcheron que même le plus fervent " Bessonphile " aurait bien du mal à défendre corps et âme.
Et pourtant, s'il est évident que la péloche est douloureusement tronquée par l'incapacité évidente du Lucky Luc de ne pas pondre un scénario prétexte un tant soit peu solide - ce qui tue dans l'oeuf toutes ses ambitions premières -; Valerian n'en est pas moins un blockbuster furieusement divertissant, spectaculaire et rythmé, filmé avec passion par un amoureux torturé du cinéma, réalisant (enfin) son rêve d'enfance.


Sincère et inventive même dans ses nombreuses maladresses, le film est un blockbuster US dans toute sa splendeur, rutilant et pétaradant, ne racontant rien de bien neuf à l'horizon - voire même pas grand chose du tout -, mais se démarquant des banqueroutes annuelles (coucou Transformers : The Last Knight, La Grande Muraille, Alien : Covenant,...) en offrant un voyage cinématographique - ici intergalactique - au sein d'un univers à la richesse folle, véritable entité à part entière qui incarne l'enjeu majeur d'une mise en scène fluide et maitrisée; au détriment des personnages, fidèles au matériau d'origine mais sacrifié sur l'autel de leur cadre (globalement) renversant.
Space opera grandiloquent s'épanouissant sur un tout petit peu plus de deux heures, désireuse de moderniser un minimum un genre qui, il est vrai, n'en avait pas forcément depuis les retours fracassants de Star Wars et Star Trek, la péloche en met plein les mirettes et étaye avec inventivité la mythologie visuelle instaurée par Besson dans Le Cinquième Element.


C'est beau, c'est riche (que ce soit les nombreuses planètes ou son impressionnant bestiaire, on déplorera en revanche le score pâlot d'Alexandre Desplat) mais, évidemment, c'est cruellement vide et les limites du précédent voyage dans l'espace du cinéaste porté par Bruce Willis, se voient méchamment étirées à outrance ici (surtout passé le premier tiers passionnant), dans une intrigue anecdotique à l'écriture caricaturale, bourrée jusqu'à la gueule de clichés, de guests fourre-tout et d'incohérences grossières (du vilain expédié en deux temps, trois mouvements en passant par les nombreux rebondissements/péripéties faiblards) et ne tournant que fébrilement autour d'un " je t'aime, moi non plus " harassant entre un Dane DeHaan peu crédible et en pilote automatique, et une Cara Delavigne convaincante et pétillante (plus proche de La Face Cachée de Margo que de Suicide Squad, et c'est bien !).


Space opera tout autant référencé, décalé comme Les Gardiens de la Galaxie - en moins bien - et sans grands enjeux malgré quelques morceaux de bravoure, qu'il est fun, rarement ennuyant et visuellement fascinant; Valerian et la Cité des Mille Planètes n'est décemment pas la catastrophe annoncée, et incarne un blockbuster estival dans toute sa splendeur, inconsistant et grisant à la fois, mille fois (vraiment) plus défendable que Lucy.
Luc, ton mojo n'est plus le même mais tu sais quoi, on t'aime quand même...


Jonathan Chevrier



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