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[CRITIQUE] : Adieu Jean-Pat


Réalisateur : Cécilia Rouaud
Acteurs : Hakim Jemili, Fanny Sidney, Constance LabbéNora Hamzawi, Alice David,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h45min.

Synopsis :
A 35 ans, Etienne n’a toujours pas pardonné à son « copain » Jean-Pat, qui lui a mené la vie dure pendant toute son enfance. Quand il apprend le décès de ce dernier, on ne peut pas dire qu’Etienne soit vraiment dévasté… Pourtant, il va se retrouver malgré lui à organiser l’enterrement de son pire ennemi. Une chose est sûre : Jean-Pat n’a pas fini de lui pourrir la vie.




Mine de rien, on avait beaucoup aimé les deux premiers effort de la cinéaste Cécilia Rouaud, Photo de Famille (chronique familiale haute en couleurs pleine de tendresse et de mélancolie) mais surtout Les Complices, furieusement biberonné au cinéma des frangins Coen, lui qui avait tout d'un simili Fargo bien de chez nous, sorte de cocktail détonnant entre la comédie noire et grinçante et le polar tendu et absurde, qui n'était certes pas exempt de quelques panouilles et/où longueurs, mais qui faisait montre d'une étonnante justesse dans son exécution, de sa mise en scène élégante à son scénario solidement ficelé et constamment sur la corde raide avec ses rebondissements savoureusement alambiqués.

Un vrai jeu de funambule féroce et surprenant qui valait vraiment son pesant de pop-corn (d'autant qu'il n'a toujours aucune équivalence où presque, au coeur d'une comédie hexagonale sortant très rarement des sentiers battus), le tout porté par un super trio François Damiens, William Lebghil et Laura Felpin.

Copyright Pierre Dejon/Les Films sur Mesure/M6 Films/Umedia/SND

Deux ans plus tard, épaulée par les plumes plutôt expertes de feu Laurent Tirard et Fabcaro, elle nous revient avec le plus conventionnel mais pas moins ludique Adieu Jean-Pat, qui roule sur le velours de la comédie dramatico-piquante voire un chouïa pertinente, vissé sur les aternoiements résolument burlesques d'un trentenaire hors des radars et en pleine crise existentielle, obligé de participer à l'organisation des funérailles d'un visage du passé qu'il aurait bien aimé oublier, son ennemi juré d'enfance qui n'arrêtait pas de le martyriser, et qu'un quiproquo en fait le meilleur ami...

Ça ronronne mignon en terrain (très) connu donc, et rien n'est fait pour que cela pète dans la soie de l'originalité pour autant mais qu'importe, la péloche ne vole jamais vraiment son statut de séance sincère et divertissante qu'elle arrive à atteindre au forceps, grâce à un humour pas toujours affûté mais plutôt complice (qui supplante une émotion un peu trop creuse pour son bien) et une distribution aux petits oignons, à l'abattage inspiré (mention, comme souvent, à une Constance Labbé  aussi pétillante que désopilante).
Pas plus générique ni indéfendable que les autres donc, mais sans aucun doute plus plaisante à suivre, et c'est déjà (vraiment) pas mal...


Jonathan Chevrier