[CRITIQUE] : Aux jours qui viennent

Réalisatrice : Nathalie Najem
Acteurs : Zita Hanrot, Bastien Bouillon, Alexia Chardard, Marianne Basler,...
Distributeur : Paname Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min.
Synopsis :
Nice, de nos jours. Laura, la trentaine, essaie de se reconstruire après une relation tumultueuse avec Joachim. Elle mène une vie en apparence tranquille, en élevant seule sa petite fille. Mais l’accident de Shirine, la nouvelle compagne de Joachim, va faire ressurgir son passé. Les deux femmes, en proie à la violence du même homme, vont peu à peu se soutenir…
Si toutes routes mènent à Rome selon le dicton, tous les César du meilleur espoir eux ne mènent pas forcément à une brillante carrière au sein d'un paysage cinématographique actuel où tout n'est qu'une question de choix, mais où seul les bons sont réellement pris en compte.
Assurément rare sur grand écran, la magnifique Zita Hanrot s'échine à bien choisir ses projets quitte à, justement, solidement se positionner entre les questions de qualité et de quantité des propositions, pour preuve quelques-unes de ses dernières partitions à avoir atteintes nos salles obscures : La vie scolaire de Grand Corps Malade et Mehdi Idir, Rouge de Farid Bentoumi, Annie Colère de Blandine Lenoir où encore À mon seul désir de Lucie Borleteau.
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Tout comme Aux jours qui viennent, estampillé premier long-métrage écrit et réalisé par la wannabe cinéaste Nathalie Najem, qui s'attache à un sujet essentiel (les violences, physiques comme psychologiques, faites aux femmes dans une société hexagonale tient scrupuleusement les comptes, sans forcément se donner les moyens d'y venir un minimum à bout) pour lequel elle sonde la puissance de la sororité (pas toujours évidente au départ) tout autant que les affres psychologiques de l’emprise et des violences qui en découlent, au détour de la reconstruction comme de la quête d'équilibre d'une jeune mère de famille courageuse.
Soit Laura (Zita Hanrot, impressionnante), qui vit à Nice avec sa petite fille, séparée du faussement charmant et doux mais réellement manipulateur et redoutable Joachim (un inquiétant Bastien Bouillon, qui retrouve Hanrot sept ans après l'oubliable Carnivores de Jérémie et Yannick Rennier), dont les nombreux démons se sont depuis reportés sur une autre femme, Shirine (excellente Alexia Chardard).
C'est d'ailleurs l'accident de celle-ci, loin d'être anodin et isolé, qui vient redistribuer les cartes de ce qu'elle espérait comme une existence paisible expurgée de tous ses traumatismes, et la rapprocher de celle qui tout comme elle, est en proie à la violence sourde du même homme...
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Plus proche de Jusqu'à la Garde - toute propension gardée - que de L'amour et ses forêts, dans sa manière d'arborer modestement bien plus les contours d'un pur thriller psychologique à la tension grimpant crescendo - sans jouer la carte d'effets de manche putassier -, que ceux du mélodrame conjugual; le film pèche résolument plus dans sa forme que dans son fond, ses quelques errances techniques (notamment du côté du montage) étant solidement compensés par la justesse comme le réalisme de son écriture, nuancée et complexe qui évite les pièges du manichéisme facile (malgré quelques dialogues limités et deux, trois scènes maladroites - la piscine -, certes), à l'image même de la partition générale de sa distribution.
Un premier effort sobre et juste.
Jonathan Chevrier