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[CRITIQUE] : Louise Violet

Réalisateur : Éric Besnard
Acteurs : Alexandra Lamy, Grégory Gadebois, Jérôme Kircher, Jeremy Lopez,...
Distributeur : Apollo Films / Orange Studio
Budget : -
Genre : Drame, Historique.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h48min.

Synopsis :
1899. Envoyée dans un village de la campagne française, l’institutrice Louise Violet doit y imposer l’école de la République (gratuite, obligatoire et laïque). Une mission qui ne la rend populaire ni auprès des enfants… ni auprès des parents.




Critique :



On avait laissé un Éric Besnard pas forcément inspiré il y a un tout petit peu moins d'un an et demi avec Les Choses simples - tout est dans le titre -, vissé sur l'amitié improbable mais touchante entre deux hommes littéralement aux antipodes l'un de l'autre, où chaque comédien, Lambert Wilson comme Grégory Gadebois, joue sa partition comme sur du papier à musique pour tromper les gros traits caricaturaux d'une écriture pas toujours adroite, conscient qu'ils sont que cette comédie inoffensive ne serait rien sans leur implication ni leur alchimie taquine.

Copyright David Koskas - Nord-Ouest Films

C'est sur un terrain nettement plus aguichant qu'on le retrouve en cette fin d'année ciné avec Louise Violet, où il remonte le fil de l'histoire comme pour Délicieux, pour s'intéresser aux prémisses de l’École de la République et de sa transition vers un pendant obligatoire, gratuit et laïque, où les instituteurs et institutrices avaient pour mission de convaincre enfants et familles, pour que les plus jeunes viennent s'instruire en s'asseyant sur les bancs de classe, et non plus s'occuper des tâches quotidiennes de la vie à la campagne.

Une révolution capturée, justement, à travers les difficultés d'une prof chevronnée catapultée en pleine campagne pour jouer les émissaires de l'impossible, dans ce qui est moins un Esprit Rebelle sauce XIXe siècle qu'un solide drame sauce feel good, où une Alexandra Lamy puissante et convaincante s'avère joliment attachante dans sa manière de rendre vibrant et mélancolique le combat complexe derrière les tableaux noirs de l'histoire et les failles/limites d'une modernité difficilement assimilée (d'un monde rural qui voit une main d'œuvre gratuite lui échapper, à une école privée et religieuse qui s'oppose autant à la laïcité, qu'à une concurrence qui n'a plus à payer pour guider les plus jeunes vers les voies du savoir).

Copyright David Koskas - Nord-Ouest Films

On roule tout du long sur du velours donc, pas forcément non plus aidé par une mise en scène sans ampleur, mais la balade, aussi prévisible et convenue soit-elle, est loin d'être désagréable, notamment grâce à une distribution au diapason (Lamy et le fidèle Gadebois en tête).

Pas révolutionnaire pour un sou donc, mais sensiblement divertissant.


Jonathan Chevrier