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[CRITIQUE] : Au Boulot !


Réalisateurs : François Ruffin et Gilles Perret
Acteur : -
Distributeur : Jour2Fête
Budget : -
Genre : Comédie, Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h24min

Synopsis :
« C’est quoi ce pays d’assistés ? De feignasses ? » Sur le plateau des Grandes Gueules, l’avocate parisienne Sarah Saldmann s’emporte: « Le Smic, c’est déjà pas mal. » D’où l’invitation du député François Ruffin : « Je vous demande d’essayer de vivre, madame Saldmann, pendant trois mois, avec 1 300 €. - Admettons, mais une semaine, ça sera déjà pas mal. » Alors : peut-on réinsérer les riches ?

Une comédie documentaire, avec des rires et des larmes, qui met à l’honneur ceux qui tiennent le pays debout.



Critique :



On avait laissé le tandem de cinéastes Gilles Perret (quoiqu'il nous avait offert, en solo, le fantastique La Ferme des Bertrand en janvier dernier) et François Ruffin il y a tout pile trois ans maintenant, avec Debout les Femmes !, inscrit dans la même veine de road movie socialo-engagé que J'veux du Soleil, une mise en images enthousiaste et sans pathos de leurs rencontre avec des travailleuses de l’ombre qui font tenir debout notre pays, sans la considération qui leur est dû, celles que le président Macron promettait de ne pas oublier car elles " tiennent le pays ", mais qui vivent dans la précarité et la dureté d'un oubli social qui fait mal.

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Ces femmes qui ne regardent pas les heures de travail (souvent démesurées à la vue de leur salaire, souvent risible), qui mettent en péril leur santé et même leur foyer/vie de famille, pour le bien des autres.
On ne change pas une équipe qui gagne et encore moins une formule qui fonctionne (tout du moins, jusqu'ici) : leur nouveau documentaire, Au Boulot !, suit la même structure de road movie - avec un doigt de buddy movie - aussi drôle qu'engagé, une sorte de simili-tour de France auprès de plusieurs visages représentants le prolétariat, l'hexagone périphérique qui fait tenir le pays debout même si le gouvernement leur scie les gibolles.

Le tout articulé autour d'un faux processus de dédiabolisation de l'avocate Sarah Saldmann, que l'on invite à goûter au quotidien d'un smicard après les avoir copieusement insultés sur le plateau des Grandes Gueules; mais bien d'un vrai plaidoyer sur le discours hors-sol et méprisant d'une élite totalement déconnecté de la réalité.

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Un " Vis ma vie " de précaire sans Laurence Ferrari (CNews pourtant), où la jeune femme se fait le moteur du récit avant de gentiment se voir surplomber par la présence croissante d'un Ruffin qui laisse volontiers plus l'attention à une détresse sociale de plus en plus acculée et de moins en moins écoutée.
Une nouvelle ode aux oubliés, autant coup de gueule que cri du coeur, qui cherche à clouer le bec du cynisme abject de la politique en place par la force d'un septième art qui lui, met en lumière et écoute la voix du peuple.


Jonathan Chevrier