[CRITIQUE] : Hawa

Réalisatrice : Maïmouna Doucouré
Acteurs : Sania Halifa, Oumou Sangaré, Yseult,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h44min.

Synopsis :
Hawa, une adolescente de 15 ans, vit seule avec sa grand-mère gravement malade, et craint de se voir placée dans un autre foyer par les services sociaux. Elle élabore alors un plan : celui de se faire adopter par quelqu’un qu’elle admire plus que tout—une des femmes les plus puissantes du monde. Lors de sa quête, elle rencontre plusieurs personnalités qui lui permettront de se rapprocher de son rêve…

Critique :

Vissé sur la détermination féroce et le charisme solaire de la jeune Sania Halifa, #Hawa se fait un coming-of-age movie doux-amer et enchanteur, une belle ode à la rêverie, à la créativité et à la débrouillardise qui distille de jolies réflexions sur la transmission et l'entraide pic.twitter.com/ZDQNANIQPf
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) December 10, 2022

On avait une hâte certaine à l'idée de voir le film dit de " confirmation " de la talentueuse Maïmouna Doucouré, tant son premier long-métrage, Mignonnes, nous avait férocement marqué, superbe et percutant teen movie sur le passage de l'enfance à l'adolescence façon ode à la liberté ou le rejet de sa condition est plus une évolution salvatrice qu'un effet de tendance.
Passé la déception de ne pas pouvoir le découvrir en salles (c'est une production Amazon Studios, qui ne se fatigue pas des masses pour la promouvoir), Hawa débarque donc sur nos petits écrans et confirme sans forcer tout le bien que l'ont pouvait penser de son talent.
Tout comme son premier effort, le film se fait un nouveau tendre et difficile récit de passage à la vie d'adulte d'une véritable dure à cuire, Hawa, une force de la nature de quinze ans qui fait face à une vie qui lui a donné plus de coups que de raison.
Au-delà de l'albinisme qui la marque douloureusement au sein de sa communauté africaine parisienne (la myopie et l'hypermétropie qu'elle subit sont également deux conditions associées à l'albinisme), elle est sur le point de perdre son seul et unique gardien : sa bien-aimée grand-mère Maminata, qui est malade et n'a plus beaucoup de temps.

Et bien que celle-ci continue d'essayer de trouver quelqu'un pour adopter Hawa une fois qu'elle sera partie, ses tentatives s'avèrent infructueuses et le seul destin qui semble réservé à sa petite fille est l'orphelinat.
Sauf que la jeune et intrépide gamine a une idée : et si elle se faisait adopter par Michelle Obama ?
Cela tombe bien, elle est justement de passage à Paris et toute l'intrigue du film va se nouer autour d'une série de mésaventures dans lesquelles elle rate toujours sa chance de la rencontrer, mais croise la route de personnes décisives (comme la chanteuse Yseult, dans ce qui est l'une des plus belles séquences du film où elle évoque avec Hawa ses souvenirs et ses liens avec le Cameroun, mais aussi l’astronaute Thomas Pesquet).
Vissé sur la détermination féroce et le charisme incroyable de la jeune Sania Halifa, Hawa se fait une douce et pétillante fable urbaine où la gravité se voit intelligemment désamorcé par un humour complice - sans pour autant qu'il n'empiète sur la sincérité de ses émotions.
Pure ode à la rêverie, à la créativité débridée et à la débrouillardise qui distille de jolies réflexions sur la transmission et l'entraide, Hawa est un coming-of-age movie doux-amer et enchanteur, qui mérite pleinement toute l'attention qu'on peut lui porter.

Jonathan Chevrier