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[CRITIQUE] : Bubble


Réalisateur : Tetsurô Araki
Avec : avec les voix de Gabriel Bismuth-Bienaimé, Jun Shison, Lilly Caruso,...
Distributeur : Netflix France
Genre : Animation, Fantastique, Aventure.
Nationalité : Japonais.
Durée : 1h40min

Synopsis :
L'histoire se déroule à Tokyo, dans un monde inondé de bulles ayant modifié les lois de la gravité. Coupée du reste du monde, Tokyo est devenue le terrain de jeu d'un groupe de jeunes adeptes de parkour privés de leurs familles, dont les équipes s'affrontent d'immeuble en immeuble. Un jour, après une figure périlleuse, Hibiki, jeune prodige connu pour son style de jeu risqué, est propulsé vers l'océan dénué de gravité qui entoure la ville. Il est sauvé par l'intervention soudaine d'Uta, jeune fille aux pouvoirs mystérieux. Tous deux vont alors entendre un son qu'eux seuls peuvent percevoir. Pourquoi Uta a-t-elle ainsi rejoint Hibiki ? Leur rencontre les mènera à une révélation qui va changer le monde.



Critique :


Force est d'admettre que sur le papier, Bubble partait férocement gagnant avec une relecture cyberpunk et sauce parkour de La Petite Sirène chapeauté par le talentueux Tetsurô Araki (L'Attaque des Titans et Death Note !!!), dont la bande annonce laissait entrevoir une animation aussi dynamique que potentiellement savoureusement psychédélique.
Mais sa vision dystopique et urbaine d'un Tokyo post-apocalyptique où la nature semble avoir autant bousculée sa gravité qu'avoir autant reprise ses droits, entre une végétation luxuriante et une mer omniprésente (la faute à une anomalie extraterrestre impliquant des bulles venues de l'espace, et qui enferme justement la cité nippone dans une bulle et la coupe d'un monde qui suit tranquillement son cours) ne dépasse hélas jamais le carcan du cadre colorée et planant - littéralement - d'une romance éculée et peu réfléchie, entre un môme à la sensibilité auditive permanente, et une entité extraterrestre transformée en adolescente, qui a - vraiment - le béguin pour lui.

Copyright Netflix

Dommage tant le point de départ citait presque J. M. Barrie et son Neverland, ce pays imaginaire ou des orphelins rebelles épousent pleinement le potentiel d'une liberté totale dans un lieu sans règles ni adultes gênants, vivant dans des maisons de fortune délabrées par la catastrophe, survivant entre eux tout en se lançant dans des courses de " capture de drapaux " sensiblement mortelles, hiérarchisant leur rationnement (les fameuses scènes de parkours, les plus renversantes et sidérantes du film, dans un mélange entre une animation en 2D et un arrière-plan en 3D qui démontre toute la maestria de Wit Studio).
Mais l'aspect artificiel et (très) léger de la narration, frappée par un inébranlable sentiment de déjà-vu, est totalement assumée puisque seul l'ivresse visuelle est recherchée, quitte à aveuglément laisser un fond confus et douloureusement fade (et que dire de l'écriture furieusement limitée des personnages), continuellement parasiter une forme immersive et inventive.
Jamais désagréable, la balade qu'incarne Bubble n'en distille pas moins un vrai sentiment de gâchis pour un spectateur qui ne demandait qu'à simplement en prendre plein les mirettes, en matant une aventure faîte de parkour et bulles...


Jonathan Chevrier


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