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[CRITIQUE] : Mon Inconnue


Réalisateur : Hugo Gélin
Acteurs : François Civil, Joséphine Japy, Benjamin Lavernhe,...
Distributeur : Mars Films
Budget : -
Genre : Comédie Romantique
Nationalité : Français
Durée : 1h58min

Synopsis :
Du jour au lendemain, Raphaël se retrouve plongé dans un monde où il n'a jamais rencontré Olivia, la femme de sa vie.
Comment va-t-il s’y prendre pour reconquérir sa femme, devenue une parfaite inconnue ?



Critique :


Gageons que le septième art français n'a pas forcément toujours brillé autant par sa justesse que par son originalité, quand il s'est laissé aller à parcourir le giron de la comédie romantique, à la différence de ses cousins d'outre-Manche et d'outre-Atlantique, bien plus avisés et productifs.
Pourtant, on retient par-ci par-là quelques pépites qui méritent décemment leur pesant de popcorn : L'Arnacoeur, La Délicatesse, 20 ans d'écart et... Mon Inconnue d'Hugo Gélin, qui capitalise gentiment sur la François Civil-mania qui envahit sans faiblir d'un poil, les salles obscures depuis le début d'année 2019.



Troisième réalisation du cinéaste, qui manie l'humour et les émotions comme peut savent le faire dans l'hexagone ses dernières années, le film se veut comme une douce fusion entre la romcom très british et le fantastique, et suit l'histoire un temps idyllique de Raphaël, fou amoureux de sa femme Olivia et solidement installé dans sa vie, mais qui du jour au lendemain va littéralement... tout perdre.
Exit son statut de star de la littérature SF (douce ironie), son appartement de luxe et son quotidien à jongler entre les differents médias mais surtout, bye-bye Olivia, la lumière de sa vie et sa vraie raison de vivre.
Sans raison, il se retrouve donc catapulté dans un cauchemar parallèle où il est un prof de lettre célibataire mais très doué au ping pong (il fait équipe avec son BFF, entre deux cuites), et où Olivia ne le connait ni d'Adam ni d'Eve, alors qu'elle est devenu une pianiste reconnue mondialement et quelle va se marier avec un autre homme.
Mais le bonhomme ne va pas laisser l'amour de sa vie lui échapper à nouveau, et il va se battre pour la reconquérir où plutôt la conquérir, en espérant qu'il ne soit pas déjà trop tard...



Il en faut peu ou presque pour qu'une comédie romantique fasse aisément mouche dans nos petits coeurs d'artichauts, une intrigue maîtrisée, des personnages attachants mais avant tout et surtout, des comédiens titres convaincants, que l'on pourrait suivre même sur les terrains les plus convenus et balisés.
Le nouveau film d'Hugo Gélin ne fait pas uniquement que de cocher toutes ses jolies cases essentielles, il se paye le luxe de voir plus loin que son simple statut de romcom simpliste pour incarner une vraie bulle de légèreté sur l'amour au sens large, autant qu'une vraie comédie désopilante et enlevée.
Jolie théorisation sur l’existence triste et bouleversante sans l'être aimé façon aventure romanesque assumant constamment ses partis pris, le film boxe dans la même catégorie que le récent et formidable Il Était Temps de Richard Curtis, brille par sa constante volonté de faire sourire même dans les moments les plus poignants - sans pour autant brader son émotion et sa fragilité sincère -, et roule rarement sur les routes où on l'attends (tout en veillant à toujours combler son public cible).



Ambitieux, drôle, charmant et intelligent, porté de la tête et des épaules par un couple vedette merveilleux, à l'alchimie incroyable (François Civil est flamboyant et Joséphine Japy est irrésistiblement à croquer) autant que par des seconds couteaux atypiques comme dans toute bonne comédie romantique qui se respecte (Benjamin Lavernhe est fantastique dans la peau du sidekick/meilleur ami), Mon Inconnue est un petit bijou plein de douceur et de candeur qui fout une banane d'enfer, une romcom feel good qui joue constamment la carte du Carpe Diem : il faut savoir jouir des petites choses simples de la vie pour réellement être heureux, et le nouveau long-métrage d'Hugo Gélin fait indiscutablement partie de ses petites choses à savourer sans retenue.


Jonathan Chevrier



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