[FUCKING SERIES] : Plan Coeur saison 1 : Netflix made in France Part II
(Critique - avec spoilers - de la saison 1)
Quand on apprend que Netflix veut à nouveau se la jouer " production originale " dans notre bonne vieille contrée pour une seconde série, force est d'avouer que le spectre mi-dramatique mi-honteux de la merveilleuse (sic) Marseille vient méchamment embrumé la psyché de tout sériephile un minimum averti, et la crainte de faire face à une potentielle grosse purge bien grasse ne peine pas à vite pointer le bout de son nez.
Un réflexe aussi bien logique que légitime, même si beaucoup d'entre-nous se sont délectés avec un sadisme certain des cabotinages abominables de notre Gégé national et de Benoît Magimel (ne vous cachez pas, on sait qui vous êtes... on en fait partie aussi).
Et pourtant, force est d'avouer que sur le papier, Plan Coeur, dont le cadre est cette fois délocalisé de la cité phocéenne à notre cher capitale, avait déjà tout pour plus ou moins entamer une procédure de réconciliation avec la célèbre plateforme : une showrunneuse nous ayant offert l'une des meilleurs pastilles de l'histoire de la chaîne cryptée Canal +, Connasse - Noémie Saglio -, un casting vedette plutôt solide - les excellentes Sabrina Ouazani et Zita Hanrot -, ainsi qu'un pitch de comédie romantique à l'anglaise, justement tiré d'un script signé Chris Lang, un temps voulu pour le grand écran.
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Articulé autour des aléas romantico-existentiels d'une Bridget Jones parisienne qui peine à se remettre d'une douloureuse rupture (heureusement - ou pas - ses meilleures amies sont là pour lui redonner confiance en elle avec une idée qui va vite virer au cauchemar), et sensiblement boosté par une durée limitée - 8x25min - la rapprochant, entre autres, de la formidable Master of None qui elle-même s'attachait à une figure trentenaire joliment empathique (la comparaison avec l'une des meilleures séries Netflix s'arrête bien là), Plan Coeur ne joue jamais vraiment la carte de l'originalité et flirte même assez souvent autant avec les clichés faciles que le pompage mignon de nombreuses références télévisées (très) facilement identifiables, mais la sincérité qui l'habite est telle qu'on ne peut s'empêcher de suivre avec un attachement certain, le petit bout de vie partagé par Elsa et sa bande d'amis férocement attachante.
Authentique même dans ses travers, le show roule sa bosse et dégage tout du long ce " je-ne-sais-quoi " de charmant qui transpire de toute bonne romcom qui se respecte, non pas grâce à une écriture fine et racée (on est décemment en territoire connu et reconnu) mais bien par la force empathique qu'il insuffle au moindre de ses personnages, même mineur, incarnant à la perfection cette génération de quasi-trentenaire paumée sur presque tous les plans, dans un Paris il est vrai très carte postale, mais logique au vue d'une série se voulant un minimum porteuse à l'internationale.
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Rythmée, pétillante - la playlist au poil y est pour beaucoup -, (vraiment) drôle et au capital sympathie imposant, interprétée avec malice (le trio Zita Hanrot/Sabrina Ouazani/Joséphine Draï est très plaisant à suivre), Plan Coeur mérite infiniment plus d'intérêt que peut le laisser présager son pitch, et incarne une belle et rafraîchissante surprise pour qui décidera de voir plus loin que ses faiblesses vite visible.
Dans un genre pas si éloigné, on lui préférera évidemment le récent et génial Ami-Ami de Victor Saint Macary sorti plus tôt cette année, mais pour une seconde série française, Netflix vise juste cette fois avec un bon feel good show, et ça fait du bien.
On croise les doigts (surtout à la vue de son final), pour qu'une seconde saison soit vite annoncée par la plateforme au générique " Tout-Doum ".
Jonathan Chevrier