[FUCKING SERIES] : Supernatural saison 14 : Un retour enthousiasmant et plein de promesses

(Critique - avec spoilers - du season premiere de la saison 14)



Comme chaque saison depuis le net regain de santé du show amorcé depuis la saison 11 (même si la 10, avec l'arc de la marque de Caïn, était plutôt prenant), Supernatural, non sans quelques épisodes maladroits/bouche-trous - une habitude du show -, arrive à pleinement capter notre intérêt et même à nous rendre sensiblement enthousiaste à sa vision, tant elle s'amuse volontairement autant d'elle-même, qu'à joliment rabattre les cartes de sa mythologie alors que l'on pense toujours, à tort, qu'elle n'a strictement plus rien à raconter.
Notre petite Madeleine de Proust à nous en somme, même si la maestria de ses cliffhangers de fin de saison, trouvait malheureusement des résolutions un poil abrupt dès les seasons premiere - voire les deux premiers épisodes avec un peu de chance.

Bettina Strauss/The CW

Mais cette fois, le showrunner Andrew Dabb met clairement les petits plats dans les grands et fait intelligemment perdurer la grosse prise de risque opérée dans l'ultime épisode de la saison 13 : le virage à 180° du personnage de Dean, qui passe (enfin !) du côté obscur de la force en étant possédé par l'archange Michael - le seul capable d'arrêter le désormais mort Lucifer -, un acte qui nous ramène clairement au statut de " vaisseau " parfait du personnage annoncé dès la cinquième saison du show (l'une des meilleures), et qu pemet surtout au follement mésestimé Jensen Ackles, de laisser exploser toute l'étendue de son talent en jouant les contre-emplois parfaits de l'ainé des frangins Winchester, plus encore que lorsqu'il portait la marque de Caïn ou qu'il était transformé, un temps, en Demon Dean.
Et sachant que Michael est annoncé comme le grand vilain de cette saison, ce versant maléfique de Dean est donc prévue pour rester un bon moment dans les parages et c'est sensiblement une force qui va tirer sensiblement le show vers le haut, comme le prouve cet excellent season premiere, qui remet tout en balance.

Bettina Strauss/The CW

Car, plus encore que dans les autres saisons, c'est directement le lien majeur de la série, la relation fraternelle entre Dean et Sam, qui est bousculé dans les grandes largeurs (comme lorsque Sam devenait le " vaisseau " de Lucifer dans les derniers épisodes de la saison 5).
Michael prend l'apparence de Dean, fracasse dans les grandes largeurs leur intimité jusqu'alors invincible (Sam a réellement perdu espoir de le sauver), et met clairement dans une position délicate toute la bande des chasseurs.
Un choix culotté voire très expérimental puisque le show va considérablement bousculer ses propres habitudes du " Monster of The Week " pour partir sur une intrigue étalée et feuilletonesque férocement alléchante sur le papier, tant on ne sait pas encore comment se traduiera réellement l'intérêt de Michael pour la planète Terre.
Le seul aspect dérangeant de ce parti-pris, reste alors l'absence ou plutôt la présence limitée de Dean (le personnage est celui qui tient le show de bout en bout depuis toujours), puisque le show privilégiera clairement le trauma de sa famille, et la manière dont ils vont tout faire pour le sauver des griffes de Michael, plus que, justement, la manière dont le dit ange appréhende notre monde.

Bettina Strauss/The CW

Mais " Stranger in a Strange Land " fait vraiment les choses biens, joue volontairement la carte de l'émotion - plus poignante et vibrante que jamais - et établit tranquillement mais surement la nouvelle dynamique de groupe du show, autant du côté des bons (la famille Winchester) que des vilains (un enfer sans leader depuis la mort prétendue de Lucifer, même si c'était un peu déjà le cas depuis le départ du regretté Crowley), tout en ouvrant quelques possibilités franchement alléchantes (notamment le fait que Nick, le vaisseau de Lucifer, est survécu à sa disparition supposée laisse à entendre que Dean pourrait avoir une porte de sortie... ou que Lucifer n'est pas réellement parti, aussi).
Vivement la suite donc, c'est un peu l'impression que l'on a toujours à chaque début de nouvelle saison de Supernatural, mais cette fois-ci c'est un poil plus vrai, et on croit franchement à son potentiel.


Jonathan Chevrier