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[CRITIQUE] : American Nightmare


Réalisateur : James DeMonaco
Acteurs : Ethan Hawke, Lena Headey, Max Burkholder, Adélaïde Kane, Rhys Wakefield, Edwin Hodge,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : 3 000 000 $
Genre : Thriller, Epouvate-Horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h26min.

Synopsis :
Dans une Amérique rongée par une criminalité débridée et des prisons surpeuplées, le gouvernement a donné son accord pour qu’une fois par an, pendant 12 heures, toutes activités criminelles, meurtres inclus, soient légalisées. La police ne peut intervenir. Les hôpitaux suspendent leurs services. Une nuit durant, les citoyens sont à même de définir leurs propres règles et de faire leur propre loi, sans avoir à craindre de sanctions. Au cours d’une telle nuit hantée par la violence et le crime, une famille va devoir faire un choix – bourreau ou victime ? – face à un inconnu venu frapper à sa porte.


Critique :

Avant même d'incarner un quelconque renouveau du cinéma horrifique, American Nightmare aka The Purge en v.o, c'est surtout la confirmation de la main mise sur le box-office de la méthode Blum, la plus prolifique du cinéma de genre ces dernières années.

Pour preuve, quasiment un film sur deux produit par le lascar, avec des budgets toujours hautement raisonnable - rarement plus de cinq millions de dollars -, font des malheurs en salles, multipliant souvent par dix, voir plus, leurs mises de billets vert initiales.
Des franchises Paranormal Activity et Insidious en passant par Dark Skies ou même Sinister, le Jason est en train de gentiment imposer un nouveau modèle économique à Hollywood, un cocktail détonnant entre concepts bandants, des atours de top budget et un potentiel cinématographique foutrement franchisable.

American Nightmare en quelques mots, c'est quatre-vint millions de dollars de recettes rien qu'aux states, pour seulement trois petits millions de budget au départ, ça calme son cinéphile, surtout quand on sait que pour son premier weekend, il a tout de même déloger de son trône de leader du B.O un Fast and Furious 6 en pleine bourre de son exploitation.


Alléchant sur le papier, le film conte comment, en 2022, une Amérique aux ambitions plus paisible, décide de maintenir son faible taux de criminalité et de chômage, en instaurant, durant une période annuelle de douze heures, La Purge, ou toute activité criminelle, même le meurtre, devient légale et ou laisser s'exprimer ses plus bas instincts est même vivement conseiller.
Tu peux faire ce que tu veux, aucun services d'urgence ne sera disponible, et puis surtout une fois le lendemain venu, tout le monde fera comme si rien ne s'était passer.

Amérique terre de violence donc mais clairement terre de liberté et de volontés utopiques, si on en suit Blum et James DeMonaco, réalisateur de la péloche et du sympatoche Little New York, ou figurait déjà Ethan Hawke, lui-même poto du Blum depuis Sinister...
The Purge ou un film de famille donc, et qui suit également une famille, celle des Sandlins, méchamment pris à partis par des plagiats de la bande d'Orange Mécanique, pour avoir sauvé de la mort un black...oui, d'un coup ça fait très Hawke vs K.K.K....

Loin d'être bête dans son ensemble, le film avait donc l'ambition de se placer bien là comme une bande d'anticipation intelligente et rare, mélange épicé entre Funny Games et Orange Mécanique, le tout sous fond d'une méchante et énervée critique politique contre l'Oncle Sam et sa nation paranoïaque, laxiste sur sa violence et sa tolérance des armes.
De bien belles intentions donc, sauf que dans son traitement, DeMonaco se prend souvent les pieds dans le tapis - comment critiquer l'usage abusif des armes à feu, quand ce sont elles-mêmes qui sauvent la famille du héros ? -, misant nettement plus sur le survival nerveux que l'aspect engagé et subversif.


Si les bonnes questions sont bien posées, le manque de durée de la bande - à peine une heure vingt -, le manque de profondeur du script et le talent incertain de son metteur en scène - en de meilleurs mains, comme celles de John Carpenter ou de George Romero, le produit final aurait été certainement plus puissant -, force DeMonaco a zappé sa violente lutte des classes pour lui privilégier une tension et une action pure, efficacement orchestré dans un découpage aussi nerveux que bien rythmé, notamment lors d'un final ou les twists s'enchainent à la pelle.

N'usant pas pleinement de son potentiel fiévreux, mais s’avérant hautement sympathique et efficace grâce à un savant recours aux hors-champ et à un couple titre irréprochable - Ethan Hawke et Lena " Game of Thrones " Headey -, The Purge se laisse donc agréablement voir malgré son sacré gout d'inachevé.

Sympathique donc même si on va tout de même souhaiter que pour la suite, déjà annoncée, le concept de purge soit un chouïa plus clair et engagé, mais surtout un petit peu plus ambitieux dans son contenu et sa vision, en proposant pourquoi pas, plusieurs vues de maisons attaquées lors de la même nuit.


Mais vu le c.v du Blum, on risque plutôt d'avoir droit à une séquelle peu fouillée à la Paranormal Activity 2, 3 ou 4 (et bientôt 5).

Une purge par an peut très bien et très vite se définir en un film par an à Hollywood.

Souriez chers cinéphiles, vous êtes en passe de vous faire (entubés) purgés...


Jonathan Chevrier