[CRITIQUE] : Hubie Halloween
Réalisateur : Steven Brill
Acteurs : Adam Sandler, Kevin James, Steve Buscemi, Ray Liotta, Rob Schneider, Julie Bowen, Michael Chiklis, Maya Rudolph, Kenan Thompson, Tim Meadows, Shaquille O'Neal,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Comédie, Epouvante-Horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h42min.
Synopsis :
Hubie n'est pas très populaire dans sa ville du Massachusetts. Pourtant,
cela n'arrête pas cet homme bon mais peureux de protéger la population
le jour d'Halloween.
Critique :
Souvent avec Adam Sandler, plus c'est con, plus c'est bon, et #HubieHalloween suit pleinement cette vérité en tant que gros trip graveleux et régressif, qui use d'Halloween pour mieux égrainer un humour pipi-caca-prout-prout et des guests à gogo. Un bon feel good (Sandler) movie. pic.twitter.com/X23xPv00N5
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) October 7, 2020
Deux films par an, le ratio est généreux depuis que le génial Adam Sandler est passé du côté obscur de la force en signant un partenariat avec le démon (pour l'industrie) Netflix, et c'est une nouvelle qui est loin de nous déplaire tant on adore sincèrement le cinéma du bonhomme, rempli jusqu'à la gueule de petits plaisirs coupables aussi délirants qu'attachants, peuplés autant de stars établis que de vrais amis du comédien.
Après ce qui reste, sans la moindre hésitation, comme l'un des meilleurs films de la riche (oui) année ciné 2020, le bouillant Uncut Gems des frangins Safdie, le bonhomme revient un brin dans ses "travers" - pour certains - avec une comédie bien grasse comme il en a si bien le secret : Hubie Halloween, ou il ressort sa panoplie de bênet/idiot du village au grand coeur, gentiment boycotté/raillé par son bled natal (coucou Waterboy, tic verbale à la clé), mais qui grâce à une pirouette scénaristique lisible à dix kilomètres à la ronde, sera rien de moins que le grand sauveur de la situation.
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Du cousu main pour Sandler, le tout sous fond de fête d'Halloween et avec toujours autant de guests/amis venus prendre du bon temps - et un joli petit chèque également.
S'il larguera les alergiques du comédien avant même que la première bobine ne soit usée (comme avec à peu près toutes les comédies auxquelles il s'est attaché), pour les autres, le film est un pur Sandler movie comme on les aime, véritable cocon d'irrévérence et de tendresse si réconfortant pour tous les amoureux du cinéma du bonhomme, dominé de bout en bout par le cabotinage extrême de son acteur vedette, donnant le tempo graveleux d'un humour pipi-caca-prout-prout à la fragilité totalement assumée; un plaisir coupable gras et - majoritairement - drôle, qui n'a que pour seul prétention que de vous faire délirer pendant un tout petit peu plus de quatre-vingt-dix minutes.
Comédie horrifique sans réellement l'être, se servant du cadre populaire d'Halloween pour mieux égrainer/détourner une pluie de références plus ou moins bien amenées, hautement sincère dans sa connerie et à l’esthétique léchée (Steven Brill et son directeur de la photo Seamus Tierney, s'appliquent à rendre le plus immersif et coloré, un récit se déroulant principalement de nuit); Hubie Halloween est l'archétype d'un type très précis de comédie perdue, entre le gros nanar totalement voulu et le gros délire férocement touchant, qui fout une banane d'enfer même si l'on a totalement conscience de ses incalculables défauts.
Plus fort, ou triste finalement, si on pousse un peu loin l'interprétation, le film arbore des contours méta totalement insoupçonnés : Adam Sandler avait annoncé en janvier dernier au Howard Stern Show, qu'il allait participer à un mauvais film exprès s'il ne remportait pas un oscar - ou au moins une nomination - pour sa performance dans Uncut Gems.
On pouvait prendre cela avec de l'humour, mais difficile de ne pas voir du sérieux dans cette affirmation amère, mais aussi dans le portrait miroir et le parcours semé d'embûches d'Hubie, être bienveillant et jamais méchant (une habitude du Sandman), conspué par les siens (l'industrie), mais qui reste lui-même malgré tout (un guignol joyeux et attachant), pour accomplir sa mission (divertir le public), parce qu'il ne sait faire que cela (et il le fait toujours bien), et qu'on ne veut le voir que comme cela - un peu comme Stallone au fond, avec le cinéma d'action.
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Alors évidemment, la question sur la nécessité de mirer une telle séance, s'imposera instinctivement à quiconque n'ayant pas forcément moins deux heures à tuer, mais pour les afficionados du comédien (et de sa clique d'amis toujours heureux d'être là, dans ses terrains de jeu grandeur nature), sa vision incarne un pur moment feel good familial et empathique aussi vite vu qu'oublié mais plaisant; un petit bonbon acidulé con mais parfait pour une saison morose, ou il sera bien difficile d'aller les chasser le 31 octobre prochain.
Longue vie au roi Sandler et à sa bande de fous talentueux, tant qu'ils conserveront leur liberté de ton, l'humour potache et touchant aura de beaux jours devant lui - et puisse t-il en avoir encore pendant des lustres.
Jonathan Chevrier
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En ce début de mois d’octobre, Netflix ne perd pas le nord. Et bien conscient que le publique est en quête des douces couleurs de l’automne, de citrouilles décorant les pavillons des maisons et de costumes en tout genre : la plateforme dégaine Hubie Halloween, une comédie de saison avec Adam Sandler dans le rôle-titre, bien entouré par un casting assez fou (Steve Buscemi, Ray Liotta, et même… Shaquille O’Neal) et le film s’avère être une jolie petite surprise dont on serait bien bête de se priver.
Adam Sandler l’a prouvé a de nombreuse reprise maintenant, il peut être un acteur dramatique parfaitement crédible (Punch Drunk Love, Uncut Gems pour n’en citer que deux). Ce n’est clairement pas le but ici, il retrouve le réalisateur Steven Brill dont il a tenu le rôle principal de la plupart des films (The Do-Over et Sandy Wexler pour les deux plus récents, déjà sortie sur la plateforme de VOD) et il est là pour en faire des caisses et des caisses en total roue libre. Et sa prestation est vraiment très drôle, on rit de bon cœur devant les péripéties du gentil benêt qu’est Hubie et on se prend d’affection pour ce personnage si gentil et altruiste. C’est aussi là que le talent de l’acteur s’exprime : dans les rôles les plus grand-guignolesques il parvient à insuffler une part de sensibilité touchante qui place facilement le spectateur en empathie avec lui.
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Le film offre quelques gags visuels plutôt généreux et efficace, toutes les scènes où Hubie esquive les projectiles qu’on lui lance sur son vélo fonctionne merveilleusement avec un sens du gag hérité du génie de Buster Keaton, c’est fluide, bien filmé, bien découpé ; le tandem entre le réalisateur et l’acteur vedette est très bien rodé. N’ayant pas vu leurs précédents films je ne saurais juger la qualité de ceux-ci mais il me semble qu’ils ont atteint un degré d’alchimie assez fort dans leur capacité à offrir ce genre de comédie à l’humour extrêmement régressif.
Malgré son enrobage citrouille, Hubie Halloween a en réalité vraiment tout du film de Noël. Un personnage d’une gentillesse désintéressé ultime, d’une abnégation absolue envers son prochain qui encaisse sans broncher toute la méchanceté et la frustration de ceux qu’il s’efforce d’aider, dont les bonnes actions vont finalement payer dans un climax qui verra tous ses oppresseurs admettre leurs tords. C’est un authentique film de noël en plein mois d’octobre, et pas un téléfilm M6 (qui peuvent avoir leur charme, je juge pas) mais une vrai bonne comédie feel good et débile juste comme il faut qui donne envie de se réunir dans la joie autour d’un événement convivial avec les gens qu’on aime. Et en ce moment, et même d’une manière générale, on n’aura jamais trop de petits films bien troussé à forte vocation fédératrice. Alors fêtez Halloween, soyez bons les uns envers les autres, mangez des bonbons, et regardez des films avec Adam Sandler.
Kevin