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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #24. Highlander

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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !




#24. Highlander de Russell Mulcahy (1984).

" Who wants to live forever ", nous interroge de manière totalement prophétique, un Freddie Mercury dont l'art et la musique est bel et bien resté éternelle même après son trépas (voire même encore plus, comme tout artiste parti trop tôt), au sein de la formidable composition du groupe Queen, pour la bande originale d'Highlander.
Beaucoup seraient tentés de répondre par l'affirmative, surtout après la vision férocement grisante des aventures de Connor McLeod, ultime descendant (avant que la télévision ne lui en ponde un quelques temps après le cinéma) du clan McLeod.
Car qui ne rêverait pas de survivre aux époques et aux générations avec la même fougue, le même corps jeune nourrit par la sagesse d'un vieux sage qui a tout vu et vécu, et de définir son importance par la force de l'épée face à d'autres " immortels ", pour déterminer qui serait l'ultime de sa race d'élite, le dernier des immortels car comme le dit si bien ce bon vieux Totoff Lambert : " il ne peut en rester qu'un ".
Un vrai fantasme sur le papier, mais qui possède son revers impitoyable dans le même temps : l'amour est interdit ou du moins déconseillé, dans le sens ou l'autre est inéluctablement promis à la grande faucheuse, tout comme sa potentielle descendance, et que la vie éternelle appelle définitivement à embrasser la solitude, aussi destructrice soit-elle.



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C'est ce double versant, aussi bien bénédiction que malédiction, dénué de toute explication ou divagation métaphysique (on est dans du divertissement pur et dur), que Russell Mulcahy (clippeur talentueux, instigateur majeur du style MTV) expose brillament sur pellicule avec Highlander, autant ode à l'aventure proprement fantastique sur des hommes devant littéralement défendre leurs têtes, que vrai fresque romantique sur une ame en peine, contrainte d'errer sur Terre dont il se sent complètement rejeté (les décennies ne sont que des battements de cils temporaires pour lui) et dont il ne tolère plus la violence, tiraillé par le souvenir de sa femme, disparue 400 ans plus tôt.
Sublimant des décors naturels magnifiques tout autant que les envolées urbaines nocturnes dans la Grosse Pomme, tirant tout le potentiel de son pitch original semblant tout droit sorti d'une légende ancestrale, Mulcahy, jamais aussi proche du cinéaste qu'il aurait dû être (sa mise en scène est enlevée, l'ouverture est juste somptueuse et techniquement remarquable pour l'époque), fait du grand Christopher Lambert un héros crédible et empathique, de Sean Connery un mentor hispanique follement charismatique (quelques annees avant qu'il n'endosse celui de mentor d'Eliott Ness pour Les Incorruptibles) mais aussi et surtout du monstre Clancy Brown un vilain imposant et terrifiant (l'un de ses plus beaux rôles ever), dans un sommet de fantasy made in 80's.
Tant pis alors si sa facture paraît dépassée, si son jeu d'acteurs est volontairement outrancier où si ses effets spéciaux font totalement cheap (voire même méchamment ridicule... même pour l'époque), s'il ne devait rester qu'un héros tragique du cinéma béni de l'époque, Connor McLeod aurait décemment sa place, épée en main, dans la bataille finale aux côtés de Conan et les autres...


Jonathan Chevrier


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