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[CRITIQUE] : Black Phone 2


Réalisateur : Scott Derrickson
Avec : Mason Thames, Ethan Hawke, Madeleine McGraw, Jeremy Davies,…
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain
Durée : 1h54min

Synopsis :
Depuis son enlèvement, Finney, aujourd’hui âgé de 17 ans, éprouve beaucoup de mal à reprendre le cours d’une vie normale, alors que rien ni personne ne saurait arrêter Gwen, sa sœur de 15 ans. Mais le sinistre téléphone se met à sonner dans les rêves de l’adolescente, où elle voit sans cesse trois garçons se faire pourchasser dans un camp de montagne appelé Alpine Lake. Déterminée à mettre fin à ces cauchemars et à en percer le mystère, Gwenn persuade son frère de se rendre sur place, malgré le blizzard qui frappe la station. C’est là qu’elle découvre l’horrible vérité derrière le lien entre l’Attrapeur et sa propre famille. Les deux adolescents vont alors devoir affronter un tueur que la mort a rendu presque invincible et à qui leurs destins sont beaucoup plus liés qu'ils n’auraient pu l’imaginer.





C'est dans la simplicité de ses effets que Black Phone premier du nom (adaptation d’une nouvelle éponyme de Joe Hill), signé par un Scott Derrickson qui n'a jamais été aussi brillant que lorsqu'il ne bridait pas son imaginaire aussi macabre que créatif, réussissait à supplanter tous les petits moments de flippe d'une Blumhouse habituée à l'horreur bon marché et jetable, aussi bien par son ambiance craspec que par son souci d'une horreur subtile et à l'ancienne.
Perfectible mais d'un charme fou, tout était noué autour de la détermination et du désir de survie d'un jeune gamin face à un tueur en série masqué, The Grabber/L'Attrapeur, une lutte silencieuse et brutale de laquelle il sortira vainqueur grâce à l'aide posthume et surnaturelle des précédentes victimes du bourreau.

Copyright 2025 Universal Studios. All Rights Reserved.

Que la firme de Jason Blum, à la suite de son succès mignon au box-office, décide d'en faire une wannabe franchise là où l'histoire originale n'appelait nullement à être étirée plus que de raison, instaurait déjà l'idée d'un déséquilibre que même la meilleure des volontés du monde, ne pourrait renverser.
Échoué de nouveau au tandem Scott Derrickson/C. Robert Cargill, ce second opus aux ambitions nettement plus élevés (budget compris), ne cherche d'ailleurs jamais réellement à faire fléchir ce - léger - nivellement vers le bas, tant elle joue pleinement la carte de la séquelle bigger and louder avec une démesure particulièrement régressive, qui tranche totalement avec l'intensité et la petitesse - dans le bon sens du terme - du film original.

Moins dans l'ombre de Tobe Hooper et sensiblement plus dans celle de Wes Craven (jusque dans la volonté de Derrickson d'explorer - mais sans réellement tacler - ses propres croyances chrétiennes), porté par une intrigue suffisamment prétexte (nouer, au coeur d'un camp chrétien dans les montagnes du Colorado, un lien entre l’Attrapeur et la mère défunte de Finn et Gwen, dont les appels surnaturels comme les rêves rétrocognitifs terrifiants, sont loin d'être terminés) pour egrainer quelques pistes plus où moins intéressantes (de la mise à jour de l'horrible mythologie du tueur aux difficultés de Finn à gérer son traumatisme, dans un traitement tout en herbes et en déni), comme pour justifier le retour de L'Attrapeur (assez logique dans un univers où la mort est une force active et puissante face aux vivants); Black Phone 2 vient totalement s'inscrire sur le territoire de la saga Les Griffes de la nuit (même si le cadre cite directement le camp Crystal Lake de la franchise Vendredi 13, certes), et plus particulièrement le troisième opus - The Dream Warriors, tout est dans le titre -, que ce soit à travers la menace même du Grabber, que dans la riposte adolescente.

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En résulte un cocktail à la fois surnaturel, brutal et généreusement sanglant culminant à un climax particulièrement spectaculaire - et riche en SFX -, qui zappe toute idée de tension (excepté une séquence particulièrement tendue entre Gwen et L'Attrapeur) pour mieux embrasser les courbes d'un roller coaster efficace même si furieusement familier.
Pas la plus insignifiante des suites donc, loin de là même, mais une extension qui peine à capturer la magie pourtant elle aussi old school, de son prédécesseur.


Jonathan Chevrier