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[CRITIQUE] : The Ritual - L'Exorcisme d'Emma Schmidt



Réalisateur : David Midell
Acteurs : Al Pacino, Dan Stevens, Ashley Greene, Abigail Cowen,...
Distributeur : KMBO
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h38min

Synopsis :
En 1928, Emma Schmidt est admise dans un couvent reculé du Midwest américain. Très vite, les phénomènes inexpliqués se multiplient. Le prêtre fait alors appel à un exorciste reconnu, Theophilus Riesinger. Ce qu’ils vont découvrir dépasse l’imagination. Ce dossier, basé sur une histoire vraie, a été longtemps tenu secret par l’Église. C’est le cas de possession démoniaque le mieux documenté de l’histoire des États-Unis.





Au nom du père (où plutôt de la mère) Hollywood, du fils dollars et des producteurs simples d'esprits, damn it...
S'il y a bien un sous-genre du cinéma horrifique dont la proposition ronronne tellement que l'encéphalogramme d'une grenouille paraît plus vivant que lui, c'est bien le film de possession et/où d'esprits démoniaques, dont les rares saillies originales au cours de la dernière décennie (on pourrait même remonter plus loin, restons un brin optimiste cela dit), se comptent sur les doigts d'une main méchamment amputée.

Un constat désespérant qui, néanmoins, permet d'aborder sans véritables attentes voire même de relativiser, la vision de toute péloche arpentant, même avec assurance et ambition, ce sous-genre de l'horreur d'autant que la comparaison avec le mètre étalon inégalable qu'est L'Exorciste de William Friedkin, est aussi inutile que contre-productive.

Copyright Rituality, LLC

Faites entrer le nouvel accusé donc, The Ritual - L'Exorcisme d'Emma Schmidt de David Midell, reprise tout en eau bénite séchée de tous les tropes du genre, sans jamais que l'écriture comme la mise en scène ne cherche à en déceler ni comprendre les notions sociologiques et psychologiques, malgré une distribution il est vrai délicieusement aguicheuse (Al Pacino, Dan Stevens et Ashley Greene, qui trébuchent tous plusieurs fois en ramassant leurs chèques).

Mais très (trop) vite, le film " inspiré de faits réels " (le cas de possession démoniaque le mieux documenté de l’histoire des États-Unis... frissons) se retrouve pieds et poings liés autant sous le poids du rituel peu cinématographique - entre de mauvaises mains - de l'exorcisme, dont il épouse avec gourmandise tous les apparats les plus risibles et éculés (même si les religieuses ont ici, fait rare, un vrai rôle à part entière dans l'action), que de celui d'une narration limitée à la prévisibilité effarante que ne vient même pas relever les apparitions de son démon vomissant et adepte du parkour, au latin un peu trop parfait pour être vrai.
À trop prendre Satan pour un con dans des films d'exorcisme d'opérette aux frissons fragiles, faudra pas pleurer s'il se rebiffe un de ses quatre...


Jonathan Chevrier