[CRITIQUE] : Les Orphelins
Réalisateur : Olivier Schneider
Acteurs : Alban Lenoir, Dali Benssalah, Sonia Faidi, Suzanne Clément,...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Action.
Nationalité : Français.
Durée : 1h35min
Synopsis :
Gab et Driss, amis d’enfance brouillés depuis leur départ de l’orphelinat, mènent des vies opposées : l’un est flic à l’IGPN, l’autre fixeur pour des voyous. Lorsque leur premier amour meurt dans un accident suspect, sa fille Leïla, 17 ans, s’empare de l’arme de Gab et se lance sur la piste d’une puissante entreprise prête à tout pour étouffer l’affaire. Forcés de faire équipe, les orphelins vont devoir la stopper avant qu’elle ne commette l’irréparable...
Irréductible gaulois bien décidé à changer le statut d'un cinéma d'action made in France sclérosé et cantonné à n'exister que sous les pitreries amorphes d'héritiers fébriles de feu Europa Corp où même d'un Olivier Marchal dont le cinéma n'est plus que l'ombre de lui-même (Bastion 36 n'était pas si horrible, certes), Alban Lenoir apparaît comme la lumière enthousiasmante et burnée au coeur d'un tunnel bien sombre.
Le phare d'un genre qui renaît gentiment mais sûrement de ces cendres, après avoir été un temps délaissé par des producteurs peu enclin aux risques - et des cinéastes pas forcément outillés pour le célébrer, aussi.
C'est justement du côté des plateformes, via Netflix dans un premier temps puis Disney Plus, qu'il a méchamment bousculé la fourmilière avec la trilogie Balle Perdue puis AKA et enfin Antigang, la relève (oublions tous consciemment le remake du Salaire de la Peur, qui a fait du mal à tout le monde et encore plus aux spectateurs), quatre actionners survitaminés et jouant pleinement la carte de la bonne bisserie musclée de luxe, des tentatives pleinement réussies de conjurer doublement le sort d'une action bien de chez nous endormie.
![]() |
Copyright Selim Hammoumi - 2024 - INOXY FILMS - GAUMONT - TF1 FILMS PRODUCTION |
Heureusement, les salles obscures ne sont pas en reste et passé un plutôt sympathique film de course - Rapide de Morgan S. Dalibert -, dégainé il y a quelques mois, le voilà déjà de retour avec Les Orphelins d'Olivier Schneider, petit bout de buddy movie buriné et à l'ancienne qui ronronne en bitume connu, tout en tirant tout le potentiel de son pitch familier (deux amis d’enfance brouillés depuis leur départ de l’orphelinat et aux vies opposées - l’un est flic à l’IGPN, l’autre fixeur pour des voyous -, sont obliger de se réunir pour empêcher la fille de leur amour de jeunesse, bien décidée à venger la mort suspecte de sa mère).
Ce qui peut lui manquer en fraîcheur, ce petit bonbon loin d'être coupable la compense avec un enthousiasme et une assurance détonnantes, plongeant tête la première dans une action plutôt bien emballée mais surtout un humour complice qui travaille joliment son capital sympathie.
Mené tambour battant et cornaqué avec solidité, Les Orphelins cherche uniquement à divertir coûte que coûte son auditoire et incarne un vrai popcorn movie généreux et efficace qui va continuellement à l'essentiel, sans forcément toujours se prendre au sérieux - et heureusement.
On est client ici, et pas qu'un peu.
Jonathan Chevrier