[CRITIQUE] : C'est le Monde à l'envers !

Réalisateur : Nicolas Vanier
Acteurs : Michaël Youn, Barbara Schulz, Éric Elmosnino, Valérie Bonneton, François Berléand, Yannick Noah,...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h54min

Synopsis :
C’est la crise, tout s’arrête : plus d’eau, plus d’électricité, plus de réseau… Stanislas, homme d’affaire parisien, perd tout y compris sa fortune. Lui qui déteste la campagne est contraint de partir se réfugier avec sa femme et son fils dans une des exploitations agricoles qu’il avait acquise dans un but spéculatif. Mais à son arrivée, il se retrouve face à Patrick et sa famille, agriculteurs exploitants des lieux, qui n’ont pas l’intention de quitter la ferme… Dans cette atmosphère chaotique où tout est inversé, nos deux familles que tout oppose parviendront-elles à cohabiter pour survivre et peut-être reconstruire ensemble un nouveau monde ?

Critique :

Il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent avec #CestLeMondeÀLEnvers, comédie familialo-dystopique où l'émotion sonne constamment faux, un cousin (trop) éloigné de Problemos qui ne s'évite aucune caricature au moins autant qu'il insère au chausse-pieds son plaidoyer écolo. pic.twitter.com/fK90CWHahi
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 17, 2024

On avait laissé Nicolas Vanier il y a à peine deux ans en terrain loin d'être conquis avec Champagne ! (qui ne donnait absolument pas envie de le sabrer), où le cinéaste sortait trop fébrilement de sa zone de confort pour voguer vers le terrain sinueux et férocement familier du " film de potes " bobo-isant sur les bords, avec dans le rétroviseur - et uniquement dans le rétroviseur - les cultissimes Un Éléphant ça trompe Énormément, Vincent, François, Paul et les Autres où encore Les Petits Mouchoirs.

De belles références pour une péloche qui ne s'échinait pas tant à les égaler un minimum qu'à en cocher toutes les cases faciles en mode pilote automatique dans un cadre viticole prétexte (propice à la picole et donc aux engueulades/conflits), enchaînant les portraits croisés sans saveurs et les élans moderno-ouverts bien trop criards pour être honnêtes, dans une sorte de melting-pot peu inspiré où l'émotion sonne faux au moins autant que ses dialogues sont furieusement clichés (ce bon vieil humour pas drôle sur les minorités ou encore les sempiternels relants misogynes et qu'on affectionne tant).

Bonne nouvelle - euphémisme -, c'est toujours dans un marasme créatif profond qu'on le retrouve avec C'est le monde à l'envers !, adaptation de son roman éponyme qui reprend peu où proue la même dynamique tout en louchant un brin sur l'excellent Problemos d'Éric Judor, comédie familialo-dystopique sous fond de micro-choc des cultures aux affrontements sans enjeux, où le MacGuffin les cristallisant n'est il est vrai cette fois, plus aussi simpliste (l'enterrement de vie de garçon et l'union d'un cinquantenaire pour Champagne !, une apocalypse sans électricité, eau courante ni réseau téléphonique/internet ici).

Mais le résultat n'en reste pas moins furieusement le même, écrit à la truelle et ne s'évitant aucune caricature, un effort ne rendant jamais vraiment justice à sa belle galerie de talents au moins autant qu'il tente d'insérer au chausse-pieds son plaidoyer écologique louable.
Un " monde à l'envers " où rien ne fonctionne, ça fait sens au fond...

Jonathan Chevrier