[CRITIQUE] : Angelo dans la forêt mystérieuse

Réalisateurs : Vincent Paronnaud et Alexis Ducord
Acteurs : avec les voix de Yolande Moreau, Philippe Katerine, José Garcia,...
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Animation, Aventure, Comédie, Famille, Fantastique.
Nationalité : Français, Luxembourgeois.
Durée : 1h21min.

Synopsis :
Angelo, 10 ans, se rêve aventurier et explorateur. Jusqu’au jour où, partant en voiture avec sa famille pour se rendre au chevet de sa Mémé adorée bien malade, il est brusquement mis au défi de prouver son courage : oublié par erreur sur une aire d’autoroute, Angelo décide de couper à travers la forêt pour rejoindre la maison de Mémé. Il s’enfonce alors dans un territoire mystérieux peuplé d’êtres étranges que menace un ennemi pire encore que l’ogre de la région…

D'après la bande dessinée Dans la forêt sombre et mystérieuse de Winshluss.

Critique :

Jolie séance que #AngeloDansLaForêtMagique, qui se fait tout autant une fable écologique solidement rythmée qu'une aventure lyrique et science-fictionnelle continuellement à hauteur de gosse et ouvert à l'imaginaire foisonnant de l'enfance, jusque dans son animation plurielle. pic.twitter.com/9gYgAtRNZZ
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) October 24, 2024

On ne le répétera jamais assez (et vu comment la fin de l'année 2024 est partie, on risque de le faire encore souvent... tant mieux), mais pas une seule semaine au sein de la riche distribution annuelle, ne passe sans que le cinéma d'animation made in France prouve aussi bien sa qualité que sa richesse, et c'est intimement un bonheur de découvrir chacune de ses propositions en salles tant elles sont toutes plus dissemblables les unes que les autres.

Encore fraîchement auréolé d'une présence au sein d'une cuvée Cannoise 2024 qui a, étonnamment, laissé une belle place à l'animation (à voir si cela sera la même chose l'an prochain), Angelo dans la forêt mystérieuse de Vincent " Persepolis " Paronnaud et Alexis " Zombillenium " Ducord, confirme cette vérité, flanqué qu'il est au sein d'une grille de sortie pas forcément évidente pour se démarquer un tant soit peut de la concurrence, et dans le même temps proposer une aventure un minimum originale et capable de captiver à la fois petits et grands, sans perdre ni l'un ni l'autre au fil de la vision.

Pas un petit miracle donc opéré par le tandem qui s'inspire de la bande dessinée Dans la forêt sombre et mystérieuse de Winshluss (Vincent Paronnaud), à travers une narration qui ne masque jamais sa familiarité évidente (et des références plutôt tournées vers un public adulte) : on y suit les atermoiements d'un môme à l'imagination fertile qui se rêve en aventurier Rambo-esque et qui, alors qu'il se rendait avec ses parents au chevet de sa grand-mère malade, vit le cauchemar de tout gamin : être oublié sur une aire d'autoroute, l'obligeant alors à traverser la forêt et de se frotter à son monde sauvage et incertain (avec un bestiaire merveilleusement baroque), pour arriver à destination.

Un récit mi-comique, mi-initiatique avec une bonne dose de fantastique, entre Home Alone, Alice aux pays des merveilles et Zak et Crysta, le film se fait tout autant une fable écologique rythmée qu'une aventure lyrique et science-fictionnelle continuellement à hauteur de gosse et ouvert à l'imaginaire foisonnant de l'enfance, jusque dans son identité visuelle protéiforme (animation 3D, insert plus traditionnels en 2D, séquences en noir et blanc,...).
Inventif, authentique et drôle, Angelo dans la forêt mystérieuse se fait une belle distraction familiale de saison, parfaite pour une double séance avec le tout aussi doux Le Robot Sauvage de Chris Sanders.

Jonathan Chevrier