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[CRITIQUE] : À tous les garçons : Pour toujours et à jamais


Réalisateur : Michael Fimognari
Avec : Lana Condor, Noah Centineo, John Corbett,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Romance, Comédie, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h49min

Synopsis :
Le troisième volet de la trilogie À tous les garçons que j'ai aimés.

Tout a commencé avec une lettre d'amour, puis s'est poursuivi avec une nouvelle romance. Et maintenant, que réserve l'avenir à Lara Jean et Peter ?



Critique :


La réponse est sans doute plus facile quelle n'en a l'air mais elle reste suffisamment pertinente pourtant, pour être posée : pourquoi sommes-nous si attirés par les romcoms entre adolescents, ce sous-genre tellement fragile et usé jusqu'à la moelle de la romance aussi bien sur le petit que sur le grand écran.
Pourquoi sommes-nous si impatients parfois, de revisiter ce vieux paysage de l'enfer, composée à 99% de productions interchangeables.
Peut-être parce qu'elles convoquent des souvenirs plus ou moins heureux pour chacun de nous, voire une sorte de vision fantasme de ce qui a pu/aurait pu être notre vie ado/adulescente... ou peut-être juste parce que l'on a des coeurs d'artichauts et qu'on aime bien - un peu sadiquement - se faire du bien (ou du mal selon les péloches) en se laissant aller à ce genre d'union synaptique entre plaisir (coupable) et nostalgie.

Copyright Sarah Shatz/Netflix

Et la désormais trilogie To All The Boys est clairement de ce bois là, sorte de melting-pot de références diverses qui nourrit autant la narration que les interactions entre les personnages; une sorte de vocabulaire métaphysique - toute propension gardée - tant ils sont également liés à leur propre histoire cinématographique.
Après un délicieux premier opus en 2018 - avec son joli faux couple qui allait in fine en devenir un vrai -, et un second plus mitigé et pompant gentiment sur P.S. : I Love You - triangle amoureux en prime -, la troisième odyssée sentimentale de Lara Jean, À tous les garçons : Pour toujours et à jamais (exit le chapitrage du second opus, bonjour les intertitres animés), renoue avec la pureté pétillante du film original pour incarner une conclusion kitschissime à souhait, sucré comme un cupcake autant qu'il est parfois amèrement réaliste dans sa vision des romances de jeunesse compliqués (d'autant plus quand elles doivent s'accompagner d'une vraie quête de maturité), à l'heure où le gong des études supérieures retentit.
On retrouve donc le joli couple Lara Jean et Peter, gentiment débarrassé de John Ambrose, et qui s'apprêtent à connaître un futur commun heureux, malgré la menaçante obtention du diplôme de fin d'année qui pointe constamment le bout de son nez.
Mais le fait que Lara Jean ne puisse pas aller à Stanford comme Peter, et que son choix de privilégier Berkeley (pour sa distance avec Stanford) est fragilisé par un court voyage à New York, va considérablement mettre à l'épreuve leur union...

Copyright KATIE YU/NETFLIX

Opérant une corrélation plus ou moins habile entre amour et avenir (ou l'université ne doit pas se voir comme un potentiel lieu d'études facturés mais bien comme un... crush, aussi dysfonctionnel que le message puisse paraître), dégainant un message positif (que ce soit moralement et sexuellement, sur les origines et les notions d'héritage culturel ou même d'un point de vue parental, avec un vrai respect sur l'autonomie des enfants) sans jamais être trop niais, tout en étant élégamment mis en scène (la facture est toujours aussi lumineuse et soignée) et bien interprété (l'alchimie entre Condor et Centineo n'a rien perdu de sa superbe); À tous les garçons : Pour toujours et à jamais à beau être ce qu'il est - une romcom adolescente qui ne quitte jamais le terrain balisé du genre -, il n'en est pas moins un effort qui ne prend jamais son spectateur de haut.
Et au fond, c'est déjà beaucoup.


Jonathan Chevrier