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[CRITIQUE] : Connectés


Réalisateur : Romuald Boulanger
Acteurs : François Xavier-Demaison, Michael Youn, Nadia Farès, Pascal Demolon, Stéphane de Groodt, Vanessa Guide, Audrey Fleurot, Claudia Tagbo,...
Distributeur : Amazon Prime Video France
Budget : -
Genre : Comédie, Thriller.
Nationalité : Français.
Durée : 1h27min.

Synopsis :
Un samedi soir pendant le confinement, un groupe de très bons amis se connecte en ligne pour partager un apéritif virtuel. Soudain, l’un d’entre eux est agressé et séquestré en direct par un inconnu sous les yeux de ses amis qui assistent à la scène, impuissants derrière leurs écrans. Ils ne vont pas tarder à découvrir que ce mystérieux inconnu connaît parfaitement tous leurs pires secrets, qu’il compte faire éclater au grand jour les uns après les autres.



Critique :
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) November 13, 2020

Ce qu'il y a de profondément frustrant avec le septième art hexagonal, c'est qu'il y a toujours deux, trois petits malins avec des moyens résolument trop généreux pour leur pomme (castings, budgets, copinages, etc), qui viennent saccager le boulot louable de la quasi-intégralité de leurs camarades, avec des péloches au mieux faisandées - mais avec quelques réjouissances à la clé -, au pire littéralement à chier, s'offrant un rayonnement global et l'opportunité d'atteindre - presque - tous les écrans.
Bingo gagnant entre la récupération dégueulasse et mercantile d'un fait de société terrible - le confinement -, et l'usage d'un concept de found footage/caméra subjective/écrans multiples que le cinéma US a déjà usé jusqu'à la moelle depuis plusieurs années (coucou Searching, Unfriended and Co); Connectés, bien décidé à faire la nique aux USéA comme dirait Borat (Songbird produit par Bay, arrive bientôt) ou encore à ce bon vieux Dany Boon qui prépare lui aussi sa comédie (sic) sur le sujet, est aussi agréable pour nos rétines qu'une coloscopie faite avec un cactus.
Une immondice insupportable de vacuité et de bêtise qui prend le parti ahurissant que le public actuel - et dans le contexte sanitaire actuel -, saura se divertir d'une oeuvre ennuyeuse et à la paresse visuelle terrifiante, incapable de proposer le moindre effort de mise en scène

Copyright Amazon Prime Video France

Avec des bases scénaristiques désincarnées digne d'une sitcom AB Productions improvisée minute par minute - le souci de cohérence en moins -, voyeuriste à souhait et filmé avec une frénésie obsolète pour mieux sublimer le jeu ahurissant de cachetonnerie d'un casting global se rêvant naturel (mais dont la fadeur ferait passer le moindre figurant d'un Z de la Cannon pour un élève modèle de l'Actor's Studio, résultat à peine justifié par leurs conditions de tournage un brin rock); le film de Romuald Boulanger, qui allie pompage grossier (on pense souvent à une rencontre bâtarde entre Open Windows et Le Jeu) et règlement de comptes dans un apéro entre amis ou l'on est l'invité de trop (sommet de clichés sur les réunions amicales distanciées), est une vaste blague ou le manque d'investissement est proportionnel à la bêtise et à la médiocrité du contenu.
Se plaçant volontairement en marge de toutes les productions hexagonales récentes tout en se voulant plus populaire (paceke tou l'monde il a vécu le confinement et cété pa fassile), handicapé par une intrigue pantouflarde aux rebondissements (un twist final lisible dès la première bobine) et aux dialogues moins riche qu'une comédie de Claude Zidi (caractérisation des persos à la truelle en prime); Connectés, à prendre clairement au premier degré, terrasse par son grand chelem de la honte et collectionne les petites victoires embarassantes.
Désolé Amazon Prime Video, on n'a plus la volonté ni la force pour soutenir ses bandes opportunistes, ni même ce petit jeu ingrat lancé aveuglément avec Netflix, de produire et/ou racheter la lie du septième art made in France.


Jonathan Chevrier


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« Thriller sur les apéros de confinement » : Déjà dans la façon qu’il a de se vendre, le film de Romuald Boulanger peine à provoquer plus qu’un petit rictus moqueur incrédule. Ce premier film français « post-covid » se propose de raconter son histoire en utilisant des écrans comme seuls visuels, comme ont déjà pu le faire des films plutôt dignes d’intérêt tels que Searching ou Unfriended; le premier utilisant de façon très intéressante ce format original pour faire un vrai bon thriller d’enquête, le second l’utilisant de manière moins subtile mais pas dénuée d’intérêt pour créer des effets d’horreur. Dans les deux cas : c’est fait avec une rigueur très appréciable afin de traduire un sentiment de véracité pour le spectateur face à ce qu’il est en train de voir. Chose que cet infâme métrage qu’est Connectés n’a même pas la prétention d’essayer de faire. Le film est un fiasco dans ses moindres particules d’ADN, un film qui n’a aucune idée valable concernant son dispositif et rien à raconter, si ce n’est faire dire à ses personnages « gel hydroalcoolique » « masque » « confinement » « machine pour faire du pain » « qu’est-ce qu’on s’ennuie » et autres éléments random associé au confinement. En bref ça pue le projet malhonnête et opportuniste et c’est visiblement fait par un type qui n’a aucun sens et aucune envie de narration, d’image, ou de quoi que ce soit en rapport avec le cinéma. 
Sur l’utilisation du dispositif déjà, comme je l’ai mentionné ça ne fonctionne pas et ce dès le début. Le film fait des champs contre-champs, ne correspond à l’écran d’aucun de nos personnages, c’est juste un prétexte pour raconter l’histoire de cette manière parce que on est là pour parler de confinement, et pendant le confinement, les gens faisaient des apéros comme ça. Est-ce qu’on a envie de faire du cinéma à partir de ce postulat ? Jamais bande de gueux. Soit, si vous ne voulez pas faire de cinéma pourquoi pas, ça peut au moins être un délire de potes minimaliste médiocre mais pas désagréable. Mais là où le film est véritablement une catastrophe, c’est dans tout le reste. Les acteurs sont dirigés n’importe comment c’est le festival du jeu faux, et en même temps avec des lignes de dialogues comme ça c’est pas facile de faire quelque chose d’intéressant. Le film stagne, les personnages demande sans cesse « mais tu es qui » « mais que nous caches-tu », ça tourne en rond comme jamais et on comprend vite où le film veut en venir : le cambrioleur masqué va, étape par étape, révéler un secret honteux des participants de l’appel vidéo.

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Des secrets nuls, si vous faites partie des gens qui n’aiment pas Les Petits Mouchoirs 
parce que c’est un groupe nul d’amis de droite avec des problèmes de gens de droite, n’hésitez pas à regarder Connectés, ça fait largement relativiser sur le film de Guillaume Canet et c’est dépouillé de la moindre qualité qu’on peut quand même trouver à ce dernier (et il en a). Si on devait trouver un truc qu’a le film pour lui, c’est la présence le temps d’une trop courte scène de Dorothée Pousséo en chair et en os, elle qu’on est plus habitués à entendre œuvrer dans le doublage. 
Jusqu’à la toute fin le film va en rajouter des couches et des couches que ce soit dans la résolution de la situation, d’une débilité et d’une inconséquence indigente, mais aussi dans la petite scène prologue avec un monologue lunaire de Pascal Demolon citant Shakespeare, semblant vouloir conclure le film sur une morale à deux sous qui rentre en contradiction absolue avec ce qu’on aurait pu deviner de la note d’intention du film. Connectés est un calvaire, mais en même temps peut-être qu’on n’est pas loin d’un nanar d’exception. Le film n’a strictement rien d’attachant, c’est l’équivalent filmique d’une pustule anale éclaté au visage d’un nourrisson, mais il offre assez de moments inconcevables de chute libre sans parachute pour nous donner l’occasion de se moquer de lui avec mépris et condescendance.

Kevin



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