[CRITIQUE] : Les Joueuses #Paslàpourdanser

Réalisatrice : Stéphanie Gillard
Acteurs : -
Distributeur : Rouge Distribution
Budget : -
Genre : Documentaire, Sport Event.
Nationalité : Français.
Durée : 1h27min.

Synopsis :
L’équipe féminine de L’Olympique Lyonnais s’est imposée au fil des années comme une des meilleures équipes de football au monde. D'entraînements en compétitions, de doutes en victoires, ce film plonge pour la première fois au coeur du quotidien de ces joueuses d’exception. Une invitation à porter un nouveau regard sur la place faite aux femmes dans le sport : un univers où les valeurs de respect et d’ouverture seront les piliers de l’évolution vers l’égalité.

Critique :

Documentaire bienveillant et sensoriel saupoudré d'un féminisme subtil, que ce soit dans sa simplicité ou son déni de jouer la facilité,#LesJoueuses est une évasion aussi pertinente qu'inspirante, jamais forcée ni intrusive, sur une équipe exceptionnelle et incroyablement soudée. pic.twitter.com/T3W2v3XKg3
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) September 9, 2020

Petit (vraiment petit) hasard du calendrier, le documentaire Les Joueuses #Paslàpourdanser de Stéphanie Gillard, qui quitte les grandes plaines du Dakota (on l'avait découvert avec le formidable The Ride, une immersion au coeur d'un peuple sioux) pour celle plus artificiellement verdoyante des terrains de foot nationaux, débarque dans les salles obscures hexagonales quelques jours à peine, après que les joueuses de l'Olympique Lyonnais, s'empare d'un septième sacré européen face à leur ennemi récurrent du VLF Wolfsburg.
Un fait historique dans le sport féminin européen - et même mondial -, qui ne fait que rendre encore plus imposant le leitmotiv du documentaire : plonger dans l'intimité de la meilleure équipe féminine du vieux continent, explorer ses artistes du ballon rond à la popularité grandissante, mais encore à des années lumières de leurs homologues masculins qui eux, pourtant, sont encore très loin d'obtenir un sacre sur la scène européenne.

Tel Les Yeux dans les Bleus, Gillard suit avec tendresse et respect au quotidien, des joueuses qui ont inscrit l'art de la détermination et de la gagne dans leur ADN footballistique, captant des bribes d'entraînements, de pauses dans les vestiaires, de cantines, de préparation physique et même de matchs, à ceci près que la vérité du score ne semble pas plus l'intéresser que cela, puisque connue de tous - ou dû moins, des supporters.
Avec sa durée raccourcie - 90 minutes, sans arrêts de jeu -, Les Joueuses s'inscrit bien plus dans la mouvance d'un portrait sensoriel à la Zidane, Un Portrait du XXIe siècle que du regard ciblé et complet du Maradona de Kapadia; une vision à hauteur des joueuses (avec un formidable travail sonore, qui rend de facto l'immersion encore plus prégnante), certes parfois frustrante (le risque avec les témoignages proches mais distant à la fois), mais globalement enthousiasmante.
Saupoudré d'un féminisme subtil, que ce soit dans sa simplicité (traiter l'équipe pour ce qu'elle est et représente avant tout), son déni de jouer la facilité (pointer ostensiblement le doigt sur les inégalités hommes-femmes dans ce sport, et même dans toutes les institutions en générale) ou sa manière de sublimer certaines de leurs valeurs (camaraderies, transmissions et passion sincère pour le football), Les Joueuses #Paslàpourdanser est une évasion aussi pertinente qu'inspirante, jamais forcée ni intrusive, sur une équipe exceptionnelle et incroyablement soudée.

Jonathan Chevrier