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[CRITIQUE] : Ma Meilleure Amie, Sa Soeur et Moi


Réalisateur : Lynn Shelton
Acteurs : Emily Blunt, Mark Duplass, Rosemarie DeWitt,...
Distributeur : Le Pacte
Budget : 125 000 $
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h30min.

Synopsis :
Jack est encore sous le coup de la disparition récente de son frère. Alors pourquoi ne pas accepter l'invitation d'Iris, sa meilleure amie, dans son chalet familial afin de passer une semaine seul à méditer sur sa vie ? Mais à son arrivée, Jack trouve la maison déjà occupée par Hannah, la soeur d'Iris, venue y soigner une blessure amoureuse. Après une soirée très arrosée suivie de l'arrivée inopinée d'Iris elle-même, le trio va aller de situations délicates en révélations inattendues...


Critique :

Je n'ai jamais vu une traitre seconde du premier long métrage de Lynn Shelton, Humpday - ni de son remake signé Yvan Attal, Do Not Disturb - c'est à l'aveugle donc que je me rues en salles sur ce Your Sister's Sister en v.o (loin du titre français rappelant justement la franchise Mon Beau-Père et Moi, porté par... Ben Stiller), vendu comme un feel good movie en puissance.

Un genre assez rare et immanquable à cette époque de l'année, surtout que la sublime et indispensable Emily Blunt - dont je suis follement amoureux depuis L'Agence - y joue l'un des rôles-titres.

Surfant sur le genre Mumblecore populaire à Sundance, le film suit Jack et Iris, deux meilleurs amis du monde qui sont amoureux l'un de l'autre même si ils n'osent pas se l'avouer et qu'ils n'en ont pas encore pleinement conscience.
Alors que Jack est déprimé et en pleine crise existentielle dut à la perte de son frère, Iris, également ancienne petite amie de celui-ci, lui propose d'aller s'aérer seul quelques temps dans la maison de son père, une baraque retirée et retranchée dans la forêt, coincé sur une île.


Là-bas, la sœur d'Iris, Hannah, lesbienne et également plaquée par sa compagne, décide également de se réfugier dans la maison familiale pour faire le point.
Le soir de leur arrivée, elle et Jack, après s'être passablement enivrer, couchent ensemble.
Tout aurait pu se régler en deux temps trois mouvements le lendemain matin sauf que justement, Iris débarque pour faire une surprise à Jack, le croyant pour le coup seul, et surprend les deux batifoleurs...

Loin d'arpenter les sentiers battus du circuit indépendant US, cette comédie dramatique sous fond de huit-clos forestier et de perte d'un être cher, louchant par-ci par-là sur le cinéma de Judd Apatow, est d'une réussite flamboyante, jonglant avec une aisance indécente entre le feel good movie comique et le drame intimiste, via une mise en scène simpliste et pas tape à l’œil, mais surtout grâce à un trio d'acteur au naturel frisant avec la perfection, et qui pousse automatiquement à l'empathie.
Dirigeant ses acteurs sans la moindre ligne de dialogues et les poussant constamment à l'improvisation et au rupture de ton, Lynn Shelton capte tout le réalisme et la vérité de chaque action qu'elle filme, nourrit par l'énergie créatrice et à l'alchimie qui la lie elle et ses comédiens.

Rarement prévisible, touchant, drôle et savoureux, Ma Meilleure Amie, Sa Soeur et Moi évolue au gré des quiproquos et autres malentendus que vivent les personnages, des situations certes loin d'être originales mais qui se révèle infiniment passionnantes puisqu'elle s'inscrit toujours dans une quête de la réalité et de son sentiment de vécu - que ce soit chez le spectateur ou les artisans de la bande.


Crédible, dénué de tout pathos de supermarché même si parfois un peu alourdit par quelques facilités (peu de heurts perturbent les protagonistes et les issues des crises sont vites expédiées), cet instant de vie coupée du moment affreusement émouvant et sincère, porté par la conviction convaincante de ses interprètes et un happy-end évitant scrupuleusement les clichés, est tout simplement un bonheur sur pellicule.

Une heure et demie pile poil tout en décalage, certes pas révolutionnaire pour un sou, mais à la fraicheur tellement enthousiasmante que sa vision est d'un nécessaire vitale pour tout cinéphile en quête de pause salvatrice en cet été chargé des blockbusters.

Et puis Emily Blunt y est plus belle et touchante que jamais, alors si tout ça, ça ne suffit pas à vous convaincre de bouger votre popotin en salles, moi je ne sais plus quoi dire...


Jonathan Chevrier

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