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[CRITIQUE] : In The Summers


Réalisatrice : Alessandra Lacorazza
Acteurs :  Residente, Sasha Calle, Lio Mehiel, Leslie Grace,...
Distributeur : Wayna Pitch
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h38min.

Synopsis :
Vio­le­ta et Eva rendent visite chaque été à leur père Vicente, à la fois aimant et témé­raire. Il crée un monde mer­veilleux mais, der­rière la façade enjouée, lutte contre l’addiction qui érode pro­gres­si­ve­ment la magie. Vicente essaie de répa­rer les erreurs du pas­sé, mais les plaies ne sont pas faciles à refermer.




Tous les cinéphiles de bon goût avait découvert la personnalité à la fois brute et vulnérable de Lio Mehiel, au détour du puissant et rafraîchissant 24 Heures à New-York du cinéaste queer serbo-chilien Vuk Lungulov-Klotz, chronique frontale et conflictuelle à la Sean Baker (malgré la futilité/inconsistance de la majorité de ses dialogues), dans une Grosse Pomme tout droit sortie de la caméra de Sidney Lumet - toute propension gardée.

Une épopée rocambolesque clouée aux basques de son personnage, un jeune homme transgenre d'origine chilienne, dont l'existence trépidante à New-York, se voit perturbé par plusieurs de ses relations intimes (familiales, avec sa jeune sœur de 13 ans, Zoé, et son paternel chilien, avec qui il avait perdu contact depuis sa transition; mais aussi sentimentale, avec son ex-petit ami John, au moins autant dans la confusion qu'elle mais prêt à reprendre leur relation).

Copyright Wayna Pitch

C'est à nouveau aux côtés d'une cinéaste queer (mais aussi de la craquante Sasha Calle), l'américano-colombienne Alessandra Lacorazza - dont c'est le premier effort -, qu'on la retrouve en salles en ces premières heures de juillet avec In The Summers, drame semi-autobiographique et intime scrutant les aternoiements d'une famille brisée autant par les manquements que par l'alcoolisme - et aussi la toxicomanie, pour ne rien gâcher - qui frappe la figure paternelle pourtant aimante, Vincente, à travers le point de vue de ses deux jeunes filles et de quatre voyages estivaux comme autant de chapitres, étalés sur deux décennies - tout est dans le titre, encore une fois.

On roule en terres balisées avec cette odyssée lancinante et authentique tout en ressentiments, en mensonges et en rédemption fragile, capturé avec une bienveillance évidente pour des personnages vulnérables dont on ne juge jamais les travers, mais dont on souligne avec délicatesse la tendresse qui les unit.
Tout autant dur et tragique que joliment sensible, In The Summers ne péte jamais dans la soie de l'originalité mais à tout du long son cœur au bon endroit.


Jonathan Chevrier