[CRITIQUE] : Horizonte
Réalisateur : César Augusto Acevedo
Acteurs : Claudio Cataño, Paulina García, Edgar Duran Galindo, Michael Steven Henao,...
Distributeur : Bobine Films
Budget : -
Genre : Drame, Fantastique.
Nationalité : Colombien, Français, Luxembourgeois, Chilien, Allemand.
Durée : 2h05min.
Synopsis :
Séparés pendant des années en raison d’un conflit armé, Basilio et sa mère se retrouvent enfin et se mettent en quête du père disparu. Mais tous deux sont désormais morts. Cherchant à expier ses crimes passés, commis à l’époque où il était un criminel de guerre, Basilio va tenter d’obtenir le difficile pardon de ses victimes. Mais aussi celui de sa propre mère...
Qu'ils soient d'une flamboyante réussite ou proprement insipides, les premières réalisations sont toujours plus ou moins frappées par le sceau rafraîchissant de la nouveauté, de cette petite excitation face à la possibilité de découvrir l'un des potentiels grands cinéastes de demain.
Plutôt de bon cru, La terre et l'ombre, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste colombien César Augusto Acevedo, auréolé d'une Caméra d'Or à Cannes, incarnait une belle curiosité aussi empathique qu'austère dont la mise en scène tout aussi lancinante et tendre que contemplative, s'inscrivait volontairement dans l'ombre de Terrence Malick (pas la plus dégueulasse des révérences, on est d'accord), elle qui sublimait une histoire résolument plus rudimentaire, vissé sur le retour au bercail d'un paysan a l'âge avancé qui, alors que son fils est malade, va tenter de retrouver sa place au sein d'une famille qu'il avait abandonné presque deux décennies plus tôt.
Quasiment dix ans plus tard, et avec un manque de mise en lumière proprement frustrant, le bonhomme franchit l'étape du " film de la confirmation " avec Horizonte, un second effort mâtiné de surréalisme et peut-être encore plus philosophique et métaphysique que son aîné, lui qui sonde les ravages d'une guerre civile toujours aussi destructrice dans une Colombie crépusculaire et imprégnée par une violence constante, à travers les aternoiments d'une mère et de son fils tortionnaire qui se retrouvent dans la mort, le second tentant d'obtenir le pardon de toutes ses victimes - mais aussi et surtout de sa matriarche.
Film de fantômes singulier flanqué dans un purgatoire aux contours désespérés et flou (aucune indication temporelle) où la rédemption semble impossible à obtenir, le film se fait une fable dramatico-onirique tout en douleur et en résilience, aussi épuré et austère (comme La terre et l'ombre) qu'elle est visuellement grandiose (magnifique photographie de Mateo Guzmán).
Vivement la suite donc, en espérant qu'Acevedo ne mette pas à nouveau dix ans pour faire son come-back...
Jonathan Chevrier
Acteurs : Claudio Cataño, Paulina García, Edgar Duran Galindo, Michael Steven Henao,...
Distributeur : Bobine Films
Budget : -
Genre : Drame, Fantastique.
Nationalité : Colombien, Français, Luxembourgeois, Chilien, Allemand.
Durée : 2h05min.
Synopsis :
Séparés pendant des années en raison d’un conflit armé, Basilio et sa mère se retrouvent enfin et se mettent en quête du père disparu. Mais tous deux sont désormais morts. Cherchant à expier ses crimes passés, commis à l’époque où il était un criminel de guerre, Basilio va tenter d’obtenir le difficile pardon de ses victimes. Mais aussi celui de sa propre mère...
Qu'ils soient d'une flamboyante réussite ou proprement insipides, les premières réalisations sont toujours plus ou moins frappées par le sceau rafraîchissant de la nouveauté, de cette petite excitation face à la possibilité de découvrir l'un des potentiels grands cinéastes de demain.
Plutôt de bon cru, La terre et l'ombre, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste colombien César Augusto Acevedo, auréolé d'une Caméra d'Or à Cannes, incarnait une belle curiosité aussi empathique qu'austère dont la mise en scène tout aussi lancinante et tendre que contemplative, s'inscrivait volontairement dans l'ombre de Terrence Malick (pas la plus dégueulasse des révérences, on est d'accord), elle qui sublimait une histoire résolument plus rudimentaire, vissé sur le retour au bercail d'un paysan a l'âge avancé qui, alors que son fils est malade, va tenter de retrouver sa place au sein d'une famille qu'il avait abandonné presque deux décennies plus tôt.
![]() |
Copyright Bobine Films |
Quasiment dix ans plus tard, et avec un manque de mise en lumière proprement frustrant, le bonhomme franchit l'étape du " film de la confirmation " avec Horizonte, un second effort mâtiné de surréalisme et peut-être encore plus philosophique et métaphysique que son aîné, lui qui sonde les ravages d'une guerre civile toujours aussi destructrice dans une Colombie crépusculaire et imprégnée par une violence constante, à travers les aternoiments d'une mère et de son fils tortionnaire qui se retrouvent dans la mort, le second tentant d'obtenir le pardon de toutes ses victimes - mais aussi et surtout de sa matriarche.
Film de fantômes singulier flanqué dans un purgatoire aux contours désespérés et flou (aucune indication temporelle) où la rédemption semble impossible à obtenir, le film se fait une fable dramatico-onirique tout en douleur et en résilience, aussi épuré et austère (comme La terre et l'ombre) qu'elle est visuellement grandiose (magnifique photographie de Mateo Guzmán).
Vivement la suite donc, en espérant qu'Acevedo ne mette pas à nouveau dix ans pour faire son come-back...
Jonathan Chevrier