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[CRITIQUE] : Equals


Réalisateur : Drake Doremus
Acteurs : Kristen Stewart, Nicholas Hoult, Guy Pearce, Jacki Weaver,...
Distributeur : e-Cinema
Budget : -
Genre : Science-Fiction, Drame, Romance.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h41min.

Synopsis :
Dans un monde où les sentiments sont considérés comme une maladie à éradiquer, Nia et Silas tombent éperdument amoureux.
Pour survivre, ils devront cacher leur amour et résister ensemble.


 
Critique  :




Triste mais vrai, il aura décemment fallu attendre l'été 2014 et sa composition tout en délicatesse dans le merveilleux Sils Maria d'Olivier Assayas, pour que la jolie Kristen Stewart décolle définitivement la lourde étiquette de starlette de péloches abrutissantes pour ados; celle-ci ayant pourtant été activement grattée sur le circuit indépendant ces dernières années (Sur La Route mais surtout Into The Wild, The Runaways et Welcome To The Rileys).

Résultat, un César de la meilleure actrice dans un second rôle dans la poche et plus d'une prestation remarquée plus tard (Café Society, Still Alice, la série B barrée American Ultra), la belle Bella a su intelligemment consolider son statut de star en devenir, tout en continuant à s'attacher à quelques projets bien bandants cornaqués par des cinéastes de génies (Billy Lynn's Long Halftime Walk d'Ang Lee mais aussi Certain Woman de Kelly Reichardt et Personal Shopper, pour lequel elle retrouve Olivier Assayas).



Dont Drake Doremus donc, metteur en scène follement mésestimé mais définitivement boycotté dans nos contrées.
Si son merveilleux Like Crazy avec feu le regretté Anton Yelchin - mais aussi Felicity Jones -, Grand Prix du Jury à Sundance -, n'a même pas eu les honneurs d'une sortie dans les bacs à DVD/BR (un minimum, pourtant); Equals jouit heureusement un brin de la présence de Stewart en vedette, pour se voir offrir au moins, une distribution en eCinema, pile poil une pige après sa présentation à la Mostra de Venise...

Pure péloche de SF jouant pleinement la carte de la romance sous fond d'anticipation, le film nous conte un monde futuriste utopiste dans lequel toutes les émotions humaines ont été éradiquées, pour la " paix de tous ".
Mais lorsque Silas, un illustrateur, pose les yeux sur la délicate écrivaine Nia, c'est le coup de foudre.
Ils doivent alors cacher leur amour naissant et résister ensemble dans une société ou toute romance est proprement interdite, et ou ressentir des sentiments de toutes sortes, est perçue comme une maladie à éradiquer...



On pourrait décemment imputer à Equals un manque cruel d'originalité tant le scénario, et ce dès son pitch pourtant léger, se laisse aller à quelques facilités grossières et semble piocher dans plus ou moins toutes les références du genre ces dernières années (Bienvenue à Gattaca et Equilibrium en tête, sans oublier The Island); avec une avidité aveugle assez indécente compte tenu du talent évident du cinéaste à sa tête.

Et pourtant, en se focalisant totalement sur sa romance aussi poignante que contrariée entre deux âmes passionnées mais dont l'union est prohibée, au détriment d'une écriture plus fouillée (la description du monde totalitaire dans lequel vivent les héros, est très limitée, tout comme le potentiel lieu d'exil de ceux-ci, ou encore le traitement d'un ennemi férocement fantomatique...); le métrage de Doremus fait souvent mouche et boxe même dans la même catégorie des productions franchisées/jetables pour ados facilement influençables, aux univers dystopiques totalement aseptisés (Divergente en tête).



Visuellement élégant et à l'atmosphère aussi froide que (volontairement) déshumanisée, respectant scrupuleusement les codes du genre tout en étant épris d'une incroyable sensibilité (avec cet amour impossible mais bouillant et sincère, on retrouve la mise en image sensorielle exquise de Like Crazy), et porté par un casting vedette aussi prestigieux qu'impliqué (l'alchimie entre Hoult et Stewart est joliment convaincante, Guy Pearce est toujours aussi parfait); même tronqué par le saut douloureux du " déjà-vu ", Equals n'en est pas moins un subtil drame romantico-SF réellement magnétique et prenant.

Une oeuvre inégale mais touchante, qui aurait pleinement trouvé sa place dans les salles obscures, comme tout film de son metteur en scène, en somme...


Jonathan Chevrier



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