[CRITIQUE] : Dalloway
Réalisateur : Yann Gozlan
Avec : Cécile de France, Mylène Farmer (voix), Lars Mikkelsen, Frédéric Pierrot,…
Distributeur : Gaumont
Budget : -
Genre : Drame, Science-fiction, Thriller.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h50min.
Synopsis :
Clarissa, romancière en mal d’inspiration, rejoint une résidence d’artistes prestigieuse à la pointe de la technologie. Elle trouve en Dalloway, son assistante virtuelle, un soutien et même une confidente qui l’aide à écrire. Mais peu à peu, Clarissa éprouve un malaise face au comportement de plus en plus intrusif de son IA, renforcé par les avertissements complotistes d’un autre résident. Se sentant alors surveillée, Clarissa se lance secrètement dans une enquête pour découvrir les réelles intentions de ses hôtes. Menace réelle ou délire paranoïaque ?
Au rayon des cinéastes qui envoie gentiment du pâté dans l'hexagone, Yann Gozlan caracole sans trop forcer en tête de la liste, fier d'un joli grand chelem gagnant - Un Homme Idéal, Burn Out, Boîte Noire et Visions -, qui en a clairement fait l'un des spécialistes récents, du thriller psychologique et atmosphérique sachant gentiment capter l'attention de son auditoire.
Un cinéaste capable d'épouser avec habileté les tropes du genre pour mieux leur offrir une carapace un poil plus moderne (même si, il est vrai, emprunt d'un classicisme américain très marqué), tout en ne sapant jamais l'intelligence de son auditoire au passage.
Et de modernité, il en est sensiblement question avec son nouvel effort qui incarne, malheureusement, son premier réel couac, Dalloway (basé d'une manière plus où moins lointaine, sur la nouvelle Fleurs des Ténèbres de Tatiana de Rosnay), qui fait de l'angoisse autour d'une intelligence artificielle de plus en plus intrusive dans notre quotidien, ainsi que du vol créatif délibéré auquel elle expose les créateurs, le centre de gravité d'un thriller science-fictionnel (et un poil technophobe) qui tente de s'approprier notre réalité quotidienne, tout en y mêlant donc notre rapport aux nouvelles technologies avec un semblant de drame intime, dans ce qui aurait ou en faire avec un poil plus d'adresse, comme un rejeton légitime des bandes dystopiques des 70s.
Pas forcément porté par un regard socialo-politique affûté ni même un sentiment de paranoïa suffisamment palpable pour créer une tension suffisamment prenante (et encore moins une angoisse claustrophobe pourtant essentielle à cette exploration d'une IA appelée à supplanter la créativité de l'humanité), le film déroule une narration stéréotypée sauce Black Mirror-esque (jusque dans son exploration des thématiques du deuil et de la dépression), vissée sur les atermoiements fuyants d'une romancière endeuillée qui, victime du syndrome de la page blanche et en proie à un monde sous crise sanitaire, rejoint une prestigieuse résidence d'artistes où elle se voit assigner une assistante intelligence artificielle générative nommée Dalloway (Mrs. Dalloway, Virginia Woolf,... tu l'as), qui va vite passer du stade de confidente à véritable menace.
Du velours cabossé et tout en platitudes donc (son manque d'implication réelle sur les questionnements importants concernant les notions d'art et d'inspiration créative, l'écriture préférant s'égarer dans plusieurs sous-intrigues qui ne mènent strictement à rien), qui ne cherche jamais réellement à s'aventurer hors des sentiers battus quitte à, paradoxalement, se tirer une propre balle dans le pied (proposer un divertissement manquant cruellement d'originalité sur un sujet pointant un danger créatif imminent, à une heure où l'industrie assume sans complexe son uniformité et sa répétitivité... oups).
Dommage, tant Cécile de France délivre une performance investie, même quand les dialogues font presque involontairement basculer le film vers le terrain sinueux de la comédie satirique/parodique.
Damn...
Jonathan Chevrier
Avec : Cécile de France, Mylène Farmer (voix), Lars Mikkelsen, Frédéric Pierrot,…
Distributeur : Gaumont
Budget : -
Genre : Drame, Science-fiction, Thriller.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h50min.
Synopsis :
Clarissa, romancière en mal d’inspiration, rejoint une résidence d’artistes prestigieuse à la pointe de la technologie. Elle trouve en Dalloway, son assistante virtuelle, un soutien et même une confidente qui l’aide à écrire. Mais peu à peu, Clarissa éprouve un malaise face au comportement de plus en plus intrusif de son IA, renforcé par les avertissements complotistes d’un autre résident. Se sentant alors surveillée, Clarissa se lance secrètement dans une enquête pour découvrir les réelles intentions de ses hôtes. Menace réelle ou délire paranoïaque ?
Au rayon des cinéastes qui envoie gentiment du pâté dans l'hexagone, Yann Gozlan caracole sans trop forcer en tête de la liste, fier d'un joli grand chelem gagnant - Un Homme Idéal, Burn Out, Boîte Noire et Visions -, qui en a clairement fait l'un des spécialistes récents, du thriller psychologique et atmosphérique sachant gentiment capter l'attention de son auditoire.
Un cinéaste capable d'épouser avec habileté les tropes du genre pour mieux leur offrir une carapace un poil plus moderne (même si, il est vrai, emprunt d'un classicisme américain très marqué), tout en ne sapant jamais l'intelligence de son auditoire au passage.
Et de modernité, il en est sensiblement question avec son nouvel effort qui incarne, malheureusement, son premier réel couac, Dalloway (basé d'une manière plus où moins lointaine, sur la nouvelle Fleurs des Ténèbres de Tatiana de Rosnay), qui fait de l'angoisse autour d'une intelligence artificielle de plus en plus intrusive dans notre quotidien, ainsi que du vol créatif délibéré auquel elle expose les créateurs, le centre de gravité d'un thriller science-fictionnel (et un poil technophobe) qui tente de s'approprier notre réalité quotidienne, tout en y mêlant donc notre rapport aux nouvelles technologies avec un semblant de drame intime, dans ce qui aurait ou en faire avec un poil plus d'adresse, comme un rejeton légitime des bandes dystopiques des 70s.
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Copyright ZHOU YUCHAO © Mandarin & Compagnie - Gaumont |
Pas forcément porté par un regard socialo-politique affûté ni même un sentiment de paranoïa suffisamment palpable pour créer une tension suffisamment prenante (et encore moins une angoisse claustrophobe pourtant essentielle à cette exploration d'une IA appelée à supplanter la créativité de l'humanité), le film déroule une narration stéréotypée sauce Black Mirror-esque (jusque dans son exploration des thématiques du deuil et de la dépression), vissée sur les atermoiements fuyants d'une romancière endeuillée qui, victime du syndrome de la page blanche et en proie à un monde sous crise sanitaire, rejoint une prestigieuse résidence d'artistes où elle se voit assigner une assistante intelligence artificielle générative nommée Dalloway (Mrs. Dalloway, Virginia Woolf,... tu l'as), qui va vite passer du stade de confidente à véritable menace.
Du velours cabossé et tout en platitudes donc (son manque d'implication réelle sur les questionnements importants concernant les notions d'art et d'inspiration créative, l'écriture préférant s'égarer dans plusieurs sous-intrigues qui ne mènent strictement à rien), qui ne cherche jamais réellement à s'aventurer hors des sentiers battus quitte à, paradoxalement, se tirer une propre balle dans le pied (proposer un divertissement manquant cruellement d'originalité sur un sujet pointant un danger créatif imminent, à une heure où l'industrie assume sans complexe son uniformité et sa répétitivité... oups).
Dommage, tant Cécile de France délivre une performance investie, même quand les dialogues font presque involontairement basculer le film vers le terrain sinueux de la comédie satirique/parodique.
Damn...
Jonathan Chevrier