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[CRITIQUE] : My Beautiful Boy


Réalisateur : Felix Van Groeningen
Acteurs : Steve Carell, Timothée Chalamet, Maura Tierney, Kaitlyn Dever,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Américain
Durée : 2h01min

Synopsis :
Pour David Sheff, la vie de son fils, Nicolas, un jeune homme brillant, sportif, à l’esprit vif et cultivé, était déjà toute tracée : à ses 18 ans, Nic était promis à une prestigieuse carrière universitaire. Mais le monde de David s’effondre lorsqu’il réalise que Nic a commencé à toucher à la drogue en secret dès ses 12 ans. De consommateur occasionnel, Nic est devenu accro à la méthamphétamine et plus rien ne semble possible pour le sortir de sa dépendance. Réalisant que son fils et devenu avec le temps un parfait étranger, David décide de tout faire pour le sauver. Se confrontant à ses propres limites mais aussi celles de sa famille.



Critique :

En 2008, le journaliste américain David Sheff publie son livre Beautiful boy : A father’s journey through his son’s addiction, un témoignage poignant d’un père impuissant face à l'addiction à la méthamphétamine de son jeune fils. Un an après, son fils Nic publie un témoignage de son point de vue à lui, son combat, ses rechutes. Le réalisateur belge, Felix Van Groeningen, décide de se baser sur les deux points de vue: celui du père, qui ne comprend pas et celui du fils, perdu dans un cycle infernal. Depuis Alabama Monroe (qui avait brisé plusieurs petit cœur fragile) le réalisateur est attendu au tournant. My Beautiful Boy est son premier film réalisé aux Etats-Unis, avec un casting anglais.
Que faire quand on est témoin de l’autodestruction d’un être cher ? Surtout quand ce proche est son propre fils, celui qu’on a choyé depuis ses premiers pas. C’est cette question que s’est posé David Sheff, dont l’addiction de son fils est apparu comme un choc. Une douleur comparable à un deuil, se faire une raison que l’être que l’on connaissait n’existe plus. C’est par ce biais que se présente My Beautiful Boy. Même si le film adopte les deux points de vue, il s’ouvre sur le questionnement de David, qui est allé voir directement un spécialiste, espérant lui donner une solution pour aider son fils, Nic.



Nic n’est pas le cliché du toxicomane, celui qui vit dans la rue, orphelin. Loin d’appartenir à ces cas extrêmes, même s’il a vécu le divorce de ses parents petit, Nic fait partie des privilégiés. Il vit avec son père, sa belle-mère et ses demi-frère et sœur dans une grande maison dans la banlieue de San Francisco. Il passe ses étés à Los Angeles, chez sa mère. Il a un lien fort avec son père, s’entend parfaitement avec sa belle-mère et les jumeaux. Il a un brillant avenir devant lui, étant accepté dans six prestigieuses universités. Mais voilà, Nic tombe dans la drogue, subitement. Il développe une sévère addiction, qui l’entraîne dans une véritable maladie.
Felix Van Groeningen n’est pas étranger aux récits décousus, aux flash-back et flash-forward (Alabama Monroe en est un superbe exemple). Il a décidé de reprendre cette non chronologique, une bonne manière de désamorcer l’histoire en évitant les clichés et la lourdeur pouvant pointer leur nez (un risque pour ce genre de drame). My Beautiful Boy zigzague entre les moments de joie, l’intimité, le doute, le désespoir, les rechutes. Mais le réalisateur a l’excellente idée d’accentuer le point de vue du père, joué par Steve Carell (une immense prestation, donnez lui un prix s’il vous plaît !). Car si on a en tête des films abordant les ravages de la drogue en interne, par des personnages qui sont directement dedans, il est plus rare de voir le point de vue des proches, ceux qui assistent au drame, comme des spectateurs. La drogue touche tout le monde, jusqu’aux enfants, qui subissent indirectement la tristesse de leur parents et de leur grand frère.



Malheureusement, My Beautiful Boy ne convainc pas dans sa totalité, étant à des moments beaucoup trop pédagogue pour pénétrer dans l’émotion pure. La bande original, véritable jukebox de Radiohead à John Lennon, ne s’arrête presque jamais, enchaînant les tracks. Là où le film sait frapper fort, c’est dans ses plans fixes, quand il laisse exprimer les excellents acteurs qui incarnent les Sheff, à l’instar de ce dernier plan (attention à la montée des larmes).
My Beautiful Boy, malgré ses défauts, sait trouver le ton juste face à un sujet difficile. Un beau portrait de l’amour paternel, dans ce qu’il a de plus pure.


Jonathan Chevrier

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