[CRITIQUE] : Dans la Brume

Réalisateur : Daniel Roby
Acteurs : Romain Duris, Olga Kurylenko, Michel Robin, Anna Gaylor,...
Budget : -
Distribution : Mars Films
Genre : Science-Fiction
Nationalité : Français, Québécois
Durée : 1h29min

Synopsis :
Le jour où une étrange brume mortelle submerge Paris, des survivants trouvent refuge dans les derniers étages des immeubles et sur les toits de la capitale. Sans informations, sans électricité, sans eau ni nourriture, une petite famille tente de survivre à cette catastrophe... Mais les heures passent et un constat s'impose : les secours ne viendront pas et il faudra, pour espérer s’en sortir, tenter sa chance dans la brume...



Critique :

Avec ses jolies allures de série B old school et mystérieuse pleinement consciente de ses limites, #DansLaBrume, loin de l'écran de fumée redouté, est un excellent petit moment de cinéma SF aussi urgent qu'il est prenant et rafraichissant pic.twitter.com/WCFaVAGXMg

— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 4 avril 2018

Et si la vague made in France du cinéma de genre connaissait enfin un nouveau souffle créatif tant désiré au cours de la précédente décennie, après les brillants - et bouillants - Haute Tension, Martyrs et À l'Intérieur ?
Dit souffle qui avait d'ailleurs vu nos si talentueux cinéastes (surtout Aja), s'exporter outre-Atlantique pour relancer un cinéma horrifique US hardcore sensiblement à l'agonie.
La question a le mérite d'être posée, surtout depuis le succès critique et public du cheval de Troie Grave de Julia Ducourneau, suivi de près par quelques petites péloches franchement enthousiasmantes (Laissez Bronzer les Cadavres, Revenge, La Nuit a Dévoré le Monde, Ghostland).

Emboîtant joyeusement leur pas, Dans La Brume de Daniel Roby, ambitieux survival dans un Paris apocalyptique au pitch aussi gentiment évasif que sa campagne promotionnelle fut judicieusement évasive, se devait donc de faire perdurer cette bonne (et temporaire ?) santé.
Avec ses jolies allures de série B old school et mystérieuse autant pleinement consciente de ses limites (autant budgétaire que scénaristique) que de ses références (on pense souvent à The Fog, un peu moins au plus radical The Mist), le film de Roby se veut plus comme un huis clos tendu et intense qu'un véritable film catastrophe (malgré une mise en scène de la catastrophe incroyable dans un Paris en panique, et une seconde partie " dans la brume "), une épopée cauchemardesque et urgente totalement hors du temps, à l'ambiance pesante franchement pregnante.

Resséré sur un tout petit peu moins de quatre-vingt-dix minutes (happy-end compris), pas dénué de quelques facilités et incohérences, modeste dans ses effets (la dramaturgie et l'action sont solides) et porté par des prestations habitées (Romain Duris en impose, tandis que Michel Robin et Anna Gaylor sont d'excellents seconds couteaux de luxe), Dans la Brume, loin de l'écran de fumée redouté, est un excellent petit moment de cinéma SF rafraichissant, prenant et oppressant, un B movie pas toujours sur de lui mais qui attire férocement notre sympathie.
Bref, des films ambitieux comme celui-ci, on aimerait (vraiment) en voir plus souvent dans l'hexagone.


Jonathan Chevrier