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[CRITIQUE] : Piercing


Réalisateur : Nicolas Pesce
Acteurs : Mia Wasikowska, Christopher Abbott, Laia Costa,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre :  Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h38min.

Synopsis :
Reed embrasse sa femme et son jeune fils avant de partir - semble-t-il - en voyage d’affaire. Dans sa valise, il n’a pourtant rangé ni vêtements, ni trousse de toilette, mais un nécessaire pour réussir le crime parfait. Car Reed a tout prévu dans les moindres détails. Il va monter dans une chambre d’hôtel, faire appel aux services d’une call girl et la tuer à son arrivée, soulageant enfin son irrépressible envie de meurtre. Mais Jackie, la séduisante et mystérieuse prostituée qu’il fait monter dans sa chambre, pourrait bien mettre à mal son plan. Lorsqu’un événement imprévu vient perturber le cours des choses, Reed et Jackie débutent une partie haletante du jeu du chat et de la souris…


Critique :


Pour tout cinéphile normalement constitué, il est bien ardu de ne pas tomber éperdument sous le charme évident et indéniable, de la sublime Mia Wasikowska, perle blonde semblant toute droit sortie de l'âge d'or du cinéma Hollywoodien.
Égérie des plus grands (Del Toro, Cronenberg, Burton, Jarmusch, Park Chan-wook, Van Sant), monument du circuit indépendant, l'australienne mène sa carrière d'une main de velours depuis ses débuts prometteurs dans la précieuse série HBO En Analyse (ou elle volait même la vedette à l'inestimable Gabriel Byrne).
En attendant de la retrouver à nouveau aux côtés de Robert Pattinson dans l'alléchant Damsel d'ici quelques mois, la voilà de retour en plein CEFF avec Piercing, second long-métrage de Nicolas Pesce (The Eyes of My Mother), pour lequel elle partage la vedette avec la future next-big thing d'Hollywood : Christopher Abbott.




Thriller rétro psychologico-fétichiste à la lisière de la comédie noire, adapté d'un étrange bouquin de Ryu Murakami, se rêvant dans la droite lignée des bijoux tortueux du king Brian De Palma (les citations sont légion, et on peut très bien voir la péloche comme un hommage appliqué mais inoffensif à l'héritier number one d'Hitchcock), jouant pleinement de son esthétique stylisée - très 60's/70's - et de sa mise en scène enlevée (ajoutée à un score très giallo) pour masquer la vacuité de son histoire shooté aux twists plus ou moins bien amenés, le film de Pesce - vrai cinéaste a suivre -, articulé autour d'un jeu du chat et de la souris où les rôles sont étonnamment inversés (un homme décidé à engager une call-girl pour la tuer, va vite découvrir qu'elle est aussi timbrée que lui), ne s'avère jamais prenant ni jouissif et peine constamment à convaincre autant par son manque cruel de tension malgré son envie de constamment troubler les croyances du spectateur, que par la légèreté effarante d'une intrigue faussement vertigineuse et jamais réellement immersive, culminant à un climax plutôt culotté.




Une belle sensation de gâchis aux thèmes alléchants (exorciser les démons d'une vie de père bien rangé, l'exploration des désirs troubles et interdits en tête), vu les deux comédiens vedettes (parfaits) et le talent évident de son formaliste de cineaste, qui concocte un moment de cinéma franchement singulier à défaut d'être réellement réussi et marquant.

Jonathan Chevrier




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