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[CRITIQUE] : Omar la Fraise


Réalisateur : Elias Belkeddar
Acteurs : Reda Kateb, Benoît Magimel, Meriem Amiar,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h32min.

Synopsis :
Omar, plus connu sous le nom d’Omar la Fraise, est un bandit à l’ancienne. Contraint à la cavale en Algérie, il vit de petites magouilles, accompagné de son illustre acolyte Roger. Après avoir régné sur le milieu du banditisme français durant des décennies, ils doivent ensemble accepter leur nouvelle vie alors qu’ils n’ont vécu jusqu’à présent que dans la débauche et la violence.



Critique :


À une heure où l'on fustige, plus par manque de connaissance que par pur acte de stupidité (quoique la question se pose parfois sur les réseaux sociaux... bon très souvent), le manque d'originalité et de diversité dans le paysage cinématographique - et encore plus en ce qui concerne le septième art hexagonal -, pas une semaine ne passe pourtant où presque sans qu'un premier long-métrage ne pointe fièrement le bout de son nez dans une salle obscure, qu'un où qu'une cinéaste ne vienne potentiellement faire son trou et démontrer que talent est bien là, et qu'il ne demande qu'à être soutenu (surtout en salles).

Nouvelle preuve en date - si besoin était, pour les quelques-uns au fond qui ne suivent pas - avec Omar la Fraise, estampillé premier long-métrage d'Elias Belkeddar qui n'est pas sans rappeler - toute propension gardée - Le monde est à toi de Romain Gavras (pas étonnant dans un sens, tant il est co-scénariste d'Athéna), dans sa volonté de mixer les genres avec générosité et énergie - même si tous les éléments ne s'imbriquent pas toujours de manière naturelle.

Copyright Iconoclast, Chi-Fou-Mi Productions, Studiocanal, France 2 Cinéma 2023

On y suit les aléas d'Omar (Reda Kateb, merveilleux en gangster en pleine déliquescence), figure respectée du grand banditisme obligé de se mettre au vert à Alger, suite à une condamnation à vingt ans de prison ferme.
Son seul moyen d'éviter la prison est de faire profil bas dans les quartiers populaires de la capitale Algérienne, flanqué de son meilleur ami et associé, Roger (un Benoît Magimel des grands jours, savoureusement absurde), qui accepte de vivre avec lui en exil dans un manoir définitivement trop grand pour les deux idiots attachants qu'ils sont.
Dans une tentative de créer au moins l'illusion de filer un peu droit, Omar se met en tête de traîner sa carcasse virilo-fatiguée dans une usine de pâtisserie, où il tombera vite sous le charme de Samia (délicate Meriem Amiar)...

Film protéiforme, qui peut s'apparenter à une sorte de comédie romantico-mafieuse matinée de buddy movie, de revenge movie et de films de gangster dans une Alger rarement aussi cruellement et poétiquement auscultée par le septième art hexagonal, Omar la Fraise puise sa force autant dans ses qualités intrinsèques que dans ses imperfections jamais réellement dommageables, tant il assume tout du long son statut de pure séance excessive et récréative louchant gentiment autant sur Les Tontons Flingueurs et les premières heures du cinéma de Quentin Tarantino (pas tant dans sa violence iconisée et déstabilisante que sa manière très bis rital, de démythifier ses héros gentiment pathétiques).

Copyright Iconoclast, Chi-Fou-Mi Productions, Studiocanal, France 2 Cinéma 2023

À la fois énervé et romantique, drôle et mélancolique dans sa manière de croquer la quête de rédemption impossible d'un gangster old school et déraciné qui tente de s'extirper d'une violence qui l'a suivie toute sa vie, Omar la Fraise se fait un étonnant et bouillant premier effort, hybride et sous référence, dont on ressort avec une sacrée banane.
Ce n'était pas vraiment gagné à la vue de sa bande annonce, tant mieux.


Jonathan Chevrier


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