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[CRITIQUE] : Entre la vie et la mort


Réalisateur : Giordano Gederlini
Acteurs : Antonio de la Torre, Marine Vacth, Olivier Gourmet,...
Distributeur : Le Pacte
Budget : -
Genre : Thriller, Drame.
Nationalité : Belge, Français, Espagnol.
Durée : 1h35min.

Synopsis :
Leo Castaneda est espagnol, il vit à Bruxelles, où il conduit les métros de la ligne 6. Un soir, il croise le regard d’un jeune homme au bord du quai. Des yeux fiévreux de détresse, un visage familier… Leo reconnait son fils Hugo, lorsque celui-ci disparait tragiquement sur les rails ! Leo qui ne l’avait pas revu depuis plus de deux ans, va découvrir qu’Hugo était impliqué dans un braquage sanglant. Il va devoir affronter de violents criminels pour tenter de comprendre les raisons de la mort de son fils.



Critique :


Tous les bouffeurs de VHS/DVD et de bisseries à forte tendance Z - et à la limite du pardonnable - n'auront sans doute aucun mal à reconnaître le réalisateur français Giordano Gederlini, dont le premier effort a glané sans forcer le statut de monument du culte du pire : Samouraïs, pur OFNI made in France entre le film d'action HK sauce Woo, la comédie potacho-déglinguée et le trip vidéoludique louchant fébrilement sur la culture geek.
Un nanar, un vrai, comme on en voit si oeu finalement dans un cinéma français rarement aussi ambitieux dans ses seppukus - même chez feu Europa Corp.
Reste que tout wannabe cinéaste a le droit à sa rédemption et Gederlini s'est férocement échiné à corriger le tir au fil des décennies, devenant le scénariste émérite des magnifiques Duelles d'Olivier Masset-Depasse (qui concocte en ce moment même son remake US, avec Anne Hathaway et Jessica Chastain en vedette) et Les Misérables de Ladj Ly, mais aussi et surtout le réalisateur - et scénariste - du solide Entre la vie et la mort, bon petit polar noir des familles qui à défaut de révolutionner la popote, fait admirablement bien le café.

Copyright Le Pacte

Polar brut de décoffrage et musclé qui aurait très bien pu être porté par ce bon vieux Liam Neeson, qui a littéralement vampirisé le genre au fil du temps (rien n'est dit qu'un remake ne débarque pas dans les deux ans outre-Atlantique hein), la péloche suit l'enquête/quête vengeresse et rédemptrice d'un excellent Antonio de la Torre (à l'interprétation minérale et taiseuse, expurgée de tout tic superflu, qui rappellerait presque feu Charles Bronson) en chauffeur de métro/simili-Punisher, bien décidé à traquer et affronter ceux qui ont poussé son rejeton à se suicider sous ses yeux, sous une rame de métro.
Dans une Bruxelles rarement aussi noir et fatiguée à l'écran, Gederlini dégaine sans trembler son apologie sous tension de la loi du Talion avec une efficacité et une authenticité redoutables, où les scènes d'action lisibles et joliment chorégraphiées viennent agrémenter une mécanique narrative certes classique mais solide, porté par des rebondissements crédibles et des dialogues aussi minimalistes que ses personnages sont savamment fouillés et complexes (et incarnés avec prestance par Olivier Gourmet, Marine Vacth ou encore Fabrice Adde).
Du velours donc, pour un polar noir vintage et gentiment burné qui démontre que c'est toujours dans les vieux bols, que l'on fait les meilleures soupes...


Jonathan Chevrier


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