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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #154. Semaine du 16 au 22 janvier

Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.


Semaine du 16 Janvier au 22 Janvier



Dimanche 16 Janvier. Le Cas Richard Jewell de Clint Eastwood sur France2.

En 1996, Richard Jewell fait partie de l’équipe chargée de la sécurité des Jeux d’Atlanta. Il est l’un des premiers à alerter de la présence d’une bombe et à sauver des vies. Mais il se retrouve bientôt suspecté... de terrorisme, passant du statut de héros à celui d’homme le plus détesté des Etats-Unis. Il fut innocenté trois mois plus tard par le FBI mais sa réputation ne fut jamais complètement rétablie, sa santé étant endommagée par l’expérience.

Après le détour intimiste qu’était La Mule (diffusé il y a quelques semaines sur France2), Clint Eastwood poursuit son autopsie du héros américain entamé avec son American Sniper 2014, continué par la suite dans Sully et Le 15 h 17 pour Paris. Ce que trouve le cinéaste sous le vernis de cette affaire ; et qu’il met en exergue, c’est la force de destruction des médias. Qui vient, ici, littéralement — et métaphoriquement, s’accoupler avec une incarnation de la Justice, le FBI. Eastwood fait de ce « mariage », le véritable terroriste, celui qui s’introduit dans l’intimité, la viole sans impunité ou excuse. Ainsi, dans une époque gangrenée par les fake news, le cinéaste vient rappeler l’importance des faits, de la vérification, de l’exigence qui incombe a ces institutions dont la force de frappe est meurtrière. Une nouvelle variante sur un même thème pourrait-on dire, oui, mais qui ici se démarque par l’émotion qui vient progressivement envelopper le récit.

Mais aussi... Sueurs Froides d’Alfred Hitchcock sur Arte. Œuvre où la passion devient un jeu pervers, où le sadisme imbibe une pellicule renversante de beauté. Le maitre du suspens s’offre quelques séquences d’anthologie, dont un cauchemar hallucinogène rythmé par une bande sonore des plus stressantes. Du grand (très grand) Hitchcock.



Lundi 17 Janvier. Mulholland Drive de David Lynch sur Arte.

À Hollywood, durant la nuit, Rita, une jeune femme, devient amnésique suite à un accident de voiture sur la route de Mulholland Drive. Elle fait la rencontre de Betty Elms, une actrice en devenir qui vient juste de débarquer à Los Angeles. Aidée par celle-ci, Rita tente de retrouver la mémoire ainsi que son identité.

Pendant longtemps Mulholland Drive fut qualifié de film complexe, compliqué ou dense. Pourtant, quand on se penche sur l’œuvre de Lynch on se rend compte que l’histoire narrée n’a rien de si tortueux, c’est la manière dont le cinéaste filme son récit qui la rend plus opaque, mystérieuse et donc fascinante. En effet, Mulholland Drive est un film dont il est difficile d’évoquer les sensations tant il semble vouloir venir se loger sous l’épiderme de chacun. Une œuvre effrayante et enivrante, aussi sensuelle qu’hitchcockienne. Une œuvre à l’image de son générique, qui suit une voiture dans cette nuit où l’on ne sait jamais vraiment ce qui nous attend alors que raisonne les mélodies creppy-esquement étourdissantes de Angelo Badalamenti.




Mercredi 19 Janvier. Le Mystere de la Chambre Jaune de Bruno Podalydès sur Arte.

Le jeune reporter Joseph Rouletabille, accompagné de son ami et photographe Sainclair, se lance aux trousses du meurtrier qui a tenté d’assassiner Mathilde, la fille du célèbre professeur Stangerson. Il se rend au château du Glandier pour mener l’enquête. Qui est donc l’agresseur ? Quel est son mobile ? Et surtout comment a-t-il pu s’échapper de la Chambre Jaune qui était fermée de l’intérieur ?

En adaptant Gaston Leroux, Bruno Podalydès s’offre un récit aux frontières des influences. Semblant parfois sortir de l’esprit d’une Agatha Christie qui aurait été mis en image par Blake Edwards, Le Mystere de la Chambre Jaune prend au sérieux son genre tout en ne cessant d’injecter une espièglerie. Mais, plus encore, c’est bel et bien l’esprit des BD franco-belges des années 30 auxquelles on ne cesse de penser. Ainsi, Rouletabille se présente comme une espèce de Tintin qui nous entraine dans cette aventure bien ficelée, au ravissement comique parfaitement exquis et fait de ce Mystere de la Chambre Jaune le meilleur film de Bruno Podalydès. Oui, rien que ça.


Thibaut Ciavarella

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