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[CRITIQUE] : La jeune fille et l’araignée

Réalisateurs :  Ramon et Silvan Zürcher
Acteur : Henriette Confurius, Liliane Amuat, Ursina Lardi,...
Distributeur : Wayna Pitch
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Suisse.
Durée : 1h38min

Synopsis :
Pendant des années, Lisa a vécu en colocation avec Mara et Markus. Mais le moment de prendre un appartement pour vivre seule est enfin venu. Un curieux manège de désirs prend son envol. Un film catastrophe tragi-comique, une ode poétique au changement et à l’éphémère.



Critique :


Les relations humaines se mélangent, mijotent et bouillonnent dans les eaux troubles et troublées d'un cadre domestique gentiment étriqué, au coeur du second passage derrière la caméra des frangins Ramon et Silvan Zürcher, La jeune fille et l'araignée (qui se veut comme le second opus d'une trilogie sur « l'unité humaine »), deux jeunes cinéastes suisses dont on avait découvert l'univers il y a un sacré bout de temps maintenant - 2014 et leur film de fin d'études, L'étrange petit chat.
Sensiblement dans la même veine que celui-ci, ils font à nouveau surgir l'étrangeté et le malaise dans les tréfonds de la banalité du quotidien, en scrutant les chamboulements physiques, psychologiques et émotionnels d'une jeune femme, Lisa, en passe de connaître l'indépendance et la solitude qui l'accompagne, en préparant son déménagement de la colocation qu'elle forme avec Mara et Markus.

Copyright Beauvoir Films

Vissé sur les tensions sourdes et discrètes du quotidien (une boisson renversée sur la table ou un cutter laissé par inadvertance, incarnent des éléments improbables de danger imminent), voire même les supposées micro-agressions d'une relation ambiguë entre chaque protagoniste (le frisson étrange qui unit Lisa et Mara, dont certains détails laissent à penser qu'elles entretiennent plus qu'une simple relation amicale/colocataire), dont la dynamique se détériore lentement mais sûrement à mesure que l'atmopshère se tend; le film s'échine à subtilement pointer du bout de la caméra comment un petit changement, une petite vibration du quotidien peut avoir des conséquences inattendues (un " effet papillon " relationnel en somme), sur des âmes mélancoliques dominées par la peur de la solitude et de la déconnexion avec leurs proches.
Drame de chambre choral et atmosphérique à la mise en scène inventive et immersive, prenant les contours d'une expérience sensorielle intrigante ou le surnaturel s'immisce sournoisement dans un réalisme palpable, ou les corps se désirent, se frôlent et s'évitent; La jeune fille et l'araignée est une proposition modeste et enivrante sur des inquiétudes existentielles et universelles, qui finit d'achever avec force le statut de jeunes réalisateurs à suivre, des Zürcher.


Jonathan Chevrier


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