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[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #129. Double Impact

Copyright Stone Group Pictures / Vision International

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !



#129. Double Impact de Sheldon Lettich (1991)

Si aujourd'hui, la bienpensante culture populaire francophone s'amuse injustement - et le mot est faible -, à faire du karateka belge un bouffon usant avec justesse aussi bien d'un franglais férocement approximatif, que d'une philosophie de contoir empoudré à la péruvienne (même s'il n'y touche plus vraiment depuis des années), gageons qu'au tout début des 90's, JCVD était un héros du cinéma d'action, un vrai, un grand bonhomme dont on fumait les VHS avec un enthousiasme et une passion jamais feinte.
Un ami de la famille, que l'on admirait sans réserve et que l'on défendait coûte que coûte, même dans des péloches qui ne méritait justement pas, une quelconque défense de la part de cinéphiles en herbes.
Si c'est sensiblement à l'aube de la seconde moitié de la décennie que les choses ont commencés à se gâter - aussi bien sur qu'en dehors des plateaux -, toutes ses péloches post-Bloodsport/Kickboxer ont une saveur toute particulière, de celles d'un acteur totalement conscient qu'il devrait enchaîner les coups de tatanes, pour marquer les esprits et perdurer dans un business qui a bouffé plus talentueux que lui sans le moindre remords.

Copyright Stone Group Pictures / Vision International

Encore frappé par l'aura géniale de son association d'avec Sheldon Lettich - qui s'étiolera avec le temps -, scénariste fétiche du belge qui avait déjà sauté le pas de la réalisation avec lui via le solide Full Contact, Double Impact (second long du bonhomme et encore meilleur à ce jour) marquera autant les retrouvailles entre JCVD, Bolo Yeung et Philip Chan trois ans après Bloodsport, que la première fois ou l'éternel Frank Dux campera des jumeaux - avec le mitigé Risque Maximum de Ringo Lam (qui lui pondera même un clone dans Replicant).
Porté par un pitch prétexte un poil plus fouillé que la moyenne (après tout, avoir deux Van Damme pour le prix d'un est un concept suffisamment accrocheur pour qu'il se vende presque tout seul), sorte de revenge/buddy movie testostéroné ou deux jumeaux - le dandy Chad et le badass Alex - séparés à la naissance, décide de venger la mort de leurs parents par les triades vingt-cinq ans plus tard (vieillissement foireux et peu crédible des personnes concernées à la clé), refermant leurs plaies psychologiques en créant des plaies physiologiques sur tout ce qui bouge; la péloche louche gentiment sur le cinéma de John Woo dans une Hong Kong en sueur, accumulant les scènes d'action et de gunfights entraînantes mais pas assez de tataneries " Van Dammesque ", un comble avec Bolo Yeung au casting (plus terrifiant que jamais), qui se contente d'un petit interlude avant, il est vrai, un bel affrontement final bien sauvage - mais trop court.

Copyright Stone Group Pictures / Vision International

Filmé comme un téléfilm érotique du dimanche soir - avec une scène de coït issu d'un téléfilm érotique du dimanche soir -, par un Lettich ne se réveillant que lorsque cela castagne un brin (heureusement, c'est rythmé pour et certaines séquences sont vraiment inventives), porté par une pluie de gueules cassées comme on les aime (Yung, Chan, Geoffrey Lewis,...) et un esprit 80's/90's gentiment décomplexé (du muscle, des guns, du sang et même un peu de sexe); Double Impact est de ces séries B jouissives et nostalgiques, que l'on a poncé sans remords en VHS... et même encore aujourd'hui en DVD et BR.


Jonathan Chevrier 


 

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