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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #133. Semaine du 2 au 8 mai


Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.

Semaine du 2 Mai au 8 Mai.



Dimanche 2 Mai. Mort sur le Nil de John Guillermin sur Arte.

Sur le bateau à vapeur Karnak qui parcourt le fleuve du Nil, Hercule Poirot doit élucider un mystérieux meurtre. Chacun des passagers ayant au moins une raison d’avoir assassiné Linnet Ridgeway, l’enquête n’en est que plus difficile pour le célèbre détective.

Alignant les noms prestigieux, de Bette Davis à Mia Farrow, en passant par Maggie Smith ou encore Angela Lansbury (la future Arabesque qui interprète également ici une romancière) ; Mort sur le Nil veut surtout pour l’impeccable moustache de Peter Ustinov, dont le Poirot oscillant entre affabilité et ridicule assumé est un vrai délicieux. Mais évidemment une distribution, aussi bonne soit-elle, ne suffit pas, la preuve avec Le Crime de l’Orient Express de Kenneth Branagh. Ce qui fait de Mort sur le Nil une solide adaptation d’Agathe Christie, et plus encore un bon film, c’est la façon avec laquelle John Guillermin fait circuler sa caméra. Le cinéaste met pleinement en valeur les sublimes paysages de l’Egypte et ne cesse d’aborder une sophistication des plus appréciables, tout en cultivant une légèreté venant rendre cette croisière irrésistiblement british.

Mais aussi... France 2 programme American Sniper de Clint Eastwood. Souvent assimilé à une œuvre venant glorifier les guerres américaines, American Sniper est l’exact opposé. En effet, ici, le cinéaste vient justement, interroger ce rapport toxique qu’entretien son pays avec la guerre, et comment celle-ci fait émerger des faux-héros. Mais plus encore, le metteur en scène vient scruter comment la mort, côtoyer de si près, vient détruire un homme, si American Sniper est un film sur quelque chose c’est bien sûr les dommages collatéraux sur l’âme humaine.


Lundi 3 Mai. Brève Rencontre de David Lean sur Arte.

Dans le café-buffet de la gare de Milford, un homme et une femme se disent adieu. Troublée par l’arrivée fortuite d’une amie encombrante, Laura, la femme, fait un malaise au moment où l’homme la quitte pour prendre son train. De retour à la maison, elle passe la soirée en compagnie de son mari et imagine secrètement qu’elle lui confesse sa liaison…

Loin des immenses paysages d’un Lawrence d’Arabie, Brève Rencontre montre un David Lean venant se coller à ses personnages pour mieux agiter nos émotions. Il y a dans cette œuvre toute la fugacité du sentiment, celui qui picote, brule pour laisser des êtres carbonisés, prisonnier de cette infidélité qui ne pourra plus vivre que dans le silence des pensées. Oui, c’est une histoire que le cinéma a souvent filmée, racontée, exprimée, mais Lean en fait un objet bouleversant, mais sous haute tension. C’est d’une rare délicatesse (cette scène de la barque) et d’une brutalité soudaine (le visage de Laura après le départ du train). Et si le film ne subit pas les affres du temps, c’est aussi grâce à l’interprétation de Celia Johnson et Trevor Howard dévastateur d’authenticité. Oui, c’est du David Lean intime, mais déjà immense.

 
Mardi 4 Mai. Tempête de boulettes Géantes de Phil Lord & Chris Miller sur Gulli.

Flint Lockwood, inventeur bizarre, fait pleuvoir des cheeseburgers, au grand bonheur des habitants de sa ville. Les averses de nourriture connaissent un succès instantané, et Flint se fait vite une nouvelle amie : Sam Sparks, la présentatrice météo qui arrive à Swallow en Château pour couvrir ce qu’elle appelle le plus formidable phénomène météo de l’histoire. Mais des ennuis sont sur le point de tomber du ciel.

Alors que la dernière production estampillée Lord/Miller vient de sortir sur Netflix (Les Mitchell contre les Machines), il est temps de découvrir — ou redécouvrir — les origines d’un des duos de réalisateurs les plus excitants de leur génération. En apparence, Tempête de boulettes Géantes fait un peu lever le sourcil. Qu’est-ce que ce truc ? Eh bien un film d’animation s’amusant avec les genres. À la fois film catastrophe à la Emmerich et véritable sitcom aux gags inépuisables, ce premier essai du duo est une petite réussite. Totalement loufoque, sévèrement pop et doté d’une réflexion jouissive sur la société de consommation, Tempête de bouelttes Géantes c’est tout le cinéma de Lord/Miller. Un cinéma dont on peut tracer les obsessions jusqu’à, justement, leur dernière production. Alors, faites-vous bien plaisir ce divertissement acide et tout simplement excellent.

Mais aussi... NRJ12 propose le Source Code de Duncan Jones. Après l’excellent Moon, le fils de David Bowie venait affirmer un peu l’étendue de son talent dans un concept pourtant écumé, celui de la boucle temporelle. Le jeune cinéaste explore toutes les possibilités de cette idée pour offrir un film aux accents thrillesque, aussi divertissant qu’intelligent. Son scénario se déroule sous nos yeux entre réelle ambition et fluidité étonnante faisant de Source Code une petite réussite.


Thibaut Ciavarella







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