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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #121. Semaine du 17 Janvier au 23 Janvier


Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.

Semaine du 17 Janvier au 23 Janvier



Dimanche 17 Janvier. Master and Commander : de l’autre côté du monde de Peter Weir.

En 1805, le capitaine Jack Aubrey est une des figures les plus brillantes de la Marine Royale britannique. Son courage, sa ténacité, son sens tactique lui ont valu le respect et l’admiration des officiers et matelots du vaisseau de guerre Surprise. Fidèle compagnon de ces aventures, le Docteur Stephen Maturin est son exact opposé. Ces deux hommes, si contrastés, n’en ont pas moins forgé de solides liens d’amitié. Attaqué par le navire français Achéron, le Surprise est gravement endommagé et perd une bonne partie de son équipage. Sourd aux conseils de prudence du chirurgien, Jack se lance à la poursuite de l’ennemi…

Avec Master and Commander, Peter Weir donne à voir un somptueux spectacle marin dans lequel se niche une ambivalence permanente. Entre la conquête et le naufrage, entre la quête et le chaos, se dresse cette œuvre qui narre une obsession qui se perd dans des terres chimériques. Dans un certain sens, le cinéaste se fait lui-même l’objet de cette ambivalence. En effet, son œuvre est à la fois impressionnante et intime. Weir offre quelques séquences ahurissantes de tempêtes maritimes où la peur vient harponner l’estomac. Mais, son cinéma est plus large, plus introspectif, plus humain, c’est bien pour cela que derrière l’épopée, se niche des personnages et surtout une relation entre Aubrey et Maturin. C’est là que réside toute la beauté de Master and Commander qui parvient a allier la vivacité quasi blockbusteresque et le drame intime. Dans un certain sens, Master and Commander est le Lawrence d’Arabie des mers.




Mardi 19 Janvier. Pacific Rim de Guillermo Del Toro sur TFX.

Surgies des flots, des hordes de créatures monstrueuses venues d’ailleurs, les « Kaiju », ont déclenché une guerre qui a fait des millions de victimes et épuisé les ressources naturelles de l’humanité pendant des années. Pour les combattre, une arme d’un genre nouveau a été mise au point : de gigantesques robots, les « Jaegers », contrôlés simultanément par deux pilotes qui communiquent par télépathie. Alors que la défaite paraît inéluctable, les forces armées qui protègent l’humanité n’ont d’autre choix que d’avoir recours à deux héros hors normes : un ancien pilote au bout du rouleau et une jeune femme en cours d’entrainement qui font équipe pour manœuvrer un Jaeger d’apparence obsolète…

Avec Pacific Rim, Guillermo Del Toro s’implante dans l’univers pas toujours évident du blockbuster. Le cinéaste, contrairement à certains, ne tient pas révolutionner le genre de l’intérieur, mais bel et bien en convoquer les schémas et codes pour mieux l’imbiber de ses propres obsessions d’auteur. Ce Godzilla revisité, permets à Del Toro de manier tout un ban du cinéma japonais, qu’il aborde avec dévotion et insouciance. En effet, le film de monstre devient entre ses mains une œuvre chamarrée, ne cessant de serpenter entre le conte apocalyptique et la machinerie hollywoodienne. Mais surtout, Pacific Rim offre, loin de la platitude Marvel-ienne, de la belle image, tour à tour spectaculaire et intime, aussi flamboyant que bizarroïde. En d’autres termes, du blockbuster comme on aime, dense et divertissant, exigeant et malicieux.



Jeudi 21 Janvier. Impitoyable de Clint Eastwood sur France 3.

Kansas 1880. William Munny, redoutable hors-la-loi reconverti dans l’élevage va, à la demande d’un jeune tueur, reprendre du service pour venger une prostituée défigurée par un cow-boy sadique.

Au rayon des chefs-d’œuvre Eastwoodien, Impitoyable occupe la première place. Dans ce western crépusculaire, l’acteur/réalisateur s’autopsie lui-même (comme par la suite dans Gran Torino et le récent La Mule), mais également un genre qui a l’a couronné star. S’il convoque l’esprit de Sergio Leone et Don Siegel, Impitoyable se déploie comme un film ultime, certains le considérant comme le plus grand western, peut-être parce qu’ici Eastwood déconstruit les formes du genre pour mieux le faire renaître. Au travers de sa pellicule, il signe un long-métrage troublant, floutant les contours de ses personnages, il oscille entre les instants suspendus où le silence plane et les déferlements de violence. Une œuvre totale, radicale, indétrônable ? En tout cas jusqu’à aujourd’hui Eastwood n’a jamais fait mieux.


Thibaut Ciavarella 

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