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[SƎANCES FANTASTIQUES] : #48. Final Destination 5

Copyright Warner Bros. France

Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's ; mais surtout montrer un brin la richesse des cinémas fantastique et horrifique aussi abondant qu'ils sont passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !



#48. Destination Finale 5 de Steven Quale (2011)

Dans le club des films d’horreur rigolo qu’on peut voir et revoir des dizaines de fois sans se lasser, la saga Destination Finale a une place d’honneur. Parce que dans le petit thriller sympathique réalisé par James Wong au tout début du deuxième millénaire, il y avait les graines d’un concept extrêmement ludique qui a très bien su être exploité pour devenir une série de carton mondial. L’idée est simple : mêler l’ultra-gore à une esthétique de comédie américaine teenage, entrainant des personnages qui pour la plupart n’ont même pas la chance d’être un stéréotype, devant se contenter d’être des bouts de viandes en fin de vie à massacrer avec le plus d’inventivité possible. Et surtout sans émotions et juste pour s’amuser, ce ne sont même pas forcément des personnages insupportables ou mauvais qu’on va avoir hâte de voir mourir, on veut les voir mourir parce que le film développe autant d’empathie et de personnalité chez eux qu’il le ferait pour une feuille de chou. Leur destin est inévitable, et à partir du troisième film la saga comprends qu’on l’a compris et que c’est pour ça que c’est génial, elle passe alors en totale roue libre et devient un immense plaisir sadique autant dans les mises à mort qu’à voir les personnages se débattre dans le vide et brasser du vent pour essayer de s’en sortir quand on sait qu’ils ne le pourront pas. Le premier film est donc un sympathique thriller plutôt classique et efficace introduisant le concept sans saisir l’ampleur de ce qu’il a entre les mains, le deuxième film malgré la meilleur scène d’intro de la saga joue avec ces codes sans trop savoir encore les modeler et fini en queue de poisson, le troisième comprends qu’on est sur un roller-coaster et qu’on peut inventer toutes les règles du monde pour faire une nouvelle intrigue prétexte et faire un film dégueulasse et jouissif, le quatrième suit les rails du précédent sauf qu’en plus de ça il se permet de tenter de faire de la 3D dans ce que cette dernière à de plus risible. Et le cinquième film enfin, trouve une espèce d’équilibre miraculeux.

Copyright Warner Bros. France

Le film conserve tous les ingrédients de la recette, mais semble subitement avoir mis un coup de collier en terme d’envie de cinéma, souhaitant toujours être une œuvre sadique qu’on regarde pour se détendre en imaginant que les personnages sont des gens qu’on aime pas (ce qu’il réussit sans problème). Destination Finale 5 se détache de ses prédécesseurs, et surtout de leur écriture fainéante et baveuse (surtout les deux derniers opus) pour proposer de vraies scènes de suspens pour chaque mort de personnage. En accordant à chacune de ces scènes une très grande attention, mise en place, fausse piste, résolution sanglante, jeu sur le son et sur les cadrages tout en donnant une identité visuelle forte à chaque lieu pour créer et définir le cadre de la séquence, le film crée autour de chacune d’entre elles des petits court-métrages à suspens qui viendront parfaitement s’inscrire dans la toute simplette continuité du film. Je prends pour témoin la mort de la gymnaste qui est la scène la plus traumatisante et la mieux gaulée de la saga, au point qu’on pourrait aisément la croire sorti d’une saga de long métrages plus respectable. Tant dans sa préparation, la montée de la tension, la tenue visuelle impeccable et le choc brutal de la chute, c’est un petit morceau de cinéma assez incroyable d’autant plus qu’il est inattendu. Il parvient à faire ce qu’aucun autre film de la saga n’avait réussi avant lui : mêler à l’attente et l’impatience de la violence son appréhension. Bon aller le premier film faisait ça aussi, mais en se prenant bien plus au sérieux. Et ça ne fait que le rendre encore plus stimulant, en plus de ça on fait revenir Tony Todd dans le rôle du croque-mort chelou alors qu’on l’avait pas vu depuis le deux, et se permet à la toute fin de faire le lien avec le premier film de manière inattendue et très plaisante. C’est toujours aussi con en un sens, de nouvelles règles débarquent toujours de nulle part, mais le film a plus de substance et joui d’une bien meilleure tenue. Par exemple ça peut paraitre bête mais les personnages principaux ont des enjeux personnels et relationnels autre que « oups on va mourir ». Des trucs simples, mais qui donne du relief au film et qui sans trahir tout ce qui peut rendre la saga ludique, lui donne une côté cinématographiquement plus pertinent et moins fini à la pisse.

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Alors qu’il est prévu qu’un sixième film sorte plus ou moins prochainement sur les écrans, on peut se demander à quoi il ressemblera. Nul doute qu’avec une formule magique si simple à appliquer et permettant autant de liberté à faire n’importe quoi, il y a peu de chance qu’il se plante. Est-ce qu’on reviendra au roller-coaster grandguignolesque qui s’en bat royalement les gamètes ? à la noirceur des origines et à cet intriguant hack de scénario par un personnage qui lutte ensuite avec le dieu-scénariste pour leur impossible survie (c’est toujours comme ça que je vois le premier film et ça le rend fascinant) ? Ou alors suivra-t-il les rails sur lesquels s’est engagé ce cinquième opus ? Quoiqu’il advienne, ce sera probablement un divertissement acceptable qu’on se fera un plaisir d’ajouter à la liste lors de nos (trop) fréquents rewatch de la saga Destination Finale.


Kevin


 

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