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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #110. Semaine du 11 au 17 octobre 2020


Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques
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Semaine du 11 Octobre au 17 Octobre



Lundi 12 Octobre. Valmont de Milos Forman sur France 5.

Rien ne résiste aux entreprises de séduction de la Marquise de Merteuil et du Vicomte de Valmont. Unis par leurs complots et leurs secrets, Merteuil et Valmont règnent sur les salons et les boudoirs de cette aristocratie qui ignore que sa fin approche. Tels deux seigneurs sur le même territoire, ces virtuoses de l’intrigue amoureuse finiront par s’affronter. Et dans ce duel sans merci, un sentiment sincère est une faille mortelle.

Dans la carrière de Milos Forman, Valmont est souvent considéré comme l’un de ses films mineurs. Il faut dire que lors de sa sortie en 1989, cette adaptation autonome du roman de Laclos, Les Liaisons Dangeureuses, souffre de la comparaison avec le film qu’en a tiré Stephen Frears un an auparavant. Pourtant, le cinéaste tisse ici une œuvre passionnante, notamment par la liberté qu’il obtient en se détachant du texte original. Valmont est un marivaudage qui, sous la légèreté de sa composition, laisse entrevoir au fur et à mesure une cruauté d’une grande préciosité. Mais plus encore, Forman se permet ici de densifier les rapports entre ses personnages pour s’extirper de l’aspect simpliste du bouquin. Presque un crime, qui pourtant, donne au long-métrage de splendides nuances. Valmont se présente comme une œuvre aussi volubile que mélancolique, qui mérite d’être revue et réappréciée.


Mais aussi... TMC programme Les Gardiens de la Galaxie de James Gunn. Véritable OVNI Marvelien, Les Gardiens de la Galaxie laisse dégouliner la patte de son auteur, l’un des premiers réalisateurs à s’emparer sans demi-mesure du projet. Le film s’articule comme un grand spectacle, un delirium qui emporte tout sur son passage grâce a ce groupe atypique, a ses superbes idées de mise en scène et dans ce prolongement la créativité de cet univers de SF diablement punk.




Mercredi 14 Octobre. Enemy de Denis Villeneuve sur Arte.

Adam, un professeur discret, mène une vie paisible avec sa fiancée Mary. Un jour qu’il découvre son sosie parfait en la personne d’Anthony, un acteur fantasque, il ressent un trouble profond. Il commence alors à observer à distance la vie de cet homme et de sa mystérieuse femme enceinte. Puis Adam se met à imaginer les plus stupéfiants scénarios... pour lui et pour son propre couple.

Alors que Dune vient de rejoindre la longue liste des films 2020 repoussés à 2021, Arte propose un autre Denis Villeneuve. Un long-métrage qui n’épouse en aucun cas les thématiques SF de certains de ses derniers films, en effet, ici l’œuvre est plus nébuleuse, faite de détours et autres cul-de-sac, qui laisse entrevoir quelques fragments Lynchien. Enemy se construit comme un thriller psychologique dont l’attention du spectateur est nécessaire a chaque instant afin de décoder toute la puissance du propos de Villeneuve. Tout cela dans une ambiance qui ressemble à un cauchemar éveillé et qui pourra faire quelques sursauts dans sa séquence finale. Il ressort de tout cela, une œuvre sombre qui laisse sur chacun une empreinte avec tout ce que cela comporte de bien et mal.


La soirée continue... à 23 h 6Ter propose Le Pont des Espions de Steven Spielberg. Loin de s’articuler comme une œuvre sur l’espionnage, le film est avant tout le mise en lumière d’un homme, comme le cinéaste les aime tant, quelconque se retrouvant au centre d’un conflit le dépassant de bien loin. Mais la force de cette œuvre réside dans l’humanité qu’imprime Spielberg tout du long, délaissant les questions de pays, de bloc, d’idéologie. Ils deviennent ainsi un outil permettant de dénoncer l’intransigeance politique de l’Est comme de l’Ouest. Face à cela, dans un geste des plus spielberien, l’art de la parole vient se dresser comme l’arme ultime.



Jeudi 15 Octobre. Un Monde Parfait de Clint Eastwood sur France 3.

Texas, 1963. La cavale d’un dangereux voleur récidiviste et de son otage, un jeune témoin de Jehovah qui, le temps de cette folle équipée, va devenir son ami.

Comme Valmont, Un Monde Parfait est parfois considéré comme l’une des œuvres mineures de Eastwood. En effet, le film se retrouve coincé entre deux sommets du cinéaste, Impitoyable en 1992 et Sur la Route de Madison en 1995. Pourtant, Un Monde Parfait s’avère être la transition idéale entre ces deux pans de l’œuvre Eastwoodienne. Ici, le réalisateur retrouve toute la violence qui irriguer son précédent métrage et comment celle-ci contamine les êtres les plus bienveillants, créant par la même occasion une boucle dont les États-Unis ne sont toujours pas sortis. Dans le même temps, le métrage savoure quelques éclats Capra -ien quant à la relation qui se développe entre ses deux personnages. C’est dans ces liens qui se créent et l’émotion qu’ils procurent que le film sonne comme un prélude de Sur la Route de Madison.


Thibaut Ciavarella


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