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[SƎANCES FANTASTIQUES] : #34. Drag Me To Hell

Copyright Metropolitan FilmExport

Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's ; mais surtout montrer un brin la richesse d'un cinéma fantastique aussi abondant qu'il est passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !


#34. Jusqu'en Enfer de Sam Raimi (2009)

Le spectateur lambda était en droit de penser qu'après près d'une décennie à pleinement s'occuper des aventures du plus célèbres des tisseurs du catalogue Marvel, Sam Raimi ait perdu un tant soit peu de son mojo horrifique, de sa capacité à se remettre en question tout en épousant pleinement une horreur qu'il a su révolutionner avec cynisme et panache dans les 80's (Evil Dead mais surtout sa suite).
Il était tout en droit d'avoir stupidement tort aussi, tant Jusqu'en Enfer démontre avec une fougue folle que le bonhomme était toujours autant capable d'administrer une leçon frappadingue à un giron fantastique US majoritairement ronronnant - et qui en a toujours un peu besoin.
Faux train fantôme inoffensif mais vrai ride jubilatoire, démontrant aussi bien la virtuosité folle de Raimi a jongler entre une séquence purement horrifique et un passage comique délirant en un seul et unique mouvement de caméra, que sa propension à fournir une étude de caractère toujours poussé (et pas uniquement quand il s'adonne au cinéma fantastique); Drag Me To Hell marquait autant un retour au source qu'une vraie renaissance enthousiasmante et nostalgique pour le bonhomme.

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Barjo, l'histoire suit celle tragique de la malheureuse Christine, jeune provinciale qui est de plus en plus contaminée par le cynisme capitaliste qui brique son quotidien professionnel, elle qui espère décrocher le job d'assistante dans la banque pour laquelle elle travaille.
Un jour, dans un souci de vouloir trop bien montrer ses compétences, elle s'en prend à la mauvaise cliente, Mme Ganush, une vieille gitane à qui elle refuse un prêt, et qui va tellement bien prendre sa décision qu'elle va lui jeter un sort en invoquant le démon Lamia.
Désormais maudite - et pas qu'un peu -, Christine n'a plus que trois terribles jours pour conjurer le sort, ou Lamia sortira des enfers pour venir la chercher et l'emporter avec elle...
Construisant un vrai cauchemar horrifique et symbolique prenant le spectateur par le col pour ne plus jamais le lâcher (même quand il le force à dégainer deux, trois rires gras), poussant l'empathie jusqu'à son paroxysme en opposant malicieusement fantastique et rationnel, en questionnant continuellement la santé mentale de son héroïne (via le personnage cartésien de son petit ami, professeur en psychologie - pas de hasard - mais qui s'avère être un soutien plutôt étonnant pour elle), tout en l'éprouvant comme une vraie martyre (une punition pour son égoïsme, renforcée par sa culpabilisation fasse à sa névrose intime, la boulimie); Raimi laisse continuellement le doute planer sur ses intentions premières (folie ? réalité ?) jusqu'à un final triste et férocement cinglant, dévoilant ainsi les contours rugueux d'un conte moral bouillant, fustigeant autant la course à la compétitivité que l'égocentrisme et la cupidité profonde de la société contemporaine.

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Formidablement bien écrit, référencé (quelques clins d'oeil à Evil Dead 2, au cinéma béni de Jacques Tourneur,...), cartoonesque à souhait et incarné à la perfection (Alison Lohman, parfaite, est dévoué corps et âme au projet, là où la retenue du toujours génial Justin Long, fait elle aussi des ravages), le tout sublimé par un score dantesque de Christopher Young (jamais aussi bon que lorsqu'il laisse parler ses sonorités pour le cinéma de genre), Jusqu'en Enfer est un put*** de grand huit émotionnel humble, fun et passionnant.
On t'aime Sam, vraiment.


Jonathan Chevrier


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