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[SƎANCES FANTASTIQUES] : #26. The Crazies

CAMBIST FILMS

Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's ; mais surtout montrer un brin la richesse d'un cinéma fantastique aussi abondant qu'il est passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !



#26. La Nuit des Fous-Vivants de George A. Romero (1973)

Un avion militaire transportant des agents de guerre biologique s'écrase près de la ville fictive d'Evans, en Pennsylvanie.
Le virus se dissout dans l'approvisionnement en eau de la ville, et provoque deux effets bien distincts sur les personnes infectées : la mort ou une folie irréversible.
Les militaires interviennent pour contenir la situation, mais les choses deviennent rapidement incontrôlables, tant la population locale considère l'armée comme une force d'invasion et non une aide salvatrice, alors qu'elle essaie de rassembler tout le monde et de les emmener dans une sorte point de rassemblement improvise - le lycée local.
Mais très vite, le virus hautement contagieux infecte toute la ville et se propage également dans les rangs des soldats...
Chez feu George A. Romero, les morts-vivants ont toujours incarnés le porte-voix idéal pour dégainer sa contestation sociopolitique acerbe, à tel point que cette usage exacerbé aura été autant une force qu'une prison pour lui.


CAMBIST FILMS

Incapable de trouver des financements nécessaires pour ses autres films, il a toujours été condamné à faire des films de zombies, même si la maestria de ceux-ci (les plus éloquents sur les opinions du bonhomme), ont justement totalement obscurcit l'appréciation de tous ses autres films non-zombiesques.
L'éternel ourobouros quoi, une sacrée injustice quand on sait que sa filmographie regorge de pépites hors genre (Martin en tête), et The Crazies fait clairement parti de cette catégorie.
Si on peut lui reprocher son laisser-aller formel, voire un jeu d'acteurs pas toujours juste - jamais un souci pour Romero -, le film regorge pourtant de vraies pièces horrifiques, tout en étant politiquement dans l'ombre de la guerre du Vietnam et du Watergate, permettant ainsi au cinéaste de déverser un torrent d'allégories passionnantes, pointant du bout de la caméra son dégoût de l'etablishment et l'hypocrisie sociale qui gangrènent son pays.
Une invasion militaire par la force (regard acéré sur la politique ultra-libérale et colonialiste de Reagan), la dissimulation et la duplicité du gouvernement (dont le miroir actuel est toujours aussi pertinent), la folie et la peur face a la maladie incontrôlable (coucou Covid-19) ou encore la crainte du peuple face à un potentiel génocide (l'armée est impersonnelle, cruelle et violente, même face à ses compatriotes)... comme Night of the Living DeadThe Crazies est un tourbillon de folie et de violence qui n'offre aucun espoir, aucun confort et clairement pas de fin heureuse.
Il en faut peu pour basculer dans le chaos, une vérité qui était puissante dans les 70's, mais qui semble l'être encore plus aujourd'hui...


Jonathan Chevrier  


 

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