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[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #93. Mystery Men

MYSTERY MEN © 1999 Universal Studios. Tous droits réservés.

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !




#93. Mystery Men de Kinker Usher (1999)

 
À une heure ou le genre super-héroïque en est presque à un point de non-retour, ou l'originalité/renouveau est inferieurement proportionnel aux productions impersonnelles et rutillantes, il est de bon ton de donner un petit coup de rétroviseur à une époque pas si lointaine, ou le film de super-héros n'était pas encore à son plein boom - mais pas loin -, mais surtout propice aux délires les plus baroques et improbables.
D'un diptyque Batman Forever/Batman & Robin à un Steel (coucou Shaq), en passant par Spawn ou Le Fantôme du Bengale, la fin des 90's (et même la première moitié des années 2000), fut le terrain propice aux expérimentations pour toutes les majors Hollywoodiennes, désireuses de rencontre le jackpot au box-office et de, potentiellement, s'offrir une wannabe franchise - seul la Fox avait vraiment eu le nez fin avec X-Men.
Sorte de contre-production dans le mood ambiant, satire du genre librement inspirée des comics de Bob Burden, Mystery Men du pubart Kinker Usher, réussit avec sérieux là où Batman & Robin se perdait sans le vouloir : épouser le kitsch avec passion, dans une comédie savoureusement barrée et férocement en avance sur son temps, qui n'a jamais peur du ridicule jusque dans ses couleurs criardes et son cadre " Gothamien ".



MYSTERY MEN © 1999 Universal Studios. Tous droits réservés.


Abordant le genre avec minutie, jusque dans sa narration gentiment classique (un grand vilain, un team de wannabe héros loserd prompte à le vaincre et, par la même occasion, s'imposer comme des références), pour mieux le tourner en dérision avec un humour au poil - et volontairement régressif - et des bras cassés absolument géniaux (au choix, un monsieur furieux qui se met dans une colère sans effet, Spleen et ses pets tueurs, Invisible Boy qui n'est invisible que lorsque personne ne le regarde,...), Mystery Men fait surtout mouche dans sa vision sans phare et ironique du mythe super-héroïque, démystifier et faisant la part aux héros du quotidien : ce sont des personnages sans véritables pouvoirs mais avec une vraie volonté de changer les choses, des héros lambdas au quotidien férocement ancré dans la rugosité de la classe moyenne (ouvrier de chantier ou sans emploi, vivant encore chez leur parents), qui font la difference et sauve une ville - un monde - qui n'avait rien à faire d'eux.
Le message est naïf peut-être, et volontairement enrobé dans un humour qui pousse plus aux rires gras qu'à la réflexion, mais il a le mérite d'exister et surtout d'être proposé avec aplomb (plus encore que le pourtant réussi Kick Ass), à une heure ou le genre se morfond dans une monotonie/manque de créativité volontaire de plus en plus insupportable.
La vision récurrente de Mystery Men est donc rafraichissante, mais surtout hautement recommandé.


Jonathan Chevrier 


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