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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #93. Semaine du 3 au 9 mai 2020



Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.



Semaine du 3 Mai au 9 Mai



Dimanche 2 Mai.

Tous en Scène de Garth Jennings sur TF1.
Buster Moon est un élégant koala qui dirige un grand théâtre, jadis illustre, mais aujourd’hui tombé en désuétude. Buster, qui aime son précieux théâtre au-delà de tout, serait prêt à tout pour le sauver. C’est alors qu’il trouve une chance en or pour redorer son blason tout en évitant la destruction de ses rêves et de toutes ses ambitions : une compétition mondiale de chant.

Depuis 2010, le studio Illumination Entertainment s’est fait une petite place dans le monde de l’animation. Avec sa saga Moi, moche et méchant comme fer de lance, elle a par la suite imposé de nouvelles marques telles que Comme des bêtes ou le spin-off des Minions. Tous en scène s’inscrit dans la lignée des précédentes créations du studio. Indéniablement, Illumination n’a ni la magie d’un Disney, ni l’intelligence d’un Ghibli et pas réellement la poésie d’un Pixar, mais Tous en Scène est une illustration flamboyante de son pouvoir d’attraction. C’est un petit bijou pop qui encapsule une utopie solaire qui met du baume au cœur. Et c’est peut-être là que réside la plus grande force du long-métrage de Garth Jennings, offrir un spectacle euphorisant, souvent hilarant et s’emparant avec vivacité de la pop-culture, alors ne refusons pas ce petit tour de chant.

Mais aussi... TF1SeriesFilms propose Black Book de Paul Verhoeven. Une œuvre dense tant par la fusion des genres, allant du thriller au drame romantique en passant par le récit d’espionnage ; que par l’épaisseur dont il pare son script. En effet, le film évoque le passé trouble du pays d’origine de Verhoeven, les Pays-Bas. Il y dépeint une Résistance antisémite qui rend la frontière avec le nazisme flou. Le réalisateur ose l’attaque frontale lui permettant de toucher du doigt la réalité de l’oppression nazie, tout en, et c’est ici que le film se fait le plus troublant, en faisant d’une romance une leçon d’humanité et d’inquiétude.



Mardi 5 Mai. 

Harry Potter et la Coupe de Feu de Mike Newell sur TF1.
Harry Potter entame sa quatrième année à l’école de Poudlard. Celle-ci est marquée par le Tournoi des trois sorciers qui voit s’affronter les candidats des trois plus grandes écoles de sorcellerie d’Europe. Les participants sont choisis par la fameuse Coupe de Feu, mais alors que les trois champions sont choisis, la coupe désigne un quatrième participant, Harry lui-même. Accusé de tricherie et mis à mal par une série d’épreuves physiques de plus en plus difficiles, le jeune sorcier va surtout devoir empêcher le retour de Lord Voldemort…


Après Alfonso Cuaron, Mike Newell, principalement connut pour Quatre mariages et un enterrement prend la relève, devant au passage le premier anglais à adapter les aventures du jeune sorcier. Et en parlant de première fois, Harry Potter et la Coupe de Feu est également l’opus devant radicalement changer son approche des bouquins. En effet, si Columbus et Cuaron avaient pu rester fidèles au maximum au format de base, Newell doit faire des choix. Si l’on peut débattre sur l’adaptation, le film est un véritable saut dans le spectaculaire que Cuaron avait tout juste pu effleurer. Ici, le Tournoi des Trois Sorciers permet l’introduction de scène purement dantesque. De cette bataille face à un dragon à un duel dans un cimetière, le 4eme volet en met plein les yeux notamment grâce à la splendide lumière qui baigne cet opus — la plus belle photographie d’un Harry Potter. Tout cela dans une ambiance encore une fois très british et que Newell n’hésite pas à renforcer lors de quelques séquences d’anthologie notamment avec le cours de danse de Minerva McGonagall.



Jeudi 7 Mai. 

Gravity de Alfonso Cuaron sur TMC.

Pour sa première expédition à bord d’une navette spatiale, le docteur Ryan Stone accompagne l’astronaute Matt Kowalsky. Mais lors d’une banale sortie dans l’espace, une catastrophe se produit. Lorsque la navette est pulvérisée, Stone et Kowalsky se retrouvent totalement seuls, livrés à eux-mêmes dans l’univers. Le silence assourdissant autour d’eux leur indique qu’ils ont perdu tout contact avec la Terre.

Gravity c’est d’abord un exercice filmique, celui qui s’amuse à repousser les possibles pour offrir à son spectateur une expérience inédite. C’est là que réside le second point, Cuaron au travers de ses choix de metteur en scène actionne un pur moment de cinéma, celui comparable a un grand huit qui secoue le spectateur de haut en bas, de droite à gauche. Mais, Gravity, s’il n’était que ça n’aurait jamais pu affronter les affres du temps, rien ne vieillit moins bien qu’un pur exercice cinématographique, c’est pour cela que le réalisateur gorge l’œuvre d’une donnée essentielle ; l’humain. Car, c’est bel et bien, à la fin, et tout du long, le portrait de cette femme, meurtrie en elle, qui va lutter pour non pas survivre, mais bien, comme l’explicite le sublime plan de fin, renaitre. Poignant et universel. 



Thibaut Ciavarella

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