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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #90. Semaine du 12 au 18 avril 2020



Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.

Semaine du 12 Avril au 18 Avril



Lundi 13 Avril. 

L’Armée des Ombres de Jean-Pierre Melville sur France 3.
France 1942. Gerbier, ingénieur des Ponts et Chaussées est également l’un des chefs de la Résistance. Dénoncé et capturé, il est incarcéré dans un camp de prisonniers. Alors qu’il prépare son évasion, il est récupéré par la Gestapo...

Après Le Silence de la Mer et Léon Morin, prêtre, Jean-Pierre Melville signe avec L’Armée des Ombres son troisième film s’articulant autour de la période de l’Occupation. Si l’œuvre semble, dans un premier temps épouser une volonté de réalisme, elle vient, peu à peu, se prélasser dans un certain onirisme — sauf pour ce qui est de l’Occupation allemande. En effet, la structure même du film rappelle celles des séries, avec des ersatz d’épisodes reliés par des ellipses. L’Armée des Ombres prend dès lors l’apparence d’innombrables bribes de souvenir. Une sensation accentuée dans la dernière partie du film, dont on ne cesse de se demander si elle est réelle ou le pur fruit de l’imagination. Cette audace narrative encapsule toute la puissance du long-métrage, c’est ici que s’immisce le trouble, que se déploie l’étrangeté, que s’incarne la rêverie.


Mais aussi... C8 propose Star Trek Into Darkness de J.J Abrams. Après avoir brillamment relancé la saga Star Trek, cette suite délaisse l’idéalisme trekien pour explorer la menace terroriste. Into Darkness nous embarque dans les zones troubles de la vengeance, floutant la notion de justice, le cinéaste injecte ainsi à cet univers un réalisme qui lui va à ravir. Sa mise en scène est toujours d’une fluidité ahurissante, dotée de morceau d’action dantesque, regorgeant de détails, d’humour et d’émotion, l’inscrivant un peu plus dans les bas de son modèle, Spielberg.



Mardi 14 Avril. 

Harry Potter à l’École des Sorciers de Chris Columbus sur TF1.

Harry Potter, orphelin, vit sous l’escalier chez sa tante Pétunia et son oncle Vernon. À l’approche de ses 11 ans, il reçoit une lettre en provenance de Poudlard, mais son oncle fait tout pour que le jeune garçon ne puise lire ce courrier. Le jour de son anniversaire, un dénommé Hagrid vient annoncer à Harry qu’il est le fils de deux grands sorciers et qu’il a été admis à Pourdlard, la prestigieuse école des sorciers...


La saga Harry Potter, reste aujourd’hui encore, un des projets les plus ambitieux du cinéma des années 2000. On parle ici d’une production de 8 films sur plus de 10 ans avec un casting inchangé, un exploit aussi bien logistique qu’artistique. C’est Chris Columbus qui débute la valse des réalisateurs, ce dernier, s’il ne réalise pas le meilleur volet de la saga, fait admirablement bien son travail. Ce grand spécialiste des films pour enfants parvient à capturer toute la magie des pages du roman de JK Rowling, et on redevient ce gamin découvrant cet univers aussi excitant qu’inquiétant. C’est bien là que réside la force de ce premier film, d’être, même aujourd'hui en tant qu'adulte, une madeleine de Proust dont on cesse de vouloir retrouver le gout. Alors, et si on retourner à Poudlard durant cette période de confinement ?

Mais également... 6Ter programme La Gloire de mon Père d’Yves Robert. Adaptation d’un des romans cultes de Marcel Pagnol, La Gloire de mon Père capte admirablement bien toute la richesse de la plume de l’écrivain tout en lui donnant un écrin cinématographique d’une belle simplicité. Dénué de toutes fioritures, le réalisateur encapscule la beauté des paysages, la chaleur de l’environnement, le chant des cigales afin de modeler un long-métrage léger et profond, juste et maladroit, fait d’humour et poésie du quotidien.



Jeudi 16 Avril. 

Sur la Route de Madison de Clint Eastwood sur Cherie25.

À la mort de leur mère, Michael et Caroline se retrouvent dans la ferme de leur enfance, ils apprennent qu’elle avait pour dernière volonté que ses cendres soient répandues du haut du pont de Roseman. L’étrangeté de cette demande va trouver sa réponse dans une romance du passé vécue par leur mère, Francesa, et que ses enfants vont découvrir.

Se délestant de toute frivolité, Clint Eastwood braque sa caméra sur cette idylle avec sobriété. Véritable orfèvre du désir, il capte les regards, les gestes, des mains qui se rapprochent, qui hésitent, les corps qui s’enlacent et se fuient. Au milieu de tout cela, on en oublierait presque Easwood le cinéaste et aussi l’acteur. Pourtant, il est dans le rôle de ce photographe solitaire, tout simplement immense, aussi puissant qu’il ne se montre vulnérable devant une Meryl Streep toutes en nuances et en séduction qui trouve ici l’un de ses plus beaux rôles.


Thibaut Ciavarella 


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