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[CRITIQUE] : La Traque (Time To Hunt)


Réalisateur : Yoon Sung-hyun
Acteurs : Lee Je-hoon, Ahn Jae-hong, Choi Woo-shik, Park Jung-min,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Thriller, Policier.
Nationalité : Sud-Coréen.
Durée : 2h14min.


Synopsis :
Impatients de quitter leur enfer dystopique pour un paradis lointain, trois hors-la-loi manigancent un hold-up — et attirent l'attention d'un tueur sans pitié.





Critique :


Dix piges après son premier passage derrière la caméra - La Frappe dans l'hexagone -, Yoon Sung-hyun, jeune cinéaste dont on aurait jamais pensé qu'il se rêverait comme le Terrence Malick sud-coréen d'un point de vue créativité (surtout qu'il est à peine sur la de la trentaine), nous revient avec un second long sentant gentiment le projet mûrit, Time To Hunt - La Traque par chez nous -; dont l'arrivée sur Netflix après un passage remarqué à la dernière Berlinale, fut un sacré chemin de croix (des petits litiges juridiques qui ont finalement accouchés à un accord on le suppose juteux, entre sa boîte de production et la géante plateforme US).


Courtesy of Union Investment Partners, Littlebig Pictures, Sidus

Enfin là malgré une exposition à la limite de l'anecdotique - aucune annonce en grande pompe -, l'expérience qu'il incarne n'est peut-être pas aussi définitive qu'annoncé, mais n'en reste pas moins grisante et soignée à tous les niveaux (sauf peut-être dans l'écriture un peu facile de ses personnages), porté par une vraie verve imaginative et une confiance technique assez impressionnante.
Sans doute un poil trop long pour rendre sa vision aussi stupéfiante et viscérale que voulu, Time To Hunt raconte le calvaire vécu par quatre jeunes braqueurs dans une Corée du Sud dystopique, qui vont avoir la mauvaise idée de se faire un casino/tripot souterrain clandestin.
Si tout ce passe bien sur le moment - des liasses de devises américaines dans les poches -, ils vont payer le prix fort de leurs actes et de ce casse ambitieux, en devenant les cibles d'un tueur à gages impitoyable.
Solide thriller jusqu'au-boutiste à la lisière du revenge movie dans sa seconde moitié - là ou il louche sur le buddy movie dans la première -, la péloche use habilement des codes spécifiques du genre (intrigue alambiquées et croisées, rebondissements à foison, suspens maîtrisé, ambiance poissarde,...), exploite un contexte intéressant (une Corée du Sud dystopique et littéralement sur le déclin, mais pas si éloignée de notre présent dans son fond, et encore plus en période de crise économique) et accouche d'un climax cohérent (la violence engendre la violence, et le cycle de souffrance qui se perpétue suit cette logique implacable), qui assume ses parti-pris sans jamais chercher à les justifier - l'aspect " feuille de route vidéoludique " des décors en tête.


Courtesy of Union Investment Partners, Littlebig Pictures, Sidus

Vraie oeuvre tendue, intelligente et réflexive au rythme volontairement lancinant, qui vaut pleinement toute l'attention qu'on lui portera, la péloche prouve surtout que Yoon Sung-hyun a pleinement l'étoffe d'un grand, et qu'il devrait passer la seconde niveau créativité pour s'inscrire plus durablement dans le paysage d'un cinéma sud-coréen qui regorge de jeunes cinéastes passionnants à suivre.


Jonathan Chevrier

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