Breaking News

[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #81. Semaine du 9 au 15 février 2020



Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.




Semaine du 9 Février au 15 Février



Dimanche 9 Février. 

Règlement de comptes à O.K. Corral de John Sturges sur Arte.
Après une longue carrière au service de la loi, Wyatt Earp décide de se ranger et de se mettre en ménage avec Laura Denbow. Mais ses plans de retraites sont contrariés par le clan Clanton qui s’attaque à son frère, également shérif. Aidé de Doc Holliday, il se rend sur les lieux du conflit…

Arte rend hommage à un glorieux vestige d’Hollywood, Kirk Douglas. Dans une filmographie éclectique où se nichent les plus grands réalisateurs, le chaine franco-allemande s’arrête sur un John Sturges. Une œuvre qui encapsule une magnifique performance de l’acteur, mais également tout ce que symboliser Douglas, c’est-à-dire le classicisme hollywoodien. Cette époque, révolue, qui parvenait à offrir des œuvres riches et ambitieuses, qui ici se gorge de dramatisme et prend son genre, le western, au sérieux. Car, à cette période les histoires de ce type sont l’équivalent des Marvel aujourd’hui, des films de divertissement. John Sturges offre cela, mais il y développe des personnages riches en ambigüités et tissant des relations complexes entre eux. Un film sublime à voir ou revoir.

Mais aussi... France 2 programme le sublime Interstellar de Christopher Nolan. Un film en forme d’odyssée spatiale qui pourtant, derrière les obsessions nolanienne, et pour la première fois, émerveille moins par sa maitrise formelle que par l’émotion qui envahit, inexorablement, l’écran pour finir par habiter chaque millimètre de la pellicule. La froideur qui souvent colle à son cinéma s’évapore, pour laisser naitre son film le plus humain.



Mardi 11 Février.

Rango de Gore Verbinski sur Gulli.

Rango est un caméléon domestique peu aventurier, sa vie se trouve chamboulée quand il échoue par hasard dans la petite ville de Poussière, dans l’Ouest sauvage où des créatures venues du désert font régner la terreur. Contre toute attente, Rango s’improvise shérif et se retrouve à affronter des personnages ubuesques.

Sortant de la trilogie Pirates des Caraïbes, Gore Verbinski s’essaye — avec succès — à l’animation. Après s’être réapproprié les codes du film de pirates, le réalisateur se penche sur un autre genre cinématographique, le western. Rango est une parodie décalée et délurée du western spaghetti, le film aime à s’épanouir dans un humour absurde ou les références pop s’accumulent de Star Wars à Apocalypse Now en passant par Las Vegas Parano ou encore la Trilogie du dollar. Mais, le cinéaste à l’intelligence de doter son long-métrage d’un propos pertinent sur des problématiques actuelles, le besoin d’eau qui marche comme un symbole de pétrole qui engrangera de l’argent. Pour Gore Verbinski, Rango est une sorte de galop d’essai avant le souvent conspué — et pourtant sous-estimé — The Lone Ranger.

Mais aussi... C8 propose OSS117 : Rio ne répond plus de Michel Hazanavicius. La suite, cette chose qui apparait — souvent — à la suite d’un succès, et qui fait dire « Tiens, si l’ont faisaient une suite ». La bonne idée qui se révèle — régulièrement — une idée de con. Dans le cas de OSS117, l’exercice s’avère grandement réussi, s’appuyant énormément sur le potentiel comique de Jean Dujardin ; Michel Hazanavicius parvient à imposer une mise en scène méticuleuse donnant corps aux dialogues impeccablement satiriques, parodiquement hilarant, diablement efficace.



Mercredi 12 Février. 

Le Caire Confidentiel de Tarik Saleh sur Arte.
Le 15 Janvier 2011, au Caire, l’inspecteur Noureddine effectue sa ronde habituelle avec son adjoint. Comme nombre de ses collègues, il arrondit ses fins de mois grâce au racket. Au même moment, dans un palace de la ville, Salwa, une femme de ménage, voit s’enfuir un tueur à gages qui vient d’assassiner une jeune chanteuse.

Grand polar décalquant les codes du film noir, Le Caire Confidentiel s’empare du genre pour déambuler dans les microcosmes de la société égyptienne. La caméra capte l’émiettement social, la dilution du moral dans cette corruption poisseuse. Tarik Saleh délaisse alors le simple cinéma, il s’échappe du suspens de son enquête, pour offrir une œuvre brulante, nerveuse et avant tout politique. Car, Le Caire Confidentiel suit avant toute l’émergence de la révolution de 2011, comme un climax; comme venant bouffer cette enquête qui ne peut contenir ce soulèvement, cette émancipation, cette révolte, qui pourtant, dans un ultime plan vient inséminer un pessimisme malheureusement bien réel.




Thibaut Ciavarella

Aucun commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.