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[CRITIQUE] : Abominable


Réalisateurs : Jill Culton et Todd Wilderman
Avec les voix de : Chloe Bennet, Tenzing Norgay Trainor, Albert Tsai, Sarah Paulson,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Animation, Aventure, Comédie
Nationalité : Américain.
Durée : 1h37min

Synopsis :
Tout commence sur le toit d’un immeuble à Shanghai, avec l’improbable rencontre d’une jeune adolescente, l’intrépide Yi avec un jeune Yeti. La jeune fille et ses amis Jin et Peng vont tenter de ramener chez lui celui qu’ils appellent désormais Everest, leur nouvel et étrange ami, afin qu’il puisse retrouver sa famille sur le toit du monde. Mais pour accomplir cette mission, notre trio de choc va devoir mener une course effrénée contre Burnish un homme puissant qui a bien l’intention de capturer le Yeti avec la collaboration du Docteur Zara une éminente zoologiste.



Critique :


Depuis la fin de la saga Dragons de Dean DeBlois, nous étions en manque de personnage mignon venant de Dreamworks Animation. Nos prières ont été exaucées et Abominable nous présente Everest, yéti adorable, qui ne mérite aucunement l’adjectif du titre. Les yétis, créature mythique, ont toujours été représentés comme menaçants, violents. L’animation, elle, décide le contraire. Un an après Yéti et compagnie, qui nous présentait une communauté de yétis très organisés, Dreamworks nous emmène en Chine, dans les paysages montagneux de l'Himalaya. Pendant le festival du film d’animation de Annecy cette année, le studio était fier de nous montrer quelques images du film, présenté par la réalisatrice Jill Culton. Dreamworks s’est associé à Pearl Studio, une succursale indépendante chinoise. C’est le premier long-métrage du studio avec en tête un trio féminin, deux productrices et une réalisatrice.


Abominable veut explorer les origines du yéti, tout en se voulant intime. Pour cela, il était hors de question pour Jill Culton que Everest parle ou se pare d’un comportement anthropomorphique. Le petit yéti serait un véritable animal qui va trouver une réelle connexion avec une jeune ado de seize ans. Yi vient de perdre son père. Son deuil se revêt d’un rejet total de sa famille, qui se compose maintenant uniquement de sa grand-mère et sa mère. Pour surmonter cette perte, la jeune fille a un but : gagner assez d’argent pour faire le tour de la Chine, un voyage que son père rêvait de faire avec elle. Et quand la tristesse est trop forte, que les émotions sont trop intenses, elle joue du violon, celui de son père, en secret sur le toit de l’immeuble. Pendant ce temps, Everest s’enfuit de sa prison, consigné entre des fils barbelés par un riche petit monsieur, ancien aventurier, qui veut montrer au monde scientifique sa découverte : les yétis existent. Ce sont deux êtres perdus qui vont se rencontrer par hasard sur un toit d’immeuble. Deux êtres qui n’ont rien à faire là : lui devrait être dans sa montagne, loin du monde des hommes, tandis que Yi devrait passer du temps avec sa famille, se reconnecter avec sa mère qui n’attend que ça.


Cette rencontre va bouleverser les plans de Yi. Elle doit maintenant le ramener chez lui. Une quête qu’elle accepte sans sourciller, mais qu’elle ne fera pas seule. Peut-être un clin d’œil à un certain film de Spielberg, où un groupe d’enfant doit ramener une créature surnaturelle chez elle, Yi sera accompagnée de ses amis Jin et Peng. Jin est le cliché de l’adolescent de ville, qui ne jure que par Instagram et ses nouvelles basket. Peng, son petit frère, est un jeune garçon joyeux et maladroit, qui va s’entendre à merveille avec Everest. Tellement bien que Yi n’y verra qu’une seule explication : Everest, tout comme Peng, est encore un enfant. Une raison supplémentaire de le ramener chez lui, auprès de sa famille. Très vite, le spectateur va s’apercevoir pourquoi le yéti est une créature mythique : il est doté de pouvoir magique (qu’il contrôle plus ou moins bien). La nature répond à ses marmonnements grave : il peut faire pousser des myrtilles, faire une mer de fleurs. Ce voyage devient un conte de fée, où il faudra retrouver son âme d’enfant et apprendre à lâcher prise.


Abominable est simpliste. Sa trame narrative se tient dans cette course poursuite entre le groupe d’amis et le groupe de méchant composé de l’ancien aventurier, Burnish et la zoologiste Dr Zara. Très manichéen, un peu trop lisse dans ses enjeux et sa morale facile sur l’importance de la famille et de la condition animale, le film reste pourtant absolument adorable. Car Jill Culton et son équipe arrivent à créer une certaine poésie graĉe aux paysages magnifiques de cette Chine recréé numériquement. Un voyage qui reconnecte Yi à ses proches, et nous à notre âme d’enfant. La musique, que Yi jouait en secret, devient un merveilleux moyen de communication avec Everest, avec la nature qui l’entoure, avec son père, comme nous le montre cette superbe scène sur le Grand Bouddha de Leshan fleurie magiquement.
Un appel au voyage, Abominable s’impose avec un visuel magnifique, qui comble les lacunes du scénario. Une créature adorable, une héroïne forte et émouvante, de quoi passer un excellent moment. Un film mièvre, doux et chaud, comme un chamallow.


Laura Enjolvy


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