[CRITIQUE] : The Fable

Réalisateur : Kan Eguchi
Acteurs : Jun’ichi Okada, Zuimaro Awashima, Shingo Fujimori, Sôta Fukushi, Toranosuke Katô,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Action, Comédie
Nationalité : Japonais.
Durée : 2h02min

Synopsis :
Un assassin sanguinaire quasi-surhumain surnommé Fable est devenu une véritable légende. Il va accepter de se mettre un an au vert, mais entre des yakuzas qui ont des comptes à régler et d’autres tueurs décidés à éliminer Fable pour prendre sa place, les vacances vont être de courte durée...

Critique :

#TheFable est un OFNI qui en décontenancera plus d'un dans son exagération quasi constante, sa longueur conséquente (mais pas forcément gênante) et sa générosité irrésistiblement barrée.
Il n'en reste pas moins un pur plaisir de B movie régressif, fun et rythmé. #ÉtrangeFestival pic.twitter.com/JUCKmbhTVK
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) September 5, 2019

Commencer une nouvelle édition de l'Étrange Festival avec une bonne péloche venue du pays du Soleil Levant, est décemment la meilleure des manières d'attaquer sa dizaine de jours de séances intensive...
Quoique, soyons honnête, attaquer le festival avec un excellent film tout court, ça marche aussi hein - évidemment -, même si l'on a une sensibilité toute particulière à s'exciter un poil plus avec ce que nous déniche la section du continent asiatique, tout en sachant pertinemment que l'on ne risque pas malheureusement - et ce, dans la majorité des cas -, de revoir ses dîtes bandes une seconde fois dans nos salles obscures hexagonales...
Bonne pioche avec la cuvée 2019 donc, puisque l'on à la chance de pouvoir démarrer avec le bien nommé The Fable de Kan Eguchi (Riding Uphill), adaptation du manga éponyme de Minami Katsuhisa, qui arrive sans peine à faire gentiment partie de ses petites bombes à ne pas manquer sous aucun prétexte durant les prochains jours au Forum des Images.

Avec un manga extrêmement populaire au pays du Soleil Levant comme base solide, le film suit les aléas de Fable, un assassin sanguinaire quasi-surhumain, qui à force d'exploits sanguinaires, est devenu une véritable légende dans l'art de liquider son prochain.
Mais alors qu'il va accepter de se mettre un an au vert, il va vite réaliser qu'entre des yakuzas qui ont des comptes à régler et d’autres tueurs bien décidés à l'éliminer pour prendre sa place, les vacances vont être de courte durée...
Pas forcément connu au bataillon, Kan Eguchi réussi ici la prouesse non minime de créer un cocktail étonnamment agréable et équilibré entre une violence brutale et (très) sanglante, et une action froide et nerveuse (l'ouverture, entre le FPS survolté et le shonen décomplexé, est un pur plaisir de mises à mort ludique), savoureusement contrebalancée par une légèreté absurde, notamment dans ses interactions volontairement lunaires sur un quotidien à la normalité... bizarre.
Détaché de la structure en forme de chapitre du manga puisqu'il parvient sans peine à croquer un récit se déroulant naturellement sans le moindre temps mort, reprenant les repères visuels du cinéma d’action moderne ainsi qu'un sens de l’humour très décalé inspiré du matériau original, The Fable est un véritable OFNI qui en décontenancera plus d'un dans son exagération quasi constante (il faut vraiment être client de ce type de délire, sinon la déconnection est immédiate et totale), sa longueur conséquente - mais pas fondamentalement gênante - et sa générosité irrésistiblement barrée.

Franchement élégant (avec des couleurs lisses et éclatantes, appuyées par une mise en scène aérée et fluide, constamment en mouvement), bien incarnés (les partitions subtiles de Jun’ichi Okada et Zuimaro Awashima en tête), le film est un pur plaisir de B movie régressif et rythmé, pas forcément très empathique et qui ne s'échine peut-être pas tout du long à tester les limites du genre (et ce n'est pas un défaut, même s'il avait les moyens pour), mais qui offre ce qu'il faut à son auditoire pour qu'il en prenne plein les mirettes.
L'Étrange Festival cuvée 2019 commence bien, très bien même...

Jonathan Chevrier